Bayonne, novillada : une oreille pour Hernandez et Parejo.
Petite entrée, à Bayonne, pour une novillada qui a connu des moments intéressants avec le cinquième novillo et d’autres plus languissants. Les novillos de Los Maños ont constitué un lot hétérogène de présentation et de comportement aux armures globalement commodes. Lot de trois et trois avec des novillos légers et d’autres plus faits et quasi-toros. Ressort de l’ensemble, l’excellent cinquième, honoré d’une vuelta al ruedo, bravito au cheval, noble avec beaucoup de transmission à la muleta. Le quatrième, le plus encasté, a manqué de charge et d’alegria. Les autres ont manqué de force et de transmission. Il y a eu ce matin plus de noblesse fade que de piquant chez les pupilles de la famille Marcuello.
Victor Hernandez a du métier. Débordé par moment au premier, il est resté en dessous du potentiel du quatrième. Il a eu tendance à toréer sur le voyage.
Yon Lamothe a depuis quelques temps des problèmes avec l’épée. Il a construit une faena méritoire à son premier, un utrero handicapé par sa faiblesse.Le français a touché le toro de la matinée et a su le mettre en valeur et construire une bonne faena. Malheureusement il a mal tué.
Christian Parejo a le niveau de maturité technique du novillero prêt à passer à l’étage supérieur. Il a su régler la charge du troisième mais il a mal tué. Il a su également tirer ce qu’il était possible du fade sixième auquel il a coupé une oreille.
Fiche technique :
- Arène de Bayonne , Novillada de la Féria de l’Atlantique.
- 6 novillos de Los Maños d’armures commodes, hétérogènes de présentation et de comportement pour
- Victor Hernandez : une oreille, salut (un avis)
- Yon Lamothe : salut, vuelta (un avis)
- Christian Parejo : salut, une oreille
- Salut de Rafael Gonzalez et Manolo de los Reyes au 5ème
- Douze piques, cavalerie Bonijol
- Vuelta au cinquième, salut de la fille du ganadero à l’issue de la course.
- Président : Gauthier Suhas
- 1500 spectateurs environ
- Ciel nuageux
Le reportage photos de Philippe Latour ⤵️
Toro à toro :
Le premier est dans le type de l’élevage. Juste de forces, il met quand même les reins à la première rencontre. Il s’emploie moins à la seconde. Bon quite par Yon Lamothe par chicuelinas. Victor Hernandez amène en douceur le toro au centre. Le Los Manos est noble mais manque d’alegria. Il s’améliore sur la seconde série et désarme le torero. Troisième enchainement de derechazos, le toro prend petit à petit le dessus. Le torero compense en toréant par le bas ce qui fait tomber le novillo. A gauche, c’est le même scénario, le torero ne se croise pas assez. Retour à droite, le bicho entraîne le torero vers les planches pour finir la faena. Final par manoletinas serrées, Bonne entrée à matar, l’estocade entière est efficace. Petite pétition, une oreille pour Hernandez (?) et palmas au toro
Le second est plus costaud mais a peu de tête. Il humilie sur les deux pitones dans le capote de Yon Lamothe. Bien mis en suerte, il pousse à la première rencontre et reste collé au cheval. Le toro accuse le coup. La seconde pique est un picotazo. Le Los Maños tombe plusieurs fois au second tercio. Début de faena à droite, le toro est noble mais a du mal à avancer. Yon l’oblige et tire une bonne série de derechazos. A gauche, Yon arrache passe à passe, en se croisant, trois naturelles. Comme sur l’autre corne, l’ujtrero se livre plus à la seconde série. Retour à droite, le toro prend trois derechazos en humiliant puis fléchit. Final par joselillas, Yon pinche avant de mettre une entière en place et efficace. Palmitas au toro et salut au tiers pour le torero de Tartas.
Le troisième est quasi-toro. Bien réceptionné par Christian Parejo, mis au centre, il pousse sur une corne à la première rencontre. Il pousse sur les deux à la seconde. Bon quite de Parejo Le toro est compliqué avec une charge à contretemps et parfois en zig-zag. Bonnes premières série à droite, le toro cherche à partir vers les planches. Christian le change de terrain et le cite de loin. Il s’impose au novillo lors de la série suivante. A gauche, le toro a moins de charge. Au tercio, le chiclanero continue sa faena per redondos, molinetes et pecho. Conclusion à gauche, le toro est allé à menos. Il est distrait au moment d’entrer à matar. Le novillero pinche à plusieurs reprises avant de mettre une entière basse et efficace. Palmitas au toro et salut au tiers pour le novillero.
Le quatrième est un très joli novillo. Reçu par des largas de rodillas par Victor Hernandez. Il prend un premier puyazo sans s’employer. Il en est de même à la seconde. En bon Santa Coloma, il accuse le coup en sortant du premier tiers. Victor Hernandez brinde à Adrien Salenc, le triomphateur de la Goyesque bleue. Le Los Maños s’est repris pendant le second tiers. Il est noble mais sa charge manque d’alegria. A droite, Hernandez le toréé sur le bout de la muleta.
La série suivante terminée à gauche, est meilleure. Sur ce piton, le novillo est plus court de charge. Retour à droite, pour une série plus centrée à l’issue de laquelle le novillero se fait accrocher. Final plus trémendiste par arrucina, naturelle et pecho. Hernandez pinche puis met une bonne entière en place. Le novillo tarde à tomber. Victor a quelques soucis avec le descabello. Ovation au toro et salut pour le novillero.
Le cinquième est lui aussi bien fait et dans le type. Le toro pousse à la première rencontre. Mis presque au centre, il vient avec alegria mais pousse moins à la seconde pique. Le piquero est applaudi. Bon quite de Parejo, Manolo de los Reyes et son Rafael Gonzales saluent après un bon tercio de banderilles. A droite, le toro est noble et charge avec du tranco. Yon le cite de loin, le toro est excellent. Cité à mi-distance, le Los Maños charge et répète. A gauche, le bicho est plus exigeant. Yon Lamothe l’améliore avant de revenir sur l’autre piton. Le toro a un peu raccourci sa charge. Final par redondo et pechos, malheureusement Lamothe pinche plusieurs fois avant de mettre une épée basse et concluante. Vuelta al ruedo pour le toro et le torero.
Le sixième, très bien présenté, est ovationné à son entrée en piste. Il prend deux piques sans s’employer. Le novillo est plus réservé à l’issue de ce premier tercio. Le novillo charge par à6coups et fléchit si on l’oblige trop. Avec application et un certain métier, Christian Parejo lui arrache trois séries méritoires à droite. Il en est de même à gauche, malheureusement le toro ne transmet rien et va à menos. Le novillero prolonge trop sa faena avec un final plus trémendiste. Parejo entre à matar pour une entière suffisante. Le public demande et obtient une oreille.
Thierry Reboul