Madrid, corrida concours, un Pedraza et c’est tout
Difficile de dire qui de Serafin Marin ou Ruben Pinar a eu le plus mauvais lot de cette corrida concours de Madrid. Ce qui est certain, c’est que Gomez del Pilar a eu le lot le plus exploitable. Son premier, un Victoriano del Rio, inexistant au cheval, a été un toro de troisième tiers. Son second , un Pedraza de Yeltès, brave mais mal mis en valeur au premier tiers a été noble et encasté au troisième tiers. Il a été ovationné à l’arrastre. De cette course décevante, on retiendra ce dernier toro et les deux faenas du madrilène.
Le prix du meilleur toro a été attribué au toro de Pedraza de Yeltès. C’est Antonio Peralta, qui a piqué le quatrième qui a reçu celui du meilleur picador. Les autres prix n’ont pas été attribués.
Les toros
Le Partido de Resina, discret à la pique, a manqué de moteur et ne transmettait rien. Le Samuel Flores, à part son armure, n’avait aucune des qualités attendues d’un toro en corrida et à fortiori en concours à Madrid. Le Victoriano del Rio, juste de force, a été inexistant au premier tiers. Au troisième, il a manqué de classe et d’humiliation. Mais, grâce à l’application du torero, il a fini par s’employer en fin de faena. Le Peñajara n’a eu pour lui que sa présentation. Il a pris trois piques sans vraiment s’employer et s’est éteint à la deuxième série au troisième tiers. Très Buendia, le toro d’Escolar Gil n’a pas poussé au cheval et n’avançait pas au troisième. Le Pedraza de Yeltès a été le meilleur toro de la tarde. Brave au cheval, il a été privé d’une troisième pique par l’incompétence du président. Au troisième tiers, noble et encasté il a permis une faena courte mais dense avec de la transmission.
Les toreros
Serafin Marin s’est appliqué à un premier juste de forces et sans transmission. Le second toro du catalan tardo et très vite parado, ne lui a permis que deux séries à droite.
Ruben Pinar n’avait pas grand-chose à faire avec le Samuel Flores si ce n’est bien le tuer. Une bonne épée et un descabello et on est passé à la suite. Le toro d‘Escolar Gil est à oublier, Ruben Pnar a vraiment eu un mauvais lot.
Gomez del Pilar a salué à l’issue d’une première faena appliquée à un Victoriano del Rio meilleur au troisième tiers. L’ensemble est allé à mas mais a été mal conclu à l’épée. Le Madrilène a salué après une faena commencée spectaculairement à un très intéressant Pedraza dont il n’a pas exploité toutes les possibilités.
Fiche technique
- Arènes de Las Ventas( Madrid), corrida concours de ganaderias Toros de Partido de Resina, Samuel Flores, Victoriano de Rio, Peñajara de Casta Jijona, Escolar Gil, Pedraza de Yeltès pour
- Serafin Marin : palmas, palmas
- Ruben Pinar : silence, silence
- Gomez del Pilar: saluts (deux avis), saluts (un avis)
- Treize piques, Ovation à Antonio Peralta qui a piqué le quatrième
- Marcos Prieto et Diego Valador ont salué après avoir banderillé le quatrième
- Prix au meilleur toro: Pedraza de Yeltès
- Meilleur picador : Antonio Peralta
- Président : Don José Luis Gonzalez Gonzalez
- 8100 spectateurs
Toro à toro
Cabañito Partido de Resina, Serafin Marin
Le Partido de Resina est applaudi à son entrée en piste. Il est dans le type de l’encaste. Serafin Marin en lâche sa cape au premier capotazo. Le toro met la tête mais il a peu de cou et a du mal à humilier. Première rencontre, il est peu piqué et ne pousse pas . Juste de forces, il marque le coup après ce premier puyazo. Il vient bien pour la seconde rencontre, le pique est trasera et légère. Au troisième tiers, le toro manque de moteur. Le torero s’applique, l’oblige mais il ne peut masquer l’absence de transmission du Partido de Resina. Serafin Marin pinche à plusieurs reprises avant de mettre une entière trasera mais suffisante. Saut du callejon pour le torero et quelques sifflets pour le toro.
