Les adieux de Mont de Marsan à Thomas Dufau
Thomas Dufau a fait ses adieux, ce dimanche, à ses arènes de Mont de Marsan lors de la traditionnelle corrida de Pedraza de Yeltès qui clôt les Fêtes de la Madeleine.
Les toros
La prestation des toros de la famille Uranga n’a pas été au niveau de celles réalisées au Plumaçon par cet élevage en 2O21 et 2022. Correctement présentés, ils n’ont pas eu cette entrega au cheval qui les caractérise habituellement. Bravitos, ils ont manqué de poder et ont souvent subi les rencontres, parfois sévères, avec la cavalerie. Au troisième tiers, même s’ils ne s’en laissent pas conter, ils ont manqué de chispa, voire de noblesse. Le plus complet a été le quatrième intéressant au premier tiers et qui a offert des possibilités à son matador. Le cinquième, manso avec plus de poder que de caste, a généré de l’émotion au premier tiers et de la complexité au troisième.
Les toreros
Rafaelillo, tout juste remis, reprenait l’épée après sa blessure de Céret. De sa prestation montoise, on retiendra sa faena appliquée et sérieuse à l’imposant et intéressant toro sorti en quatrième position. Il a eu des difficultés pour tuer ses deux adversaires et a du se contenter d’un salut et d’une vuelta.
Alberto Lamelas, face au second, a construit une faena sincère et surtout sereine à son premier toro, un Pedraza noble mais juste de forces. Il a plus de mal , malgré une envie évidente, pour venir à bout du cinquième, toro compliqué qu’il a mal tué.
Thomas Dufau
Forte charge émotionnelle pour Thomas Dufau qui foulait pour la dernière fois, le sable des arènes où il a pris l’alternative. Les aciers n’ont pas voulu que cette dernière soit triomphale. Pourtant Thomas, porté par un public tout acquis à sa cause, a instrumenté deux bonnes faenas, en particulier la seconde. Malheureusement il a eu du mal à tuer ses deux toros. Après avoir fait une vueta d’adieu à son public montois, Thomas Dufau est sorti à hombros, porté par Alberto Lamelas et Rafaelillo qui ont rajouté ainsi à l’hommage du public celui des professionnels taurins.
On pourra voir une dernière fois Thomas dans le Sud-ouest, le 08 août, dans les arènes de Villeneuve de Marsan.
Fiche technique:
- Arènes de Mont de Marsan, dernière corrida des Fêtes de la Madeleine 2023, six toros de Pedraza de Yeltes pour
- Rafaelillo: salut , vuelta (avis)
- Alberto Lamelas: salut, silence
- Thomas Dufau: silence (avis) , vuelta (deux avis)
- Seize piques, cavalerie Bonijol
- Mathieu Guillon et Juan Jose Dominguez Ferrer ont salué au troisième et Victor del Pozo au cinquième
- Président: Jesus Ferro Mugica
- Quasi lleno
- Soleil et ciel légèrement voilés
Le reportage photographique de Philippe Latour ⤵️
Toro à toro
Potrillo Rafaelillo
Le premier est applaudi à son entrée en piste. Juste de forces. Il tombe à plusieurs reprises mais prend deux gros puyazos en poussant et un picotazo en se défendant et sortant seul. Le tercio de banderilles est compliqué pour les toreros. Rafaelillo brinde à Thomas Dufau . Le torero double le Pedraza qui finit par tomber. Malgré sa faiblesse, le toro a un fond de noblesse mais il n’humilie pas. A droite la faena est électrique et ne pèse pas sur le bicho. Sur les deux cornes, le toro a une charge courte., et se livre moins à gauche. Rafaelillo termine sa faena par des derechazos. L’épée entière et basse est efficace. Salut
Portadito Alberto Lamelas
Alberto Lamelas attend le second à Porta Gayola. Le toro est haut, léger et armé. Il remate dans les burladeros et s’y abîme la pointe des cornes. Après des largas et des véroniques, Lamelas met le toro en suerte au centre. Le toro manque de poder et prend deux puyazos mettant les reins sans arriver à bouger le cheval. Lamelas commence au centre par derechazos. Le toro est noble mais juste de forces. Il répète mais donne des coups de tête en fin de passe. Le torero serein et sincère baisse la main et le toro passe mieux. A gauche la charge est courte et incertaine et le torero se fait accrocher. Le toro, malgré les efforts du torero va à menos. Le final trémendiste précède une demie épée caidita mais suffisante. Salut .
Potrico Thomas Dufau
Le troisième est très bien présenté. Il a une corne gauche chercheuse dès les premiers capotazos de Thomas Dufau. Première rencontre, il part seul au cheval se défend sous le fer puis sort seul. Il pousse sur une corne à la seconde et à la troisième. Mathieu Guillon et Juan Jose Dominguez Ferrer saluent après un bon tercio de banderilles Thomas Dufau brinde au public. Par des doblones élégants, le torero amène le toro au centre. Le Pedraza humilie à droite, ce qui permet à Thomas Dufau ,passe à passe, de tirer de bons derechazos. Les premières naturelles sont prudentes. La série suivante à droite est applaudie. Le torero fait une nouvelle tentative sur l’autre corne. Le toro, qui est allé à menos, accepte de baisser la tête mais se retourne vite. Le français entre à matar. Lépée résulte trasera. Un avis sonne alors que Dufau tarde à descabeller. Silence
Portadito Rafaelillo
Le quatrième est protesté par une partie du public. Il charge le cheval à la sortie du patio et prend une pique assassine en soulevant le groupe équestre. Il pousse à la seconde et à la troisième. Le toro est bien banderillé. Rafaelillo commence par deux passes de rodillas. Le toro est encasté. Il a de la présence et répète seul. Rafaelillo le cite de loin pour une bonne série à droite. Le toro fait l’avion , les derechazos et trincheras sont appliqués et méritoires.
