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Bayonne, des Pedraza différents.

Il y a deux manières de voir cette course de Pedraza à Bayonne. Si on est venu voir des Pedraza « pur jus » on n’a vu aucun tercio de piques dignes du passé de cette ganaderia. Les toros de Bayonne ont confirmé le comportement des novillos de Saint Perdon. Ce ne sont plus les Pedraza d’antan. Si on est venu voir une corrida « ordinaire », on a vu des toros nobles au troisième tiers. Ils pouvaient permettre mais seuls Galdos ,et à un degré moindre Rafael Serna ont exploité cette noblesse. Morenito, de Aranda , qui une fois de plus a mal tué, a souvent toréé de façon marginale. David de Miranda a toujours toréé de façon marginale. Jorge Isiegas a fait preuve d’envie et d’un certain enthousiasme mais est pueblerino. Rafi n’a rien pu faire face à un toro intoréable.

Les toros

Au physique, c’était des Pedraza. Bien que desigual, le lot était sérieux de présentation. Au moral, ils ont été inexistants au premier tiers. Au troisième , ils étaient nobles, parfois courts de charges en particulier ceux qui avaient quasiment six ans, mais ils permettaient. Le sixième, problème de vue ou absence totale de race et de caste, était intoréable. En résumé, on a vu plus des Pedres ou des Pilar que des Pedraza.

Les toreros

Le drame de Morenito de Aranda, c’est son incapacité à tuer. Il a perdu à l’épée le trophée acquis après une faena élégante, souvent marginale, à un toro noble mais court de charge. Il doit se contenter de saluer.

Joaquin Galdos a touché un toro noble et sans mauvaise intention qu’il a toréé avec envie mais de façon électrique.  Quelques bons muletazos et une mise à mort rapide lui ont permis de couper une oreille .

David de Miranda a toréé sur le pico et sans conviction un toro noble mais sans moteur. Il salue quand même.

Rafael Serna a touché le toro de la course dont il n’ a pas tiré tout le possible malgré quelques bons détails. Il a tué d’une épée basse.  Vuelta

L’épée et le descabello ont été fatals à Jorge Isiegas qui avait réalisé une fin de faena brillante et enthousiaste qui a porté sur le public. Salut

Pauvre Rafi,  le nîmois a attendu deux heures et demie pour se coltiner un manso infumable qui n’avait pas une passe de muleta à offrir.

Fiche technique
  • Arènes de Bayonne, seconde corrida de la Féria de l’Atlantique 2023, six toros de Pedraza de Yeltès dont un sobrero (4ème bis) pour
    • Morenito de Aranda : salut (avis)
    • Joaquin Galdos: oreille
    • David de Miranda : salut
    • Rafael Serna : vuelta
    • Jorge Isiegas : salut (deux avis)
    • El Rafi: silence
  • Rafael Ronquillo salue au quatrième
  • 12 piques, cavalerie Bonijol
  • Président: Georges Lecloux
  • Un tiers d’arène
  • Il faisait beau pour un premier novembre
  • La galerie photos complète ➡️PHOTOS
Toro à toro
Campeador.G Morenito de Aranda

Morenito de Aranda accueille le premier à Porta gayola. Le toro est bizco. Il prend un picotazo en poussant. Placé loin, il vient avec alegria pour un picotazo. Il remate sur les banderilleros au second tercio. Début de rodillas au centre du ruedo, Morenito cite de loin pour la première série à droite. Le toro est noble mais juste de forces. Il réduit sa charge rapidement. Le torero toréé sur le passage mais avec élégance. Le toro ne transmet pas.  Morenito de Aranda pinche à plusieurs reprises. Un avis sonne. Le torero pinche à nouveau et le toro finit par tomber seul. Salut

Holandero Joaquin Galdos

Le second est bien fait. Il sort abanto et suelto. Joaquin Galdos arrive à le fixer et  nous propose de  bonnes véroniques. Le Pedraza prend deux piques sans s’employer. Le toro est tardo au second tercio. Il est compliqué de banderiller sur une piste car la piste glisse. Le péruvien commence sa faena par des doblones.  Le début de faena est électrique. Le toro est noble et mériterait d’être toréé avec plus de temple. Parmi des muletazos parfois brouillons, surnage quelques passes méritoires. La faena est en dessous du potentiel du Pedraza. La dernière série, la plus posée, est la meilleure. Galdos pinche avant de mettre une entière caidita donc suffisante. Oreille

Potrillo David de Miranda

Le troisième a quasiment six ans à quelques jours près. Il a le physique de son âge. Il fléchit plusieurs fois avant la pique.  Sans mise en suerte, il prend en se défendant un gros puyazo. Il prend une seconde ration en mettant les reins mais sans bouger le groupe équestre. David de Miranda double le Pedraza qui met la tête. Le toro est noble mais manque de moteur. Une bonne série à gauche,  la suivante à droite est sur le pico comme le reste de la faena. Le bicho commence à regarder les planches. Le torero se jette dehors pour mettre une entière basse et efficace. Le torero salue sans y être vraiment invité.

Cubillo Rafael Serna

Le quatrième est juste de forces et quasi invalide. Le mouchoir vert est sorti.

Miralto Rafael Serna

Le sobrero est un produit d’une bonne famille chez Pedraza. Il est distrait et Rafael Serna a du mal à le fixer. Il prend une première pique appuyée en poussant sur une corne. La seconde est un picotazo. Rafael Ronquillo salue après un tercio de banderilles risqué . Début classique par doblones,  le torero met le Pedraza au centre de la piste. Le toro est noble et transmet. Serna a du mal à trouver le sitio et se fait accrocher la muleta. Il enchaîne les passes dont certaines intéressantes mais la faena manque de construction. Serna s’engage à la mort et tue d’un bajonazo efficace. Vuelta

Sombrero Jorge Isiegas

Le cinquième sort abanto. Il met en difficulté Jorge Isiegas à la cape. Il prend deux piques sans pousser, la seconde assassine. Morenito de Aranda veille au grain lors du second tercio. Jorge Isiegas commence par des doblones puis enchaîne par des derechazos. A la muleta le toro est noble . A gauche il se retourne vite. Le torero s’applique et tire quelques muletazos intéressants à droite.  A gauche le toro ne répond plus. Retour à droite, côté où le Pedraza se livre mieux pour deux séries plus enthousiastes que construites qui portent sur le public. L’épée est vilaine,  un avis sonne. Les descabellos succèdent aux descabellos.  Le Pedraza tombe quand résonne le second avis. Le torero salue après une tentative avortée de vuelta.

Pomposito El Rafi

Le sixième est sérieux de présentation. Dès les premiers capotazos de Rafi, il est réservé. Il prend une première pique en poussant sur une corne.  La seconde pique est brève mais bien administrée par Gabin Rehabi. Le toro, tardo et violent,  est difficile à banderiller. A la muleta,  Rafi double un toro sur la défensive. Distrait il charge par à-coups sur 20 cm. Il est parado et deslucido. Le nîmois doit abréger et on lui pardonne de l’avoir fait habillement. Silence

Thierry Reboul

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