Triana Samuel Flores, Ruben Pinar
Le Samuel Flores a de la tête et peu de tamaño. Il sort abanto et suelto et fait une entrée en piste de manso. Il se défend lors la première rencontre avec le groupe équestre. Sortant seul, il s’emploie un peu plus à la seconde mais sort à nouveau seul. Au second tiers, il est distrait et blendo. Il ne poursuit pas les banderilleros. Début par doblones , le toro a peu de charge. A droite , charge sans grande conviction et tête dans les nuages. A gauche, il est deslucido et Ruben Pinar peine à trouver le sitio pour le faire s’employer. Le toro n’a ni bravoure, ni noblesse et ni agressivité. Le torero prend rapidement l’épée. L’estocade est portée avec sincérité. Elle résulte entière et en place. Elle un peu longue à faire effet et nécessite l’usage du descabello. Silence pour le toro et pitos pour le toro.
Manisero Victoriano de Rio, Gomez del Pilar
Le Victoriano del Rio remplace le Palmosilla refusé par les vétos. Il est haut, lourd et avec une armure très ouverte. A la cape, il met la tête sans grande conviction. Première pique, il vient de loin avec de la vitesse et met les reins mais ne fait pas reculer le cheval. Il a le même comportement à la seconde rencontre. Il a du mal à tenir debout après ce premier tiers. Par contre, il poursuit les banderilleros au second tiers. Il est difficile à banderiller car sa charge est tout sauf « nette ». Gomez del Pilar l’entreprend par de bonnes trincheras et une bonne série à droite.
Le Victoriano est irrégulier à la muleta. Il humilie puis se freine. Le torero l’oblige et les derechazos obligent le toro. A gauche, Del Pilar doit composer avec une corne incertaine. Avec abnégation, il donne des naturelles plus qu’honorables et même bonnes pour ce qui est des dernières. Les derniers derechazos sont inespérés et portent sur le public. Le torero pinche quand sonne le premier avis. Il pinche deux autres fois avant de mettre une entière caidita efficace. Le toro tombe après le second avis.
Mexicano Peñajara de Casta Jijona , Serafin Marin
Le Peñajara est une estampe de toros. Il est applaudi à son entrée en piste. La réception à la cape de Serafin Martin est prudente car le toro n’est pas des plus clairs. Première mise en suerte au centre, le bicho vient bien. Bien piqué par Antonio Peralta, il ne pousse que sur une corne. Remis au même endroit, il est tardo. Il finit par partir et se freine avant le contact avec la pique et prend un puyazo léger sans pousser. Remis en suerte plus près, il tarde à charger malgré les efforts du piquero. Il démarre mais ne s’emploie pas beaucoup sous le fer, la troisième rencontre est elle aussi light.
Au second tiers, le Peñajara est tardo. Il est très bien banderillé Marcos Prieto et Diego Valador saluent. Début de faena à droite, le Peñajara est toujours aussi tardo et est court de charge. Dès la seconde série, il devient parado et le torero écourte la faena. Serafin Martin tue d’une bonne entière longue à faire effet.
Castellano Escolar Gil, Ruben Pinar
Le cinquième est dans le type Santa Coloma-Buendia. Il prend une première pique sans s’employer. Mis au centre, il vient bien au cheval et prend un second puyazo trasero sans s’impliquer. Il n’inspire pas confiance aux banderilleros qui posent les palos un par un multipliant les passages à faux. Le public râle. Le toro est court de charge à droite. A gauche, il est tardo et soso. Ruben Pinar insiste sur cette corne et arrive à enchaîner trois naturelles et un pecho. Malgré les efforts du torero la faena est ennuyeuse et sans émotion. Il abrège et tue d’un tiers de lame et deux descabellos.
Sombrero Pedraza de Yeltès, Gomez del Pilar
Le Pedraza est typé Aldeanueva. C’est le plus lourd de la course. Il est noble à la cape. Il prend un gros puyazo trasero en poussant. Mis loin, il charge en crabe mais pousse sous le fer. Le président se précipite, et contre l’avis du torero, et change le tercio. Avec raison, le public râle. Le concours est faussé par l’incompétence du palco. Gomez del Pilar débute sa faena de rodillas. C’est spectaculaire d’autant que le toro, encasté, embiste. Sur les premiers derechazos, le Pedraza est noble, répète et transmet. Le torero le cite de loin et met en valeur les qualités du bicho. A gauche, le torero se fait déborder par l’exigence du toro. Il reste en dessous du potentiel de son adversaire. Faena sincère, courte mais dense, Del Pilar tue d’une entière caidita et en avant et un descabello. Pétition pour le torero puis salut, ovation à l’arrastre.
Corrida vue devant un écran d’ordinateur sur One Toro TV.
Thierry Reboul
Je pense que la pétition après la mort du Pedraza était plus pour réclamer la Vuelta du toro que pour réclamer une oreille pour Del Pilar qui n’a jamais pris la mesure de son adversaire et qui de plus a mal tué.