Le toro a de la présence mais à gauche il est plus court de charge . Compliqué sur cette corne, il se retourne vite. Le toro baisse de rythme à droite, ce qui ne permet pas au torero de prolonger la faena. Rafaelillo pinche et prend une pointe au poignet. Il pinche également à la seconde entrée à matar. La troisième est très basse. Un avis et vuelta
Sombreto Alberto Lamelas
Alberto Lamelas accueille à nouveau son toro par une Porta Gayola pour accueillir le cinquième. Le Pedraza est un très beau toro typé Aldeanueva. Il en impose par son physique et son attitude en entrant en piste. Mis en suerte, tardo, il finit par partir et prend une première pique en poussant fort. Il met les reins et pousse à la seconde. Le Pedraza est un manso avec beaucoup de poder. Mis au centre, il se rapproche en deux temps puis charge, il pousse moins à la troisième rencontre .
Victor del Pozo salue après deux très belles paires de banderilles. Alberto Lamelas brinde à Thomas Dufau. Le toro vient de loin et avec de la force. Alberto Lamelas toréé à mi-hauteur. Le bicho n’est pas très clair à droite. Le toro passe mieux à gauche et quand on le cite de loin. Cite de plus près, le toro donne des coups de tête. Le torero s’arrime, se bagarre avec le toro mais ne pèse pas assez. Le Pedraza est de plus en plus avisé. Lamelas fait une tentative infructueuse à gauche puis va chercher l’épée. L’estocade résulte très basse et en avant. Après plusieurs échecs au descabello, alors qu’un avis a sonné, Lamelas reprend l’épée, pinche à nouveau avant de réussir à descabeller son adversaire.Silence
Portadito Thomas Dufau
Le sixième fait le tour du ruedo et envisage de sauter dans le callejon. Thomas Dufau arrive à le fixer. Au cheval Il pousse sur une corne à la première rencontre. A la seconde, il met les deux. Il vient au pas et de loin à la troisième et pousse. Le public applaudi Alberto Sandoval qui a bien piqué. Thomas Dufau brinde à toute son équipe. Le français amène le toro au centre. Le toro n’humilie pas mais est noble. Malheureusement si on l’oblige, il tombe.
Après deux bonnes séries à droite,Thomas Dufau enchaîne sur de belles naturelles Le toro commence à vouloir partir. Le torero, lui, va à mas. Les dernières naturelles de face sont belles. La mise à mort est compliquée et Thomas pinche à plusieurs reprises avant de tuer d’une entière trasera après avoir entendu deux avis. La vuelta de despedida est pleine d’émotion.
C’est porté en triomphe par Alberto Lamelas, puis Rafaelillo que Thomas Dufau quitte ses arènes du Plumaçon.
Thierry Reboul
Bis repetita espagnol, les anti-taurins espagnols garderont les pouvoir grâce aux indépendantistes catalans. Novembre sera chaud en France avec le nouveau projet de loi transversal (Députés de droite & gauche) d’interdiction des spectacles taurins.
Que retenir sur cette édition montoise 2023 : OU étaient les TOROS, élément central de nos cultures taurines ?
Bossant sur un projet à l’étranger de numérisation de processus métiers Télécom (IA / modèles prédictifs, utilisation des données opérationnelles), je suggère aux Penas montoises (sources de propositions à la commission taurine montoise) une analyse globale des 20 dernières années, plus fine sur les 2 dernières :
– Pourquoi 5/30 toros espagnols ont été intéressants, le comportement des 84% restants étaient décevants voir lamentables ?
– Pourquoi 80% des Erales / Novillos français représentaient un intérêt ?
NB : Pourquoi les stats grimpent sur les encastes minoritaires espagnols (le fameux dimanche vicois, les Conde de Mayalde, Castillejo des Huebra, et autres visibles sur CMM-TeleMadrid), les stats s’écroulent sur Valence 1/24 (One Toro) ?
J’ai / nous avons certainement notre petite idée qui ne pourra être formalisée qu’à travers d’analyses factuelles et recommandations pragmatiques & négociables par la commission taurine. Un minimum de 30% en 2024 me parait salutaire pour pérenniser le modèle économique montois (les corridas financent les fêtes populaires).
Pour les hommes, la commission taurine montoise a trouvé la recette 30% de Français (Yan, Dorian, Clément, …), une 2ème pour Clément, on rajoute du Gomez Del Pilar / Morenito de Aranda / Borja Gimenez sur la/les ganaderias non commerciales ….
A l’année prochaine au Moun, non sur FBG.
D.ROGER