Magescq, Andoni Verdejo triomphe de Flor de Jara exigeants
Les Flor de Jara de la non piquée de Magescq ont été sur le plan physique et moral de vrais Buendia/Santa Coloma. Bien présentés , certains auraient mérité de prendre un puyazo pour réguler leur agressivité. Ils avaient du piquant et se sont avérés, à l’exception du premier, compliqués pour des novilleros courageux mais manquant de métier.
Alejandro Chicharro est le plus expérimenté de la terna. Il s’est appliqué, et a su faire face devant un très difficile quatrième. Il est resté un ton en dessous du premier le plus collaborateur du lot.
Exercice intéressant pour Andoni Verdejo, le français est un torero artiste. Ce n’est pas le type de toro qui convient le mieux à sa tauromachie. Il a fait front avec courage, a exploité la meilleure corne de chaque eral et enchaîné de bonnes séries de naturelles. Ceux qui l’avaient vu à Hagetmau en 2022 , dans un contexte similaire, ont pu noter les progrès réalisés.
Le péruvien Pedro Luis est très courageux mais il encore trop juste techniquement pour ce type de bétail.
Fiche technique
- Arènes de Magescq, novillada non piquée
- 6 erales de Flor de Jara bien présentés et exigeants pour
- Alvaro Chicharro: saluts , saluts
- Andoni Verdejo : oreille , oreille
- Pedro Luis: silence , salut
- Président: Jean Marie Gérard
- Andoni Verdejo reçoit le prix attribué au triomphateur de Magescq et celui des organisateurs du Sud-ouest
- 3/4 d’arène
Le reportage photographique de Philippe Latour ⤵️
Toro par toro :
Le premier, typé Saltillo, est un joli novillo bien présenté comme le seront tous les Flor de Jara cet après-midi à Magescq. Alejandro Chicharro le reçoit par de bonnes véroniques. . A un quite par chicuelinas de Verdejo le novillero de Colmenar Viejo. répond par des gaoneras. Le novillo a de la caste. Difficile à banderiller, il prend querencia dans un des angles de la piste rectangulaire de Magescq. Chicharro brinde au public et commence sa faena à droite. Le bicho est tardo mais noble, il humilie et répète. Le novillero a de l’officio mais a une tauromachie « rapide » et un peu brusque qui ne conduit pas assez la charge. Le novillo, qui va à mas, nécessitait une lidia plus « douce ». A gauche, plus compliqué il bouscule Alejandro . Le novillero salue après deux tiers de lame en avant et un descabello.
Le second est charpenté et lui aussi très saltillo. Andoni Verdejo le reçoit par des véroniques. Le novillo met bien la tête mais n’oublie pas de regarder le torero avant de charger. Pedro Luis se fait accrocher en réalisant un quite. Après deux bonnes paires de banderilles d’El Santo, l’élève d’Adour Aficion le brinde au public. Le Flor de Jara a du mal à supporter le début de faena et fléchit si on le toréé trop par le bas.
A la muleta, il est violent, cherche l’homme et a une charge courte à droite. Andoni s’applique, finit par allonger cette charge en le citant de plus loin à gauche. Il lui tire quelques bonnes naturelles. Le toro manque de transmission et ne permet pas au jeune torero, qui est plutôt un artiste, de s’exprimer. Le bicho finit distrait et va à menos. L’entière engagée et légèrement tombée est efficace et Andoni Verdejo coupe une oreille.
Le troisième est plus haut et moins rond que les deux premiers. Il est moins asaltillado. Il tape dans la cape et met en difficulté Pedro Luis. Le péruvien brinde au public et débute sa faena par une cambiada. L’eral, juste de force, a une charge courte et désordonnée. Il se retourne vite et devient rapidement compliqué. Le novillero est courageux mais encore un peu juste techniquement pour gérer un animal qui aurait mérité un puyazo. Il se fait bousculer plusieurs fois avant de tuer d’une entière basse et longue à faire effet, silence.
Le quatrième est plus Ibarra. Il est blando et suelto. Même s’il est plus long de charge que le troisième, il serre à droite et reste distrait. Violent à gauche. Il aurait pu lui aussi être piqué. Il demande du métier pour le tenir dans la muleta. Alejandro Chicharro avec du courage et un certain officio arrive à lui tirer deux bonnes séries de naturelles. Le novillero fait ce qui est possible avec un eral qui se décompose et finit par être dangereux. La mise à mort est compliquée mais le public qui a compris la difficulté invite le novillero à saluer.
Le cinquième est lui aussi typé Ibarra. Il met la tête mais accroche le capote d’Andoni Verdejo. Distrait et suelto, il regarde le torero avant de charger et serre à droite. Il est compliqué et ne rompra jamais. Le novillero s’arrime. A force d’efforts, il lui tire une bon enchaînement de naturelles et peut, enfin, toréer un peu plus relâché en toute fin de faena. L’épée , deux tiers basse, est efficace et l’élève de Richard Millian coupe sa seconde oreille de l’après-midi.
Le dernier est un très beau novillo, typé Saltillo. Lui aussi aurait mérité de prendre un puyazo. Il est noble, avec de la caste mais, en vrai Santa Coloma, il est exigeant et manque de blesser sérieusement un banderillero. Pedro Luis le brinde à Colette Lacomme, organisatrice du Bolsin de Bougue. Le péruvien cite de loin, s’expose mais n’arrive pas à peser sur un eral qui finit par le déborder. La faena est courageuse mais brouillonne. Final par le haut avant une entière engagée mais trasera, longue à faire effet, elle nécessite le recours au descabello. Le public bienveillant et conscient de la difficulté invite le novillero à saluer.
Thierry Reboul
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