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Arzacq ouvre la temporada française 2023.

La temporada française 2023 commence à Arzacq. Tertulias a rencontré Jean Dubroca qui nous a présenté le programme de la journée du 19 février aux arènes du Soubestre.

Tertulias : « Depuis quand Arzacq propose de la tauromachie « espagnole » ?»

Jean Dubroca : « Nous avons organisé notre première novillada en 2014. On a pris la suite du club taurin de Pau qui organisait chaque année un festival depuis 2009. Nous avons opté pour la novillada non piquée qui est un format plus viable pour une arène de 1000 places. De plus la configuration de la piste se prête plus à une non piquée. »

Tertulias : « Quelle est la ligne directrice de votre programmation ?»

Jean Dubroca : « Nous avons pour politique de présenter à Arzacq pour les espagnols, des novilleros en début de carrière et inédits en France. Ainsi, nous avons accueilli Tomas Rufo, Luis David Adame, Joaquin Galdos pour ceux qui sont devenus matadors de toros. Dans les derniers qui sont passés en piquée, nous avons présenté Christian Parejo, Sergio Rodriguez, Victor Hernandez qui est sorti à hombros à Madrid. Seule exception avec Raquel Martin qui s’était déjà présentée à Arles. On a alors misé sur le fait de voir une jeune fille en piste pour faire venir du monde.  

Tomas Rufo à Arzacq, 2017

Côté français, dès le début il y a eu un novillero à chaque cartel. On privilégie les locaux et les élèves de l’Ecole Taurine Adour Aficion. Dorian Canton, Yon Lamothe et Juanito qui a été doublé, ont défilé aux arènes du Soubestre. Andy Younès, Rafi, Tibo Garcia sont aussi venus chez nous. 

Si nous sommes aidés pour monter la novillada par Jean Gilbert, nous restons maîtres du choix des toros et des novilleros. »

Tertulias : « Et donc justement pour les élevages ? »

Jean Dubroca : « Pour les élevages, la première année on s’est décidé en décembre 2013 pour une course au premier trimestre 2014. Le timing était serré. On avait deux mois pour monter la course. Nous sommes allés chez Pablo Hermoso de Mendoza. Le lot est sorti sans peine ni gloire. Nous avons pris alors des erales de Conde de Mayalde. Répétés pendant quatre ans, nous devions les prendre une cinquième année mais le ganadero, Raul Finat n’avait pas de lot pour Arzacq. Nous avons donc pris des Antonio San Roman (origine Torrestrella). 

En fait nous n’avons jamais eu de fracaso côté bétail. En 2020 on a organisé un desafio Camino de Santiago / Casanueva avec deux très bons erales de ce dernier fer. Le Covid est passé par là. En 2022, nous voulions repartir avec Guillaume Bats qui n’avait pas ce qu’il fallait. On s’est donc dirigé vers des erales de GallonGallon revient en 2023 car, quand un fer fonctionne bien, on essaie de le répéter l’année suivante.»

Michel Gallon , Arzacq 2022
Tertulias : « Dans les premières éditions il y avait traditionnellement un rejoneador, ce n’est plus le cas , quelle en est la raison ?»

Jean Dubroca : « Le rejon était programmé à l’inititative de quelqu’un du club taurin qui aime cette tauromachie. On l’a maintenu pendant quelques années. Roberto Armendaritz est celui qui a le plus marqué les esprits. Le rejon a un coût non négligeable, on a fini par arrêtrer de le programmer. Le public qui aime le rejon n’y trouvait pas son compte avec seulement deux toros et ça lassait les aficionados qui aiment moins cette tauromachie. Nous sommes donc passés à un format classique de novillada après avoir testé plusieurs formules : trois novilleros pour six erales.»

Tertulias : « Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour organiser cette novillada ? »

Jean Dubroca : « Comme tous les organisateurs dans le Sud-Ouest, nous avons des difficultés à constituer les équipes médicales. L’an dernier, le chirurgien est venu de Martigues. Cette année, ce sera un aturin. Il faut trouver un anesthésiste, faire venir le matériel. C’est plus compliqué et onéreux que quand nous collaborions avec l’AMAC. Pour la gestion des carcasses des toros nous travaillons avec l’abattoir d’Hagetmau. On travaille aussi avec la Maison du Jambon de Bayonne à Arzacq. Du coup, nous vendons nous-mêmes une partie de la viande sous forme de gardiannes, viandes crues et saucissons. Le plus dur est de trouver des partenaires. Avec les entrées on couvre difficilement les frais. Il est nécessaire de trouver des sponsors dans une région qui n’est pas vraiment taurine. »

Tertulias : « Qu’est ce qui fait que les partenaires viennent ? »

Jean Dubroca : « C’est difficile, le contexte n’est pas idéal. C’est du travail. Il faut les solliciter, puis les rappeler et encore les rappeler. Le partenariat est local… Arzacq, Pau. Il y a ausi des amis. Vous savez quand on vient à Arzacq, on est bien reçu et on passe une bonne journée. »

Tertulias : « Quel est le public qui vient à Arzacq ? »

Jean Dubroca : « C’est un public local. Il est un peu froid car, pas toujours très connaisseur. Il faut mettre la musique pour donner de l’animation à la course. En moyenne, on fait un peu plus de 400 entrées payantes auxquelles il faut rajouter les partenaires à qui sont vendues des journées complètes. Une grande partie de notre public voit les novilladas du Béarn , Arzacq et Garlin, et c’est tout pour la temporada.»

