Boujan seconde novillada, Nino Julian triomphe
Belle entrée pour la seconde novillada de l’édition 2023 de « Toros y Campo » à Boujan.
Bien présentés, dans le type Valverde à l’exception du quatrième, les novillos ont été très inégaux dans leur comportement. Il y a eu du très bon avec le second, du bon avec le premier, du faible avec les deux derniers et du très manso avec les troisième et quatrième. Cette diversité n’est pas étonnante chez Valverde et dans un élevage en reconstruction.
Alejandro Peñaranda , avec l’intéressant premier, a déroulé une tauromachie appliquée mais dénuée de transmission. Son second ne permettait pas grand chose. Dans les deux cas, il a mal tué.
Jarocho a été le moins bien servi de la terna. Il n’y avait pas grand chose à tirer du manso querencioso sorti en troisième position. Le sixième, soso, ne transmettait rien . Pourtant le novillero a montré des qualités dans la lidia et une personnalité qui donne envie de le revoir.
Nino Julian a beaucoup progressé. Sa faena, au très bon second, restera comme la meilleure de la Féria. Il a toréé ce novillo avec de la sincérité, de la sérénité et du temple. Son deuxième opposant, soso et faible, ne permettait pas grand chose. Il reste à l’élève de Patrick Varin à être plus précis au moment de la suerte suprême.
Fiche technique
- Boujan, seconde novillada piquée de la Feria “Toros y Campo” Acte VII, novillos de Valverde dont un sobrero 5 bis pour
- Alejandro Peñaranda: silence, silence
- Nino Julian : deux oreilles, silence
- Jarrocho: vuelta, oreille
- dix piques, cuadra Bonijol
- Nino Julian a reçu le trophée attribué au meilleur novillo de la tarde.
- Vuelta al ruedo pour le second.
- Président : Bernard Labadie
- 3/4 d’arène
- Chaleur, soleil et toujours du vent
Le reportage photographique de Philippe Gil Mir ⤵️⤵️
Toro à toro
Novillo N°14 , Alejandro Peñaranda
Alejandro Peñaranda reçoit un premier Valverde bien présenté qui met la tête dans la cape sans humilier. Le novillo prend une seule pique sans beaucoup pousser. Il se défend aux banderilles. Le novillero commence sa faena par des doblones autoritaires. Le novillero se fait toucher la muleta sur les premiers derechazos. La seconde série est meilleure. A gauche, le novillo met bien la tête. Ce que fait Peñaranda est propre, bien fait mais manque de transmission malgré le fond de noblesse du bicho. La fin de faena, alors que le bicho est allé à menos, est brouillonne. Le torero se fait même désarmé. Il tue d’une demie caidita et de deux descabellos, silence.
Novillo N° 74, Nino Julian
Le second est, comme le premier, typé Valverde. Nino Julian le reçoit avec élégance au capote. Le novillo prend deux puyazos en poussant. Le nîmois très à l’aise avec les palos est ovationné après un excellent tercio de banderilles. Le novillo est excellent. Noble, il part de loin et répète. Les deux premières séries, très sincères, exploitent ces qualités. La troisième est très templée et d’une grande sérénité. A gauche, le toro se livre moins bien. Nino reprend la main droite. Le Valverde va à mas. Le novillero se hisse à son niveau et l’avant dernière série de derechazos est excellente. Le final, plus trémendiste, complète avec bon goût la faena et Nino Julian coupe deux oreilles méritées après une quasi entière en avant efficace. Le novillo est honoré par une vuelta al ruedo.
Novillo N°09, Jarocho
Le troisième est sérieux et il déborde Jarocho quand il le reçoit à la cape. Il prend un picotazo puis une pique plus sérieuse en poussant sur une corne. Le novillero, en digne fils de son père, banderille. Les deux premières paires sont les meilleures de la série. Roberto Martin commence sa faena par des pechos de rodillas. Le novillo, tardo, se révèle être fuyard et querencioso. Jarocho fait des efforts mais il y a peu à tirer d’un animal aussi manso. L’épée en place et très efficace est le meilleur moment de la faena et permet au torero de faire une vuelta.
Novillo N°77, Alejandro Peñaranda
Le quatrième est un colorado, très armé, pas très bien fait, maigre et hors du type Valverde. Il a peu de charge malgré les efforts d’Alejandro Peñaranda. Le toro prend un puyazo en poussant un peu puis un picotazo. En plus d’être manso, le Valverde est blendo et donne des coups de tête en fin de passe. Le jeune novillero le cite pour des naturelles à mi-hauteur. Le toro, bien que faible, se défend. Le torero essaie d’en tirer des muletazos à droite. Il insiste inutilement sur les deux cornes. Silence après une mise à mort laborieuse.
Novillo 83, Nino Julian
Le novillo est invalide. Handicapé au niveau du train arrière, il est renvoyé au toril après être tombé à plusieurs reprises.
Novillo 81, Nino Julian
Le sobrero est lui aussi boiteux. Faible, il est peu piqué. Nino Julian est de nouveau bon banderilles en main. Au troisième tiers, le Valverde tombe si on l’oblige. Soso, il manque de transmission. Nino s’applique, toréé à mi-hauteur. A la troisième série (et à la quatrième) à droite, le bicho tombe à nouveau. A gauche, il s’arrête à mi-passe. Même si le novillero veut, le toro ne peut pas et la faena va à menos. Le novillero tue d’une demie basse qui s’avère rapide d’effet grâce à l’habileté de la cuadrilla, silence.
Novillo N°01, Jarocho
Le dernier met des coups de tête dans la cape de Jarocho . Sans être mis en suerte, il prend un premier puyazo sans pousser. Correctement placé, il prend un second puyazo en mettant les reins. Du tercio de banderilles, à charge du novillero, on retiendra la première et la troisième paire. Roberto Martin commence sa faena par des doblones. Le novillo est juste de forces. Il est soso. Le novillero l’entreprend à mi-hauteur. Le toro manque de transmission. Même si la faena est fade par la faute du toro , le novillero, en particulier avec ses belles naturelles de face, montre qu’il est à la fois bon lidiador et qu’il a une vraie personnalité. Il coupe une oreille après une estocade basse mais efficace.
Nino Julian a reçu le prix, une muleta, attribuée au meilleur novillero de l’après-midi.
Thierry Reboul
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