Reseñas

Festival Hommage à Manolo Vanegas: Foi, Charité et Espérance.

Nombreux sont les aficionados qui se sont déplacés à Vauvert pour le Festival Hommage au matador vénézuélien Manolo Vanegas. Cette journée est une belle illustration du tryptique imaginé par le Marquis de Baroncelli quand il a créé la Croix de gardians. Le Coeur, le Festival a été organisé au profit des écoles taurines vénézuéliennes et françaises. La Foi, celle des biou et des toros qui réunit toutes les tauromachies. L’Espérance parce que le sourire de Manolo est celui de l’espoir face à toutes les adversités quelles qu’elles soient.

La journée a commencé par une matinale où toutes les tauromachies étaient représentées. Deux biou ont été rasetés par les élèves de l’Ecole Taurine de Petite Camargue. Deux excellents becerros de Pagès-mailhan ont été toréés par les élèves des Ecoles Taurines de Nîmes et Arles. Pour finir, le landais Baptiste Bordes a reçu une « standing ovation » après avoir écarté un imposant toro de La Véronique.

En ouverture du Festival , Manolo Vanegas, monté sur un cheval camargue et portant le costume des gardians, a reçu un vibrant hommage de la part de tous ses amis présents. Il a conclu son discours en scandant, avec le public, le slogan « Oui à la Corrida » inscrit sur la pancarte portée en tête du pâseo par les élèves des Ecoles Taurines.

D’une tarde sympathique et intéressante, et sérieuse par la présentation du bétail, on retiendra l’excellent toro de Pagès-Mailhan. Le Margé, bien que moins bon, a été grâcié, indulto contesté par une grande partie du public. Dommage que le San Sebastian, qui avait beacoup de qualités, se soit blessé à la troisième série. Les autres toros ou erales ont manqué de forces et de transmission.

Côté toreros, Sebastian Ritter est resté en dessous du Pagès Mailhan. David de Miranda malgré un intéressant début n’a pas pu aller au bout de sa faena face au San Sebastian. Andy Younès a su profiter de la noblesse du Margé. Malgré le peu de transmission du Gallon Tibo Garcia a instrumenté une bonne faena bien conclue à l’épée. El Rafi et les deux novilleros, Jose Antonio Valencia et Nino Jullian se sont appliqués mais leurs toros ont manqué de transmission.

Fiche technique
  • Arènes de Vauvert: Festival Hommage à Manolo Vanegas
  • Cinq toros dans l’ordre de sortie de Pages-Mailhan, San Sébastien, Margé, Gallion, Cuillé et deux erales de Jalabert pour
    • Sébastien Ritter: deux oreilles
    • David de Miranda: salut
    • Andy Younès : deux oreilles symboliques
    • Tibo Garcia : deux oreilles
    • El Rafi: deux oreilles
    • Jose Antonio Valencia: une oreille
    • Nino Julian: une oreille
  • Dix piques, cuadra Bonijol
  • vuelta au Pages-Mailhan
  • indulto contesté du Margé
  • Tous les toreros ont brindé à Manolo Vanegas.
  • très belle entrée
  • douce journée automnale
Le reportage photographique de Pierrick Charmasson (Sol-Y-Sombra)
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Toro à toro

Comme tous les toros de ce Festival Hommage à Manolo Vanegas le premier, un Pages-Mailhan, est très bien présenté. Suelto, il prend trois piques en venant de loin. Il s’emploie plus à la troisième qu’aux deux premières. Le Pagès-Mailhan est d’origine Fuente Ymbro. Comme souvent les toros de cet encaste, il va se grandir au troisième tiers. Sebastian Ritter commence sa faena en l’amenant au centre.

Le bicho est noble et humilie. Il a de la caste et il faut le toréer avec une certaine autorité. Les premières séries , à droite, du Colombien sont appliquées mais ne pèsent pas sur un toro qui finit par le déborder. Sur les premières naturelles, Ritter recule puis il enchaîne, pour conclure, deux séries à gauche plus posées mais qui restent en dessous du potentiel du toro.  L’estocade est légèrement tombée, le président accorde deux oreilles au matador et la vuelta au très intéressant Pagès-Mailhan.

Le second est un joli toro de la ganaderia San Sebastian. Bien reçu à la cape par David de Miranda, il prend deux piques. A la première, très appuyée, le toro pousse. Placé au centre, il vient bien au cheval à la seconde. Peu piqué, il se défend au contact du fer. En début de faena, le toro est noble. Même s’il manque un peu d’alegria, il humilie et offre des options intéressantes au torero. De Miranda enchaîne deux bonnes séries à droite. Malheureusement à la troisième, le San Sebastian se déboîte un boulet et le torero doit prendre l »épée.

