Aignan: la motivation de la jeunesse
Retour à Aignan, cette fois-ci la météo a permis que la corrida des Baltasar Iban ait lieu. Correctement présentés les toros n’ont pas apporté la transmission que l’on attend de ce fer.
Uceda Leal est resté distant voire prudent que ce soit au premier ou au quatrième. Sa motivation ne s’est pas accrue en une semaine.
On doit les meileurs moments de la corrida aux deux « jeunes » du cartel. Dorian Canton et Christian Parejo ont coupé chacun une oreille. Les aciers ont privé le béarnais d’une sortie à hombros.
Les toreros:
Ni inspiré ni confiant Uceda Leal s’est beaucoup fait toucher la muleta à son premier un toro sérieux de présentation qu’il a fait assassiner à la pique. L’estocade est à la hauteur de la faena. Le quatrième est noble. Le madrilène torée avec élégance et classicisme mais en mettant une distance plus que raisonnable entre lui et le toro. Salut.
Appliqué et sincère , Dorian Canton utilise bien la bonne corne gauche du second. A droite c’est plus compliqué. L’épée en place tarde à faire effet, ce qui n’empêche pas le béarnais de couper une oreille mais le prive de la seconde. De bons moments à droite pour Dorian devant un noble cinquième toro malheureusement le français perd tout espoir de trophée à l’épée.
Le troisième a une très jolie corne droite que Christian Parejo exploite bien en citant de loin. La faena va à menos dès que le torero réduit les terrains. Silence après une épée contraire . Le sixième est manso. Après un début de faena méritoire à droite, la faena va à mas quand Christian prend la main gauche. Une oreille après une mise à mort en deux temps et un avis.
Les toros
Inégalement mais correctement présentés , les toros de Baltasar Iban ont manqué de chispa et de transmission. Au cheval, ils ont fait leur devoir sans plus. Au troisième tiers, sans grande énergie, ils permettaient mais sans cette présence qui a fait la réputation des Ibanes et qui fait que l’émotion règne en piste. Est-ce la conséquence de leurs pérégrinations entre Aignan et Madrid? On ne le saura jamais.
Fiche technique:
- Arènes d’Aignan, corrida des Fêtes de Paques 2024. 6 toros de Baltasar Iban pour
- Uceda Leal: silence, salut
- Dorian Canton: oreille (avis), salut (avis)
- Christian Parejo: silence, oreille (avis)
- treize piques cavalerie Bonijol
- Président: JC Dabadie
- demi-arène
- il faisait nettement plus beau que la semaine dernière
La corrida d’Aignan vue par l’objectif de Philippe Latour ⤵️
Toro à toro
Sartanero Ubeda Leal
Le premier est le plus lourd du lot. Uceda Leal le reçoit par des véroniques. Le toro prend une première pique carioquée en poussant. La seconde est toute aussi carioquée. La troisième, qui ne s’imposait pas, est plus légère. Doblones pour commencer la faena. Les premières naturelles sont accrochées. Les suivantes aussi, le torero se méfie de la charge désordonnée du toro. Le bicho se blesse à la patte et Leal abrège. Il tue d’une épée aussi prudente que vilaine. Silence
Gallito Dorian Canton
Le second est plus léger mais il est bien armé. Dorian Canton se fait toucher la cape lors des passes de réception. Première pique trasera et basse, le bicho pousse. Très mal mis en suerte, il pousse aussi à la seconde. Le béarnais attaque par des doblones. Cite de loin, et derechazos à mi-hauteur pour continuer. La seconde série est plus templée. Le toro est meilleur à gauche et les naturelles mains plus basses sont meilleures. Toréé par le bas, le toro passe bien à mi-hauteur il derrote. Final par naturelles de face, Dorian s’engage à la mort, l’épée est en bonne place. Le toro tarde à tomber, un avis sonne. Le bicho lutte au centre pour ne pas tomber. Une oreille
Provechoso Christian Parejo
Le troisième met bien la tête dans la cape de Christian Parejo. Bien mis en suerte, le toro se défend lors de la première rencontre. Tito Sandoval met un bon second puyazo. Le torero ouvre les débats par des cambiadas serrées. Le Baltasar Iban fait l’avion à droite. Parejo le toréé intelligemment et avec sincérité . Quand le torero prend la main gauche, le toro a déjà beaucoup donné et il commence à se réserver. Sur les séries suivantes, Parejo réduit trop les terrains et le toro se défend plus qu’il ne charge. L’épée contraire est efficace. Silence
Espantavivos Uceda Leal
Le quatrième est applaudi à son entrée en piste. Uceda Leal s’en voit pour le fixer. Grosse première pique, la seconde est plus légère. Le bicho s’emploie un peu sous le fer. Il n’inspire pas les banderilleros. Début classique par doblones, sur la première série à gauche, le torero met de la distance entre lui et l’animal. Malgré la noblesse du bicho, les deux suivantes sont du même tonneau . A droite, il en de même à droite, la faena est élégante mais manque de sincérité. Toro et torero finissent par aller à menos. Entrée à matar prudente et épée contraire concluent les débats.
Gallito Dorian Canton
Le cinquième est bien armé. Le toro pousse lors de la première rencontre ainsi qu’à la seconde. Très bon quite de Dorian Canton par chicuelinas, le béarnais commence par des doblones, les deux derniers de rodillas. Le toro est noble et tardo. la seconde série est d’un bon niveau. A gauche le torero est sincère mais se fait accrocher la muleta. La troisième série est plus templée. Dorian revient à droite , le meilleur côté du bicho pour deux bonnes séries en matière de conclusion. Dorian pinche deux fois avant de mettre une entière, un avis sonne avant que le torero ne descabelle. Salut
Arbolario Christian Parejo
Le sixième se freine dans la cape de Christian Parejo. Il pousse puis s’endort au contact du fer lors des deux rencontres avec la cavalerie. Début de faena par statuaires, le bicho a une charge courte et se retourne vite. Le torero s’arrime et tire deux séries méritoires à droite. A gauche le toro est meilleur. Deux bons enchaînements de naturelles, la faena va à mas. Deux autres séries de naturelles de bon, niveau concluent la faena. Un pinchazo puis une entière caidita, le public obtient une oreille pour le jeune matador.
Thierry Reboul
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