Mont de Marsan : corrida de Cuadri, il n’a pas manqué grand chose
Pour le retour de leurs toros à Mont de Marsan, les propriétaires du fer de Celestino Cuadri ont envoyé un lot très bien présenté et armé. Plusieurs ont été applaudis à leur entrée en piste. Pourtant trop lourds, ils ont manqué de poder. Souvent tardos, ils sont venus au cheval, mais aucun n’a poussé. Les Cuadri sont des « rois fainéants ». Ils peuvent , mais il faut les obliger à faire. Rafaelillo l’a prouvé au quatrième. Le torero de Murcie, s’est arrimé. Il a pesé sur son adversaire et lui a imposé sa volonté. Il a, hélas, mal tué et n’a pu couper qu’une seule oreille. Octavio Chacon est dans le « bache ». S’il y avait peu à faire avec son premier, il est passé à côté du cinquième qui comme le quatrième avait des passes à offrir . Comme souvent cette année, il a toréé sur le pico , reculant à chaque cite. Et en plus, il a mal tué. Le premier toro de Damian Castaño s’est blessé dès les premiers muletazos. Le torero a abrégé la faena. Le cadet des Castaño a confirmé à ce toro et encore plus à son second qu’il n’était pas un lidiador. Au sixième, il a donné des passes de muleta. Mais à l’issue de la faena, le Cuadri est resté quasi inédit. Il n’a pas manqué grand chose pour que la corrida soit une corrida au moins intéressante. Rafaelillo l’a montré. Avec un peu de volonté, de technique et de poder, on pouvait faire autre chose avec ces toros qui étaient probablement pas que beaux. Il reste une novillada et deux corridas pour enfin vraiment lancer la Madeleine 2022.
Fiche Technique
- Arènes du Plumaçon: Mont de Marsan, 3ème corrida des Fêtes de la Madeleine
- Six toros de Celestino Cuadri lourds, bien armés manquant de poder
- Rafaelillo : salut au tiers (un avis), une oreille.
- Octavio Chacon : silence, silence (un avis)
- Damian Castaño: quelques sifflets, (un avis) et silence
- Douze piques , cavalerie Bonijol
- Président : Bernard Sicet
- Soleil et nuages
- Quasi lleno
Le reportage photos de Philippe Latour ⤵️
Toro a toro
Le tambour major, un castaño costaud, ne pousse pas à la première rencontre. Mis en suerte au centre, il tarde à charger pour un picotazo. Tardo, il l’est aussi au second et au troisème tercio. Le Cuadri est court de charge. Rafaelillo se croise insiste et tire trois naturelles et un derechazo. A droite, il faut insister encore plus. Retour à gauche pour une série « arrachée », une dernière à droite, plus trémendiste, chauffe le public , Le torero de Murcie entre à matar pour deux pinchazos puis trois quarts de lame basses et deux descabellos avant que ne tombe le Cuadri. Le torero salue .
Le second bien présenté pousse à la première pique bien qu’elle soit mal placée et rectifiée. Il pousse moins à la seconde. Le Cuadri est tardo et juste de forces. Octavio Chacon débute la faena à droite. Le toro est noble mais a très peu de charge. A gauche, il est parado. A droite, c’est la même chose. Le toro est éteint. Chacon prend l’épée pour un entière prudente qui résulte en avant et basse . Deux descabellos, le toro tombe, silence pour Chacon et quelques sifflets pour le toro.
Le troisième, lui aussi bien présenté. Mal piqué, carioqué, il se défend sous le fer. Damian Castaño n’est pas un grand lidiador. Le tercio de piques est trop et inutilement long. Celui de banderilles est catastrophique. Et pourtant la première série est bonne, le toro met la tête dans la muleta. Malheureusement, il se blesse à une phalange. Castaño abrège la faena et tue très mal. Sifflets pour le torero et le toro.
Petit concert de la Banda puis sort le quatrième bien reçu à la cape par Rafaelillo. Et Esquivel paraît. Le Cuadri est bien mais peu piqué. Par manque de puissance, il ne pousse pas. Bonne entrée en matière , le toro à un peu de charge. Très bonne série à droite, à gauche le bicho est plus réservé mais le torero l’oblige. Avec entrega, Rafael Rubio donne vie à un toro dont il a su mettre en lumière les muletazos qu’il pouvait donner. Final trémendiste qui porte sur le public, les deux tiers de lame en avant suffisent et une oreille tombe . Rafaelillo fait deux vueltas, Le public a réclamé la seconde oreille, c’est oublier que l’estocade est mauvaise.
Le cinquième est applaudi à son entrée en piste. Il prend deux piques sans pousser. Cite de loin pour une première série sur le pic , à gauche c’est pareil. Le toro manque de chispa mais il est noble et passe. Octavio Chacon ne pèse pas sur le Cuadri, recule à presque toutes les passes. Le torero est dans un mauvais moment et sa présentation de Mont de Marsan le confirme. Le bicho permettait et méritait mieux. Une entière en avant, Chacon peine à descabeller. Silence pour le torero, palmitas au toro.
Le sixième est lui aussi applaudi à son entrée en piste. Très mal lidié, il prend deux piques sans pousser. Le toro est juste de forces et Damian Castaño le torée par le bas. A gauche, c’est un peu mieux. Le Cuadri a un peu de charge. Il impose au torero le terrain des planches. Quelques bons muletazos, et aussi beaucoup de maladresses. Le cadet des Castaño tue mal d un bajonazo .
Thierry Reboul
je me rends compte qu’après la déception de Vic Fezensac, la catastrophe d’Eauze, les toros de mt de marsan ne sont dans lo alto de las ganaderias ; donc question qui s’occupe de ces trois plazas ???
Bonjour,
l’épée de Rafaelillo n’était pas si mauvaise que cela; une demie presque à la façon de Lagartijo.
Dans l’absolu je pense qu’une oreille était suffisante, mais une partie du public n’a t-elle pas demandé la deuxième en comparaison des cinq coupées jusque là face à des satdines sans race ni force ni caste? Cela repose selon moi la question d’une présidence unique au Moun et partout ailleurs.
De surcroît l’attitude de monsieur SICET a inoculé confusion, incompréhension et colère. Idem d’ailleurs au moment du changement de tercio de piques. Dormait-il derrière ses lunettes noires?
Sinon, même si cette corrida a eu ses défauts, avec de surcroît un Chacon qui a probablement gâché le cinquième toro, quel plaisir malgré tout!
Après Ceret, cette corrida de Cuadri vient confirmer qu’il faudrait sérieusement ralentir la propension au tout Domecq pour sauver la fiesta brava.
Beñat