Ceret, Sanchez Vara et les Palha , de l’émotion en piste.

Retour des Palha à Céret pour cette dernière corrida de la Féria 2022. Quand il y a des toros et des toreros, il y a forcément de l’émotion. Superbement présentés , les Palha de Céret imposaient le respect et le sérieux. Mais à l’eception du dangereux sixième, ils étaient toréables. Sanchez Vara l’a fait avec sa technique, sa sincérité et aussi ses limites. Auteur d’un extraordinaire tercio de banderilles au quatrième, sublimé par la Cobla, il a malheureusement mal tué ses deux toros. Damian Castaño a prouvé qu’il était courageux face au tueur sorti en sixième position., respect. On oubliera le sobrero de Penajara et les deux prestations de Sergio Serrano. On reverra avec plaisir les Palha à Céret ou ailleurs.

Fiche technique

• Arènes de Céret, dernière corrida de la Feria 2022
• 5 toros de Palha et un sobrero de Penajara (2bis) pour
  • Sanchez Vara: vuelta salut au tiers
  • Sergio Serrano: silence ,silence
  • Damian Castaño : silence salut au tiers.
• Président : André Roques
• 16 Piques cavalerie Bonijol
• Chaleur caniculaire
• 8/10ème d’arène

Toro par toro

Le premier haut, costaud er bien armé, est superbement reçu par Sanchez Vara.il est mal piqué lors de la première rencontre. Belle mise en suerte pour la seconde Il vient bien mais ne pousse pas . Mis au toril pour la troisième, belle arrancade mais mauvaise pique. Aux banderilles, Sanchez Vara est ovationné Brindis au public, le toro est noble et mobile. Bonne série à droite pour commencer la faena. Sanchez Vara cite de loin. Sa tauromachie est sincère . La faena va à mas sur la droite . A gauche, les naturelles pèsent sur le toro .. Comme souvent avec ce torero, il manque une dimension artistique à la faena.La qualité du toro la permettait . . L’estocade entière est très basse (et efficace) . Palmas au toro et vuelta pour le torero.

le Palha sorti en deuxième lieu, est superbe. Mal piqué, il tombe après la première pique. Le Président sort, peut-être un peu vite le mouchoir vert. Le sobrero est un toro de Penajara. Haut et sérieux de présentation Il est peu piqué à la première rencontre . La seconde est un simple picotazo. Aux banderilles il est tardo. Ala muleta il se défend. Il manque de charge. Sergio Serrano s’en voit pour en tirer quelques muletazos d’autant que le torero ne fait pas le pas nécessaire. Parado, le toro ne passe pas à gauche. Pinchazo, suivi d’une quasi entière qui est efficace, silence pour le torero et pitos pour le Penajara

Le troisième est un joli toro bien fait. Très mal piqué il pousse à la première rencontre. Il fait reculér le groupe équestre venant de loin aux trois suivantes. Début par la gauche le Palha est court de charge et le torero, Damian Castaño manque de finesse. Sur la droite il ne se croise pas et ne baisse pas la main. La faena tourne court sans avoir vraiment démarré. Une demie très en avant précède plusieurs descabellos, Silence pour le toro.

Le quatrième est le plus léger du lot. Il est très armé. Sanchez Vara l’accueille par une larga cambiada suivie de belles véroniques, le bicho pousse sous le fer à la première pique. Placé loin, tardo, il ne pousse pas à la seconde. Sanchez Vara pose une extraordinaire seconde paire de banderilles , la troisième et la quatrième le sont aussi. L’arène est débout. La communion entre le matador et les musiciens de la Cobla a fait de ce tercio, un moment de magie.

Début de faena, Sanchez Vara met le toro au centre. Le Palha est juste de forces mais noble. Deux bonnes séries sur la très bonne corne droite commence la faena. Quand le matador baisse plus la main, le toro fléchit. A gauche, le bicho passe moins bien . Sanchez Vara nous a montré qu’il avait dominé son toro. Il a prouvé qu’il savait toréer et qu’il le faisait avec sincérité. Mais la faena s’arrête là. Il manque toujours ce petit plus qui fera d’une bonne faena, un grand moment. Première entrée à matar, l’épée est à nouveau basse basse. Idem pour les trois entrées à matar suivantes, l’usage du descabello est nécessaire. Salut au tiers, le madrilène est encore passé à côté d’un triomphe. Et pourtant, ses deux Palha de Céret permettaient.

Le cinquième est très armé. Tito Sandoval, aux ordres de Sergio Serrano, nous poopose un ersatz de tercio de piques. Le toro est mis en suerte, trois fois, avec de la distance pour prendre trois picotazos lights. Les gardiens du temple céretan grognent. Brindis au public, la tentative de cambiadas ne marche pas .Le torero change de tactique et enchaîne sur une bonne série à droite. Le toro est noble et permet. Pourtant Sergio Serrano, très inconstant, est débordé par le toro à la série suivante. Il ne donne pas assez de distance au toro et se l’envoie à plusieurs reprises dessus. A gauche aussi, il n’utilise pas toute la charge et la chispa du Palha. Serrano alterne de bons passages et d’autres plus brouillons . L’épée est basse, en avant et verticale. Plusieurs descabellos sont nécessaires, silence

Le sixième, superbement armé est applaudi à son entrée en piste,. Il pousse fort à la première pique comme à la seconde (départ du toril). Il va à menos et ne part pas à la troisième . Le président, impatient, change le tercio. Le toro est depuis son entrée en piste violent. Au second tercio il arrive plus que très dangereux. Il bouscule un banderillero et manque d’en prendre un second. Il y a beaucoup de tensions et d’émotion lors de tercio de banderilles. Le toro est un tueur. Damian Castaño fait face avec courage. La tension est extrème en piste et sur les gradins. Il propose une lidia à l’ancienne. Très vaillant, face à un toro avisé, il parvient à lui tirer trois naturelles et un pecho. Le cadet des Castaño s’engage pour une entière en place Plusieurs descabellos son nécessaires. Salut au tiers pour le courage et l’envie .

Ainsi s’achève une très intéressante féria céretane marquée par des lots de toros superbement présentés qui ont créé beaucoup d’émotions en piste face à deux très bons toreros, Diego Peseiro et Sanchez Vara.

Thierry reboul

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