Garlin, que sont les Pedraza devenus?
Aaron Palacio a coupé le seule trophée à Garlin lors d’une novillada décevante de Pedraza de Yeltès. Sergio Sanchez, qualifié lors de la Fiesta Campera matinale, a du courage mais manque d’officio en particulier quand il s’agit de faire usage des armes tauricides. Cristiano Torres a mal tué en conclusion de deux faenas trémendistes dont seule la seconde a porté sur le public.
Les novilleros
Sergio Sanchez tue mal mais vite après une faena brouillonne. Le torero ne finit jamais une passe et ne domine pas un Pedraza manso avec un fond d’exigence.
Le quatrième est un manso patibulaire attiré par un séjour dans le callejon. Avec courage Sergio Sanchez s’arrime, arrache quelques bons muletazos à un toro compliqué mais fracasse à l’épée. Le Pedraza tombe à la limite du troisième avis.
Le second, brave au cheval, arrive moteur en panne au troisième tiers. Cristiano Torres monte dessus, compose la figure sans vraiment toréer. Toro et faena ne transmettent pas grand-chose. Silence.
Quelques bons muletazos mêlés à une tauromachie trémendiste et superficielles constituent la seconde faena de Cristiano Torres. Le torero étouffe le peu de charge de son opposant. La conclusion à l’épée est laborieuse, et refroidit l’enthousiasme du public. Saluts.
Aaron Palacio toréé avec élégance et sincérité le noble troisième. Il enchaîne des séries bien faites mais manque de dominio. Il coupe une oreille après une épée très, trop, basse. Le sixième est noble quasi soso. Palacio instrumente une faena élégante avec de très bonnes séries données avec temple à gauche. Malheureusement la mise à mort n’est pas à la hauteur du travail réalisé avec la muleta. Saluts.
Les novillos
Hétérogènes de présentation, commodes de tête manquant de fond et parfois de race, les Pedraza de ce dimanche à Garlin, ont déçu les fans de la ganaderia et les aficionados présents sur les gradins. Ils ont été globalement trop et mal piqués. Certains ont fait preuve de bravoure mais on est loin des grands tercios de varas qui ont été la marque de fabrique de la famille Uranga. Au dernier tiers, les troisième et sixième ont été noblotes limite sosos. Les autres ont très vite baissé de ton. Le plus mauvais a été le manso fuyard sorti en quatrième position. Où sont passés les toros qui faisaient l’avion dès les premiers muletazos et transmettaient par leur noblesse ardente une vraie émotion?
Fiche technique
- Arènes de Garlin, novillada de Printemps. Six novillos de Pedraza de Yeltès hétérogènes de présentation et commodes de tête pour
- Sergio Sanchez: silence (avis), silence (deux avis)
- Christiano Torres : silence, saluts (avis)
- Aaron Palacio : oreille , saluts (deux avis)
- Le trophée Jean Ducos a été remis à l’issue de la novillada à Aaron Palacio.
- Douze piques er deux refilones , cuadra Bonijol
- Président: Franck Lanati
- 8/10ème d’arène
- Chaleur lourde mais chaleur quand même
La novillada vue par l’objectif de Philippe Latour
Novillo par novillo
Pomposito Sergio Sanchez
Le premier est haut et cornicorto. Il sort abanto . Après une bonne réception à la cape de Sergio Sanchez, il prend une première pique trasera en poussant. Il vient avec bravoure pour une seconde ration prise en mettant les reins. Sergio Sanchez fait un quite très templés. Début par statuaires, le novillo charge de loin en protestant. Cité de près, il charge avec noblesse . A gauche, il répète. Nouveau cite de loin, le novillero se fait déborder. Retour à gauche, la faena devient brouillonne. Il en est de même à droite. Le novillo va à menos et le torero qui n’a jamais fini une passe finit par se faire accrocher spectaculairement. Le novillo se colle aux planches et devient difficile à tuer. Un avis sonne au moment où Sanchez met une épée basse mais efficace. Silence
Granadero Cristiano Torres
Le second est léger mais bien armé. Bonne réception à la cape de Cristiano Torres. Le toro met les reins lors d’une première pique trasera et carioquée. Mis au centre, il charge avec alegria , cherche à faire le tour du cheval puis pousse. Torres l’entreprend à mi-hauteur. Le toro est juste de forces et manque de chispa. Le torero compose mais le toro n’avance pas et ne transmet rien. Cela porte quand même sur le public . Final trémendiste sans intérêt. Le torero s’engage mais l’épée est caidita. Silence
Niñosito Aaron Palacio
Le troisième est dans le type Aldeanueva. Bien présenté, il est tardo dès les premiers capotazos de Aaron Palacio qui le reçoit avec élégance capote en mains. Pique carioquée, le toro pousse à la première rencontre. Le président, à la demande du torero, change le tercio. Début au centre, cite de loin par derechazos. Le bicho est noble mais juste de forces. A gauche, il déborde le torero puis met la tête. Palacio toréé avec élégance et sincérité et il profite de la noblesse et de la soseria du novillo. Mais la faena manque de construction. C’est un enchaînement de passe qui ne tient pas compte du comportement et de la faiblesse du Pedraza. Un pinchazo précède un bajonazo ce qui ne prive pas le jeune torero d’une oreille.
Miralto Sergio Sanchez
Le quatrième manque de forces. Aucune mise en suerte il prend un refilon puis un second après avoir tenté de sauter.au callejon La troisième rencontre est la bonne. Nouvelle tentative de saut aux banderilles, le manso est difficile à banderiller. Début par le haut, le toro est suelto. Sergio Sanchez s’arrime et tire une bonne série. Le Pedraza est compliqué. Il se défend de plus en plus et raccourcit sa charge. Au centre, Sanchez enchaîne des muletazos méritoires compte tenu du contexte. C’est loin d’être parfait mais cela mérite le respect. La mise à mort est laborieuse et approximative. Un avis sonne puis un second avant que le toro ne tombe. Silence
Holandero Cristiano Torres
Le cinquième est quasi-toro. Il sort abanto. Cristiano Torres le reçoit avec calme. Un refilon sans mise en suerte. Il prend une première pique en mettant les reins. Il met les reins à la seconde, bien plus light. Début de faena par le bas, Torres enchaîne par des derechazos sur le voyage. La série suivante est meilleure. Torres ne guide ni n’allonge la charge du bicho. Il ne donne pas les trois temps de la passe .Le torero opte ensuite pour une tauromachie plus trémendiste à un toro qui est allé à menos. Cela porte sur le public. Un pinchazo puis deux autres, un avis puis une entière en place pour conclure les débats. Salut
Niñero Aaron Palacio
Le sixième est lui aussi très toro. Il met Aaron Palacio en difficulté à la cape. Il met les reins à la première rencontre puis se défend et sort seul de la seconde. Palacio double le toro. Le bicho est noble et répète. Le novillero enchaîne deux bonnes séries à droite puis à gauche. Les naturelles suivantes sont encore meilleures. La cinquième est la plus templée. Le Pedraza finit par aller aux tablas. Poncinas pour terminer, Aaron s’engage mais pinche puis met une demie sous cutanée. Plusieurs descabellos sont nécessaires. Un avis, le bicho ne tombe pas, un second sonne avant que ne meurt le dernier novillo de la tarde. Salut
Thierry Reboul