Roquefort, dure novillada de Yonnet
Dure, très dure, (trop dure?) novillada à Roquefort. Les 3 heures de spectacle ne furent ni d’ennui, ni de joie mais de tensions nerveuses et physiques. Seuls l’entrain de Valencia, deux paires de banderilles d’ El Monteño et l’épée finale ont arraché le public à cette inconfortable crispation générale.
Difficile après-midi pour les ganaderos et mayoral des héritiers Yonnet : si un novillo a été sifflé et un autre applaudi, la majorité se sont montrés incommodes, courts de charge, manso et manquant cruellement et de noblesse et de fond. Les Hubert Yonnet sont en moyenne mieux sortis que les Christophe Yonnet.
Les toreros
Diego Peseiro a passé une très mauvaise après-midi. Son premier, impossible, a miné son moral au point de ne pas pouvoir tirer beaucoup de son second lui aussi très compliqué. Les aciers ont complètement trahi le portugais.
José Rojo a pour lui un sens de la lidia qui est malheureusement un peu passé inaperçu. A la muleta et aux épées, il a parfois manqué de recours technique.
José Antonio Valencia ne manque pas d’entrain ni de connexion avec le public. Son épée foudroyante au 6ème à elle seule, a permis de couper l’unique oreille de la novillada.
Fiche technique :
- Monumentale des Pins – Arènes de Roquefort – Novillada piquée
- Ganaderia héritiers Yonnet avec H.Yonnet (2 et 3) et C.Yonnet (1,4,5 et 6)
- Diego Peseiro opinions divergentes avec avis et silence après avis
- José Rojo – silence après deux avis et silence avec avis
- José Antonio Valencia – vuelta et oreille.
- Petite Demi-arène, massée à l’ombre
- Ciel estival chaleur supportable
- Musique: Harmonie des petites Landes (Roquefort)
- Cavalerie Bonijol – 15 piques d’intensité variables
- Président: Bernard Sicet
- Durée 3h05
- Salut de El Monteño pour les banderilles au 5ème novillo.
Le reportage photographique de Romain Tastet
Toro à toro
C.Yonnet Diego Peseiro
Le premier novillo de la tarde est applaudi à sa sortie pour sa présentation impeccable des cornes aux sabots. Mais il affiche aussi très vite un comportement plus qu’inquiétant; il manque de clouer son torero sur place à la première passe de cape le long des planches et s’arrête vite de courir. Il navigue en piste sans répondre clairement aux appels de cape et refuse de charger vers le cheval à moins que celui-ci ne s’avance bien au-delà des limites établi. Les 3 piques se font sans réelle poussée de la part du novillo. Le deuxième tiers est long et difficile.
La charge du Yonnet est très réduite et les banderiller le toreros doivent s’y reprendre à maintes reprises pour clouer les 4 banderilles réglementaires. Le lidiando est bousculé et chargé au sol. Peseiro teste son opposant et se rend bien vite à l’évidence: le manso perdido en face de lui n’a pas un demi-mètre de charge, il prend immédiatement l’épée pour finir ce combat mal engagé. La suerte suprême n’a pas été une démonstration technique pour dire le peu. Les sifflets et les applaudissements à l’adresse du novillero se mêlent. Le novillo lui, est sifflé.
H.Yonnet José Rojo
Le deuxième novillo de l’après-midi fait une entrée en piste moins remarquée. José Rojo lui sert une cape aux balancements amples, en reculant. La mise en suerte est propre, et le groupe équestre encaisse deux rencontres où le novillo pousse avec modération. Dès le milieu du deuxième tiers la charge est plus courte, ce qui entraîne une faena manquant de liant, aux séries clairement hachées. Le novillero se replace avec minutie, pas toujours là son adversaire a besoin que l’on se place. Avis et deux coups d’épées, suivie d’un autre avis entendu descabello en main.
H.Yonnet José Antonio Valencia
Plus coureur et de type très différent, le troisième novillo de la tarde se singularise très vite. Sa charge plus longue et agréable permet un travail de cape plus subtil, et une bonne lidia. Les deux rencontres au cheval marquent une bravoure plus visible. La pose des banderilles se fait en quatre passages, suite à une casse de banderilles, posées dans les cornes par Tomás Ubeda. José Antonio connecte très vite avec le public dans un style populaire tout en profitant complètement de la longueur de la charge. Entière après deux pinchazo, Vuelta pour le novillero, applaudissements pour le novillo.
C.Yonnet Diego Peseiro
Quand sort le quatrième utero, une lueur d’espoir apparaît; le novillo bien formé s’engouffre dans une cape bien plus assurée. Le tiers de pique se passe correctement, avec trois piques où le novillo pousse à des degrés variables. Le deuxième tiers malheureusement vide le novillo de ses passes; il faudra 10 passages pour poser les deux paires minimales réglementaires. La cuadrilla irrite très visiblement le public. Le novillero livre une faena froide, avec un engagement non seulement physique mais aussi morale très limité. Il semble même désemparé quand vient l’heure de la suerte finale; l’avis sonne entre les coups d’épées.
C.Yonnet José Rojo
Si le cinquième fauve de la novillada n’a pas bénéficié de passes de cape artistiques, il a au moins reçu une Lidia propre et nette qui le met bien en condition pour rencontrer le cheval à deux reprises. Les impacts sont impressionnants, La poussée contre le peto moins. El Monteño décrispe le public en plantant deux très bonnes paires de banderilles. il salue. Dans la faena, le torero se montre investi, toquant autant de la voix que de la muleta mais limité par la charge et parfois son choix de placement. Presqu’entière après plusieurs essais et plusieurs descabellos avec un avis.
C.Yonnet José Antonio Valencia
Pour finir la journée, sort du toril un novillo haut, bien fait, qui touche la cape. A la pique, il rompt seul les trois rencontres. La troisième rencontre s’est faite après la fin officielle du tiers. Banderilles au compte-goutte, et Valencia s’avance pour la faena. Celle-ci reste limitée, le torero essaie de forcer la charge devenu courte et dure d’un novillo doucement attiré par les planches. La suerte suprême sera la seule bonne de l’après-midi, une Presqu’entière correctement placée et foudroyante d’effet qui permet une pétition suffisante pour couper une oreille.
Clarisse