Tertulias : « Pourquoi cette date de février si tôt dans la saison ? »

Jean Marie Dubroca : « La course doit avoir lieu pendant les vacances scolaires. En effet, le reste du temps, il y a un tapis sur le sable. Les arènes servent de gymnase aux élèves du collège. Magescq a un peu le même problème. Sinon il faudrait louer des arènes et c’est un coût supplémentaire. En terre de rugby, il faut aussi tenir compte des dates des matches du tournoi de l’équipe de France et ceux de la Section Paloise. C’est pourquoi nous avons cette date de février, mais nous avons la chance d’avoir des arènes couvertes. »

Tertulias : « Combien êtes vous au club taurin d’Arzacq ? »

Jean Dubroca : « Le club taurin d’Arzacq regroupe les amateurs des deux tauromachies, l’Espagnole et la Landaise. On monte la non piquée et une course landaise en fin de temporada pour la présentation de la ganaderia DAL. Avant, il y avait deux présidents , un par tauromachie. Celui de la landaise a décidé d’arrêter. Je suis aujourd’hui le seul président.

Dans le club nous sommes une soixantaine de personnes mais seule une partie est vraiment aficionada ou tauromache. Par contre, tous répondent présents quand on a besoin d’eux. Le jour de la novillada, tout le monde est sur le pont. Nous sommes aidés par des personnes extérieures au club. On a besoin de tous car nous faisons tout par nous-même, de l’installation au nettoyage en passant par la préparation du repas et le service.

Nous manquons de jeunes dans le club. Lors de l’assemblée générale, de la soirée avec Dorian Canton (qui a réuni 80 personnes) il y avait beaucoup de cheveux blancs. »

Tertulias : « Quel est le programme de la journée taurine 2023 ? »

Jean Dubroca : « La journée commencera par le casse-croûte autour d’une omelette. Ensuite il y aura une Fiesta Campera avec deux vaches, parrainées par l’ACOSO,  pour les élèves d’Adour Aficion.  Pour la troisième année, nous sortons un toro (de Gallon) en lidia complète pour Dorian Canton, le matador béarnais.  Dorian attire du public le matin. Cela se ressent sur les réservations pour le repas. Nous avions eu le même phénomène avec la première venue de Jean Larroquette « Juanito ». »

Dorian Canton, Arzacq 2022
Tertulias : « Et pour l’après-midi ? »

Jean Dubroca : « Après le repas, il y aura la novillada non piquée. On répète la ganaderia Gallon qui avait donné satisfaction l’année dernière. Pour le cartel, on a pris Andoni Verdejo, élève d’Adour Aficion. Ensuite nous avons choisi Aaron Palacio. Il est de Saragosse, ville qui n’est qu’à quatre heures de route d’Arzacq. Il fera sa présentation en France. On espère qu’il nous amènera du monde pour le soutenir.

Andoni Verdejo

Pour Victor Clauzel, il nous a été recommandé. Son père est un manadier camarguais. Victor devait faire ses débuts en traje de luces en Espagne car il est élève de l’Ecole Taurine d’Antequera. Il a accepté de débuter chez nous grâce au bétail de Gallon qu’il connait bien.  Il est originaire des Saintes Maries de la Mer. Sa grand-mère vit à Tarbes.  Il a participé à l’Acoso y Derribo du 29 octobre dernier. Il est très lié avec Jimenez Fortes. Espérons qu’il aura le même succès que Cristiano Torres qui avait débuté l’an dernier à Arzacq. »

Victor
Tertulias : « Qu’attendez-vous de cette journée ? »

Jean Dubroca : « Qu’il y ait du monde sur les gradins pour commencer. On souhaite qu’à 18h30, le public quitte les arènes, le sourire aux lèvres. On espère avoir une course aussi bonne que celle de 2022. Il est important que les aficionados viennent voir les non piquées dans les petites arènes. Qu’ils viennent voir, comme le disent les organisateurs de Bougue, les talents de demain. »

Tertulias : « Comment ont démarré les réservations ? »

Jean Dubroca : « Les réservations débutent bien et grâce à Victor, nous avons pas mal de demandes du Sud-est. »

Rendez vous est pris pour le 19 février. La réservation est ouverte par téléphone au   06 79 78 64 94 (heures de repas).

Propos recueillis par Philippe Latour et Thierry Reboul.

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