Madrid: Respect Maestro Alvaro de la Calle !
Madrid: Respect Maestro Alvaro de la Calle !
Résumé de la course :« Con mucho respeto Maestro Alvaro de la Calle »
De l’espérance au drame.Tous les ingrédients d’un triomphe sont présents en ce dimanche à Madrid. La météo, malgré quelques moments venteux, était plus . Les arènes sont quasi pleines. Le public est prêt à communier avec un torero qui se présentait seul face à six toros de Las Ventas. Dès le début du paseo, à l’issue de celui-ci, les aficionados se lève pour ovationner le torero de Cacerès. Sort en piste un superbe toro de Pallarès.
Le bicho est brave, encasté et noble. Il embiste, humilie en vrai Santa Coloma. Dès les premiers capotazos, le public rugit. Les olés brisent le silence religieux qui se fait entre chaque série. La faena est superbe à gauche. Emilio veut frapper fort. Il se prépare à s’engager pour tuer. Le toro démarre un temps trop tôt. Il inflige une voltereta à De Justo qui retombe sur la tête. La blessure aurait pu être gravissime. Elle est très grave (double fracture des vertèbres cervicales et de la base du crâne. Emilio part à l’infirmerie avant d’être hospitalisé.
Le pundonor d’un maestro : Alvaro de la Calle, le sobresaliente, habitué de l’ombre est propulsé en pleine lumière. Il va lidier et tuer les cinq derniers toros. Il s’acquittera de cette tâche avec courage, professionnalisme et respect du public. Le début est un peu chaotique avec les deux premiers de Garcigrande et de Victorino Martin. Il sera très digne à l’exceptionnel Victoriano del Rio ,ses trois premières séries faisant rugir Las Ventas. Si peu de choses était possible au 5ème Palha, De la Calle attend dans un geste fort le dernier, Parladé, à Porta Gayola et tentera en vain de couper enfin l’oreille. Ce dimanche aurait pu être un jour historique pour Emilio de Justo, il restera dans nos mémoires grâce à un homme qui avec dignité et courage a honoré le costume et le titre de matador qu’il porte depuis son alternative.
Fiche Technique
- Arènes de Las Ventas : Corrida du Domingo de Ramos
- 6 toros dans l’ordre de sortie de Pallarès, Domingo Hernandez, Victorino Martin, Victoriano del Rio, Palha, Parladé pour
- Emilo de Justo : une oreille et blessure l’empêchant de continuer le combat
- Alvaro de la Calle (premier sobresaliente) : deux avis et silence, un avis et silence, un avis et vuelta, salut au tiers, silence
- Second sobresaliente : Jérémy Banti qui a réalisé un quite au quatrième et sixième toros.
- Treize piques.
- Vuelta au quatrième toro de Victoriano del Rio
- Ovation à Oscar Bernal qui a piqué le 4ème.Salut de José Chacon et Jesús Arruga au 1er, salut de José Chacon (brega) et Jesús Arruga et Andrés Revuelta. (banderilles) au 4ème
- Température agréable, vent intermittent.20139 spectateurs
La corrida vue par l’oeil de Philippe Latour ⤵️
Toro par toro
La classe du Santa Coloma
Joli toro, dans le type Buendia, le Paillarès est reçu avec élégance et temple. De Justo met la barre très haute dès les premiers capotazos. Le bicho , brave, prend deux puyazos en poussant. Malgré une vuelta de campana, il conservera de l’entrega tout au long de la faena. Il embiste, humilie et transmet beaucoup d émotion. Les deux premières séries par la gauche, muleta très basse et guidant le toro avec temple sont superbes. C’est ainsi que l’on toréé un Santa Coloma.. A droite, le toro est plus compliqué. Emilio reprend la main gauche pour un final qui fait se lever le public. Survient alors le drame, le torero part à l’infirmerie pour ne pas en revenir. Oreille pour De Justo, grande ovation pour Le Pallarès.
La dignité et la sincérité de De la Calle
Bien présentés, le Garcigrande, sans race ni classe, est de ce ces toros qui distille l’ennui. De la Calle, pas encore « dans son match », peine à le tuer. L’arrastre est sifflée.
Lui aussi dans le type de son encaste, le Victorino est faible et soso. Quelconque au cheval, il fléchit et tombe à plusieurs reprises. Faena sans transmission, silence pour le torero et sifflets à l’arrastre.
Un Victoriano de bandera
Dès son entrée en piste, le Victoriano del Rio se pose en grand toro. Il prend trois puyazos partant du centre et allant à mas. Las Ventas, debout à troisième, ovationne Oscar Bernal. Grande ovation également pour Jérémiy Banty qu réalise un superbe quite par chicuelinas. Superbe tercio de banderilles, Chacon grand lidiador réalise une superbe brega; Ses deux collègues Jesús Arruga et Andrés Revuelta le banderille avec sincérité et efficacité. Les trois sont ovationnés.
A la muleta, le toro vient de loin, embiste tête basse et répète avec chispa. Il a cette noblesse piquante des grands Victoriano. De la Calle se met au niveau de ce toro de bandera avec trois superbes séries à droite. « 20000 personnes qui crient « olé, que c’est beau ». Le toro domine un torero qui pourtant ne démérite pas. Le Victoriano a beaucoup donné, le torero est allé au-delà de ses limites. La fin de faena va à menos. Malheureusement l’épée prive De la Calle d’une oreille, Vuelta pleine d’émotion du brave Victoriano.
Le geste d’un Torero
Le Palha présente bien et c’est tout. Manso, décasté, à la sincérité douteuse, ne permet pas grand-chose . De la Calle est appelé à saluer après une faena courageuse et sincère.
Le torero attend le dernier, Parladé, à Porta Gayola, « olé ». Le toro prend deux puyazos sans conviction. Banti réalise un très bon quite par véroniques. Noble mais sans grand personnalité, le Parladé est toréé avec beaucoup d’application par De la Calle. Silence après une entière très prudente. L’ovation de despedida est à la hauteur de la sincérité et du pundonor du maestro Alvaro de la Calle
Thierry Reboul
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