Ecarté par le torero landais Baptiste Bordes. le troisième est un Margé. Bien piqué, il prend un premier puyazo léger en poussant. Il vient en marquant un temps d’arrêt et pousse moins à la seconde rencontre. Andy Younès commence sa faena à droite. Le toro est juste de forces et la charge est courte. Avec douceur , l’arlésien lie une bonne série à droite. Sur la corne gauche, le bicho est meilleur et lui permet d’instrumenter des naturelles templées en citant avec le vuelo de la muleta. Le torero alterne sur les deux pitones. Le toro baisse un petit peu sur la corne gauche mais il va « a màs » sur l’autre côté.  

Andy en profite pour lier des derechazos templés que le Margé suit avec noblesse et une certaine classe. Deux ou trois demandes d’indulto émanent des gradins, le ganadero sollicite la grâce de son toro, le président sort le mouchoir orange. Une majorité du public conteste cet indulto contestable au vu du premier tiers et de la noblesse fade du toro. A choisir, le Pagès-Mailhan avait beaucoup plus de bravoure et de caste mais la muleta de Ritter est moins suave que celle d’Andy Younès. Le palco accorde deux oreilles symboliques au torero arlésien.

Le quatrième, ganaderia Gallon, est réceptionné avec élégance par Tibo Garcia. Juste de forces, il prend une seule pique sans pousser. Première série à droite, le toro proteste dans la muleta. Tibo, avec application, lie deux bonnes séries de derechazos.  Le toro est noble mais, court de charge, il manque de transmission. A gauche, le Provençal baisse la main et conduit bien la charge, mais le toro fléchit si on l’oblige trop. Le torero s’applique, toréé bien mais le Gallon ne génère pas beaucoup d’émotion. Un pinchazo, précède une bonne entière, la meilleure épée de la tarde, et Tibo Garcia coupe deux oreilles.

Le cinquième est un Cuillé. Il est juste de forces. El Rafi est un fin capeador et ses capotazos seront les meilleurs de la journée. Le toro est peu piqué (un picotazo). A la muleta, il est soso et manque de fond. Le début de faena du torero nîmois est très élégant avec trois bonnes séries à droite. Mais cela manque d’émotion parce que le bicho ne transmet pas beaucoup. Idem à gauche, le torero s’applique, lie de jolies naturelles de face mais le Cuillé est fade.  Après un final plus trémendiste, El Rafi tue de deux tiers de lame et coupe deux oreilles.

Les deux derniers sont des erales de Jalabert légers et justes de forces. Le sixième, après une jolie réception par José Antonio Valencia, est peu piqué (un picotazo).  Le vénézuélien partage les banderilles avec Andy Younès. Le novillo est faible, et Valencia le toréé à mi-hauteur. Il est soso et transmet peu. D’une faena appliquée et volontaire on retiendra deux bonnes séries à droite. Final par circulaires et manoletinas, l’épée est basse mais efficace. Le président sort un mouchoir blanc.

Le septième, et dernier, est invalide. Il tombe à plusieurs reprises à son entrée en piste et il ne sera pas piqué. Nino Julian partage les palos avec El Rafi. Le jeune nîmois, avec intelligence, tient le novillo debout en le toréant par le haut. Le bicho est noble et permet au torero de réciter ses gammes mais la mélodie est un peu terne car le Jalabert est vraiment trop faible. Final par joselillinas (sorte de manoletinas sans l’épée inventées par José Laurentino Joselillo), une entrée à matar suffit et Nino coupe une oreille.

Ainsi se termine, par la sortie de Manolo Vanegas porté à hombros par ses pairs, un sympathique et intéressant Festival Hommage qui est le dernier festejo avant le 24 novembre .

Comme à Rion , les aficionados se sont donné rendez-vous en 2023, pour une prochaine temporada si nos députés le veulent bien. En novembre 1959 , j’avais trois mois, mes parents m’ont amené aux arènes à Vauvert. Je commençais alors ma carrière d’aficionado toutes tauromachies confondues. Je n’ai aucune intention, 63 ans plus tard, de me couper la coleta. Comme tous les aficionados, je manifesterai le 19 novembre pour que notre Culture, celle que j’ai reçue en héritage de mes parents perdure. Pour le reste, j’ai espoir, qu’à part quelques animalistes bêtes et méchants, la Représentation Nationale comporte en grande majorité des députés respectueux des libertés culturelles .

Thierry Reboul

Une réflexion sur “Festival Hommage à Manolo Vanegas: Foi, Charité et Espérance.

  • coulon bernard

    tres.tres bonne apres midi ….OUI A LA CORRIDA

Commentaires fermés.

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