Alès: Alberto Lamelas triomphe!
Belle entrée à Alès pour cette première corrida qui a vu le triomphe d’Alberto Lamelas. Très attendus en cette journée d’hommage à Philippe Cuillé, les toros du fer du ganadero disparu ont déçu. Très bien présentés , âgés de cinq ans et lourds , ils ont manqué de forces et d’alegria. Malgré leur fond de noblesse, ils ne transmettaient pas . Alberto Lamelas, avec sincérité et professionnalisme, s’est efforcé de donner de l’entrega à des faenas qui manquaient d’émotion par la faute des toros. Il aurait gagné, toutefois, à toréer avec plus de douceur le premier. Le madrilène coupe deux fois une oreille et sort à hombros. Tibo Garcia a coupé une oreille après une bonne faena au dernier, le seul toro qui avait de la transmission. La prestation d’Esau Fernandez, pueblerino et marginal, est à oublier.
Fiche Technique
- Arènes du Temperas 2ème festejo de la Féria d’Alès 2022
- Corrida hommage à Philippe Cuillé, 6 toros de Cuillé , tous âgés de cinq ans, très bien présentés, nobles mais manquant, à l’exception du dernier, de forces, de chispa et de transmission.
- Alberto Lamelas : un avis et une oreille, un avis et une oreille
- Esau Fernandez : deux avis et silence, un avis et silence
- Tibo Garcia : salut au tiers, un avis et une oreille
- Dix piques, cavalerie Heyral
- Président Monsieur Buttet
- Ciel bleu, Mistral et 3/4 d’arène environ.
L’album complet de la corrida , Photos de Philippe Gil Mir ⤵️
Toro par toro
Le premier, n’humilie pas dans le capote d’Alberto Lamelas. Faible, il sera peu piqué (un picotazo et un refilon). Brindis au public. Le madrilène commence sa faena par des cambiadas. A droite, le Cuillé est soso, il répond bien aux cites du torero mais il le fait sans énergie et manque de transmission. Lamelas le toréé avec sincérité et efficacité car il arrive à le tenir et le faire durer. Par contre, le toro aurait mérité d’être toréé avec plus de douceur et de temple . Petit passage à gauche avant un retour à droite pour les deux meilleurs séries de la faena, les plus templées. Final par bernadinas avant de tuer d’une entière et d’un descabello, une oreille pour le torero et palmas pour le toro.
Le second prend un premier puyazo en poussant puis en s’endormant sous le fer. Il revient seul au cheval et se défend plus qu’il ne s’emploie lors de cette seconde rencontre. Brindis au public, le toro fléchit quand Esau Fernandez le double. En début de faena, le toro est un peu tardo et violent. Difficile de le juger par la suite, le torero opte pour une tauromachie très marginale pueblerina . Fuera de cacho et forçant l’attitude, il toréé plus le public que le toro. Final trémendiste, avant de très mal tuer, silence.
Le troisième remate à plusieurs reprises dans les planches. Lui aussi donne des signes de faiblesse et est très peu piqué (un picotazo). Tibo Garcia brinde au public. Il enchaine, avec application , de bonnes séries à droite en début de faena. Le toro est noble mais manque totalement de transmission ce qui dessert le torero. A gauche, le toro se montrera compliqué et la faena , un peu trop longue, restera essentiellement droitière. Le Cuillé va à menos , final sur un terrain réduit avant une entière tendida et un descabello, salut au tiers.
Bien reçu à la cape par Alberto Lamelas , le toro prend une seule pique en poussant. Il en sort affaibli. Il tombera chaque fois que le torero exigera trop de lui ou l’obligera par le bas. Trois séries à droite lors desquelles il soutient le toro. Trois séries à gauche qui auraient gagné à être plus liées, le Cuillé, manque d’alegria et lui aussi ne transmet pas. Pour booster sa faena , le madrilène opte pour une tauromachie sincère mais plus trémendiste. Cela porte sur le public. mais l’ensemble aurait pu être moins long. Deux pinchazos et une entière efficace , une oreille .
Le cinquième pousse à la première rencontre et se défend à la seconde. Après un tercio de banderilles chaotique , Esau Fernandez commence sa prestation par le haut. Le toro manque d’alegria et de transmission. Le sévillan, comme face à son premier, opte pour une tauromachie très distante, marginale, souvent fuera de cacho et très pueblerina. La faena, trop longue, manque de sincérité et ne passe pas la rampe. Silence après un pinchazo et une quasi entière après une entrée à matar prudente.
Le sixième sera le meilleur toro de la course. Bien reçu à la cape par Tibo Garcia. Il prend une première pique en se défendant et un picotazo à la seconde rencontre. Le toro est noble. Il a le tranco que les cinq autres n’ont pas eu. Sur la corne droite, il permet au français de construire une bonne faena utilisant bien la charge du bicho et connectant avec le public. A gauche, le toro, plus compliqué, offre peu d’options. Retour à droite, mais le Cuillé baisse de rythme et la faena va à menos. Un pinchazo et une entière trasera limite le succès du jeune français à un seul trophée. L’arrastre est applaudie.
Thierry Reboul
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