Aignan, le dur apprentissage du métier de torero
Résumé de la course :
Matinée difficile pour les novilleros mais matinée de verdad. Deux jeunes toreros se sont mis devant de très sérieux erales de L’Astarac. On pourra discuter des heures sur la nécessité de piquer des animaux volumineux et âgés de presque trois ans. Miriam Cabas, elle, se souviendra de la difficulté qu’elle a eu pour tuer ses deux toros. Juanito se remémorera la complexité du troisième. Le public, merveilleux de compréhension et de bienveillance, se rappellera avoir vu des TOROS face à deux TOREROS, certes inexpérimentés, mais dont le COURAGE force le RESPECT.
Toro par toro
Le premier, très bien présenté, permet aux deux jeunes toreros de nous offrir de intéressants quites à la cape. Le toro a beaucoup de moteur. Très noble, il répète sans s’arrêter ;Ce comportement. caractéristique des Guardiola, cet excellent eral le conservera jusqu’à la fin de la faena. Juanito commence, après pris la mesure du toro, par deux séries à droite. Il exploite bien l’allant naturel de l’Astarac. A gauche, le bicho est plus exigeant. Le novillero se fait accrocher la muleta. Le toro va à mas. Il prend le dessus , comme souvent les grands erales , sur un Juanito appliqué mais encore vert pour dominer ce type de bétail encasté. L’épée entière provoque une hémorragie. Un oreille pour le béarnais et grande ovation pour un Astarac qui aurait pu être de vuelta.
Le second est à peine plus léger. Fébrile, Miriam Cabas se fait arracher la cape. Ensuite, elle réalise une bonne série de véroniques. Le toro, noble, est un peu juste de forces. La jeune torera le cite de loin et enchaîne deux bonnes séries à droite. A gauche, le toro est plus complexe. La jeune andalouse s’efforce de bien faire. Très courageuse, elle manque encore de métier pour s’imposer à ce type de bétail. La mise à mort s’avère compliquée et le bicho tombe à la limite du troisième avis. Le manque d’expérience, le volume du toro sont à l’origine de cet échec. C’est aussi une démonstration de l’importance de piquer les toros.
Le troisième est lui aussi très costaud. Il manque de race. Gazapon, il est difficile à fixer et promènera Juanito dans le ruedo. La faena souffre d’un novillo compliqué et qui transmet peu. Le novillero s’applique. Il a de jolis gestes mais a du mal à passer la rampe. Il salue après une mise à mort difficile.
Si on pouvait se poser des questions sur la nécessité de piquer les trois premiers, pour le dernier il n’y a pas de doutes. Très volumineux, manso con casta, il sera de plus en suelto et distrait. Avec un ou deux puyazos. Il aurait été plus abordable pour une novillera pleine de courage mais trop juste techniquement. Le toro est dur à fixer. Il a tendance à partir aux planches.
Miriam s’expose, tire des muletazos mais a du mal à peser sur l’Astarac. A force de caractère, et elle n’en manque pas, elle arrivera à imposer au toro deux séries au centre de la piste. Il aurait peut-être fallu continuer mais la torera avait beaucoup donné physiquement et moralement. Tête haute, pas dominé, le novillo est très difficile à tuer. Malgré la bienveillance du public et de la Présidence les trois avis résonnent. Cette issue aurait pu être éviter sans la maladresse insigne du puntillero qui fait relever par deux fois le toro.
Juanito reçoit le prix des organisateurs du Sud-ouest, Miriam celui d’Aignan y Toros. Jean Louis est appelé à saluer.
Fiche Technique
- Arènes d’Aignan : novillada non piquée
- 6 erales de L’Astarac , très bien présentés avec de la caste et du moteur, excellent le premier applaudi à l’arrastre
- Juanito : une oreille et salut
- Miriam Cabas : deux avis et silence, trois avis et silence.
Président Michel Raymond, un tiers d’arène , matinale fraiche et brumeuse
Juanito reçoit le prix des organisateurs du Sud-ouest, Miriam celui d’Aignan y Toros. Jean Louis est appelé à saluer.
Thierry Reboul (photos Philippe Latour)
L’album photos complet c’est ici ⤵️