Rion, novillada de Valdefresno, une oreille pour Tristan Barroso.
Pour la reprise après deux ans d’interruption, COVID oblige, la traditionnelle novillada de Valdefresno de Rion des Landes a été décevante principalement par la présentation et le comportement des erales de Nicolas Fraile de Valdfresno. Lot de trois légers et trois plus lourds et armés, ils ont pêché soit par faiblesse (les deux premiers) ou par mansedumbre (les quatre autres). Ils ont quasiment tous fini dans les planches. Seul le cinquième a offert quelques options à Juanito. Comme cela semble devenir le lot commun de chaque novillada, piquée ou non, les trois novilleros ont eu des problèmes dans l’exécution de la suerte suprême.
Inédit en France, Manuel Casado est très vert. Il manque de recours et sa tauromachie est très superficielle. Juanito a construit la meilleure faena de l’après-midi à son second. Du mieux pour le béarnais avec l’épée à ce toro, cependant comme à Maubourguet, il a toujours autant de problèmes avec le descabello. Le béarnais avait mal tué son premier novillo, un manso avec peu d’options. Tristan Barroso commence à avoir du métier et du recours. Il sait communiquer avec le public et coupe une oreille au sixième, un manso querencioso, dont il a tiré le maximum avant de tuer rapidement. Il a tué avec difficulté son premier, un autre manso querencioso.
La fiche technique indique cinq vueltas pour les novilleros. Toutes n’ont pas la même valeur.
Fiche technique
- Arènes de Rion des Landes, seconde novillada non piquée des Fêtes de Rion des Landes.
- 6 erales de Nicolas Fraile de Valdefresno pour
- Manuel Casado : vuelta, vuelta
- Juanito : salut au tiers, vuelta (un avis)
- Tristan Barroso : vuelta (un avis), une oreille
- Président :Lionel Lohiague
- salut de Mathieu Guillon au troisième
- Tristan Barroso a reçu le trophée et le prix récompensant le triomphateur de la novillada.
- 9/10 ème d’arène
- Ciel dégagé, petit vent frisquet.
Le reportage photographique de Matthieu Saubion (vuelta a los toros)
Toro à Toro
Pour ouvrir les débats, Manuel Casado accueille le premier à genoux. Le novillo est faible. Il tombe à plusieurs reprises. Casado banderille, le tercio est trop long. La meilleure paire est la seconde. Casado débute par cambiadas, le novillo est noble mais désordonné. Il est très compliqué de le tenir debout. Le Valdefresno part aux planches. Le novillero insiste trop alors que la faena manque d’intérêt. Le novillero met 3/4 de lame très en avant. Vuelta.
Le second, comme le premiere haut sur pattes, n’humilie pas dans la cape de Juanito. Il est suelto. Le béarnais commence sa faena à mi-hauteur. Le novillo est court de charge et manque de franchise en particulier à gauche. Jean fait ce qu’il peut mais il n’y a pas grand-chose à en tirer. Quelques muletazos méritoires avant de prendre l’épée pour une mise à mort laborieuse. Salut au tiers.
Le troisième, léger comme les deux premiers, est abanto. Il charge avec violence dans la cape de Tristan Barroso. Mathieu Guillon salue après deux bonnes paires de banderilles. Tristan torée à la voix un eral qui n’a qu’une demi-charge. Dès la deuxième série, il part aux planches. Tristan parvient à l’intéresser et à le garder dans sa muleta avec métier et efficacité. Il tire quelques muletazos. La faena se termine dans les planches où le Valdefresno s’est réfugié Le toro est difficile à fixer au moment d’entrer à matar. Tristan pinche à plusieurs reprises, le novillero descabelle sans avoir porter de vraie estocade. Vuelta.
Le quatrième, est un peu plus costaud. La réception de Manuel Casado à la cape est brouillonne. Juanito fait un bon quite. Le tercio de banderilles, à charge du novillero, est lui aussi brouillon. Début de faena contre les planches, le novillo est suelto et noblote. Il va à mas malgré une lidia heurtée et rapide et sans liaison entre les passes. Le novillero est vert, court de répertoire et en dessous du potentiel du Valdefresno qui finit par aller dans les tablas. Il entre à matar. L’épée est dans les vertèbres cervicales. Le novillo paralysé doit être puntillé. Vuelta après une pétition d’oreille incompréhensible.
Le cinquième, un peu plus lourd, est plus Atanasio que les précédents. Il accroche la cape de Juanito. Bon quite de Tristan, le novillo est désordonné. Juanito le canalise, trouve le sitio et enchaîne trois bonnes séries de derechazos. L eral commence à regarder les planches. Naturelles à mi-hauteur, le bicho va aux tablas. La faena du béarnais est d’un bon niveau avec de bons passages à droite. Après un final par manoletinas, Juanito s’engage pour une entière contraire, forcément longue à faire effet. Quelques soucis avec le descabello enlèvent tout espoir de trophée. Vuelta.
Le sixième est le mieux armé du lot. Il est abanto. Il part aux planches avant les banderilles. Le toro s’échappe dès les premiers muletazos de Tristan Barroso. Le novillero lui impose quatre naturelles. Avec autorité, il le garde au centre pour une série sur chaque corne. Un autre enchaînement de naturelles, puis la fin de faena se passe dans les tablas. Pinchazo, puis Une entière trasera efficace fait suite à un pinchazo. Une oreille récompense une faena technique mise en valeur par la capacité du jeune torero à communiquer avec le public.
Thierry Reboul
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