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Valdemoro, Copa Chenel: lleno et Puerta Grande

Valdemoro, de  ce dernier festejo de la seconde phase de la Copa Chenel, on retiendra que pour la réouverture de ces arènes, après quatorze ans de somnolence, le « No Hay Billetes » a été affiché. Quelle belle réponse à l’inénarrable Caron ibérique, ministre ubuesque de la Culture,  qui tel un Don Quijote de patronage est parti en croisade contre la Tauromachie.

Côté toros, les Peña Sanchez ont servi mais n’ont rien transmis. Les Flor de Jara ont exigé des toreros et le dernier a été intéressant.

Thomas Joubert s’est appliqué mais il a été le moins bien servi. José Fernando Molina et Victor Hernandez sont sortis à hombros en coupant deux fois une oreille après des faenas très mal conclues à l’épe mais qui ont porté sur le public.

Il est possible aux aficionados de voter pour les toreros qu’ils ont préféré sur le site de la Copa Chenel en cliquant ici.

Les toreros

Premier toro de Flor de Jara pour Thomas Joubert, le Français instrumente une faena courte avec de bons passages sur la corne droite, la meilleure du toro. Il tue en deux temps, la seconde épée est efficace mais caida. Le quatrième manque de forces, de race et de noblesse. Le Français s’applique, toréé avec sincérité mais la faena ne passe pas la rampe. Silence

José Fernando Molina coupe une oreille grâce à une épée rapide d’effet mais basse et une faena élégante, surtout à gauche. Le public adhère mais le toro est trop soso pour que l’ensemble dégage de l’émotion. Au cinquième les choses sont plus compliqués car le toro n’est pas un enfant de cœur qui se laisse toréer. Molina s’applique et construit une faena qui va à mas se terminant par une bonne série sur chaque corne. Il s’ouvre la Puerta Grande en coupant une nouvelle oreille.

Le troisième est noble mais manque de chispa .Victor Hernandez construit une faena sincère avec de belles naturelles mais qui manque d’émotion par manque d’alegria de son opposant. Il tue mal et vite et coupe une oreille. Au toro le mieux présenté et le plus intéressant de la course, le madrilène a construit une faena appliquée et sérieuse mal conclue à l’épée. Appliquant le règlement le président doit céder à la vox populi et Hernandez accompagne Molina dans sa sortie à hombros.

Les toros

Les trois Peña Sanchez avaient du trapio mais leurs têtes étaient commodes. Transparents au cheval, ils sont arrivés nobles à la muleta.  Mais leur noblesse était une noblesse fade et sans transmission qui permet de faire des faenas, de couper des oreilles mais pas de faire vibrer les aficionados.

Dans le type de l’encaste, les toros de Flor de Jara ont été les plus fortement piqués. Les premier et cinquième étaient exigeants mais justes de race. Le sixième, le mieux présenté de la tarde, a été le meilleur toro du jour. Noble mais sans naïveté, il a exigé de son torero application et sérieux. Torero et toro sont allés à mas.

Fiche technique
  • Arènes de Valdemoro, Seconde phase de la Copa Chenel, troisième festejo Trois toros de Angel Luis Peña Sanchez (2,3,4) et de Flor de Jara  (1,5,6) pour
    • Thomas Joubert : salut, silence
    • Jose Fernando Molina : oreille, oreille
    • Victor Hernandez : oreille, oreille
  • Huit piques
  • Présidence très sérieuse
  • Salut des banderilleros Juan Carlos Rey et Fernando Sanchez au cinquième puis Marcos Prieto et Diego Valladar au sixième .
  • Lleno de « No Hay Billetes »
  • Soleil
Toro à toro
Flor de Jara Calleja Thomas Joubert

Le premier est dans le type Santa Coloma. Il met la tête sans humilier dans la cape de Thomas Joubert. Il prend une pique appuyée en poussant. Le Français réalise un bon quite par tafalleras. L’arlésien commence sa faena par des statuaires. Il enchaîne par des derechazos élégants. Le toro est noble et encasté. La seconde série à gauche est plus laborieuse. Le torero reprend la main droite et peut lier une bonne série à droite. Cite sur le vuelo les naturelles qui suivent sont meilleures que les premières, le toro se livrant mieux. Le Français pinche un premier recibir puis met une épée caida rapide d’effet. Salut

Angel Luis Peña Sanchez Alcalde Jose Fernando Molina

Le second est costaud mais très commode de tête. La réception au capote de Jose Fernando Molina est appréciée du public.  Il prend un puyazo léger en se défendant puis sort seul de la rencontre. Il est de nouveau mis en suerte pour un picotazo. Victor Hernandez fait un bon quite par saltilleras auquel répond Molina par quatre tafalleras et un demie ovationnées.  Le torero d’Albacete commence sa faena par deux derechazos de rodillas. De pie il continue à droite. Le toro est tardo. Il humilie mais manque d’alegria. Molina torée avec application et efficacité.

Le manque de transmission du Peña Sanchez pénalise la faena. Le toro s’arrête parfois à mi-passe obligeant le torero à aguanter. A gauche, le bicho est soso. Molina en profite pour instrumenter des naturelles suaves et templées qui portent sur le public. Dommage que le toro soit d’une noblesse si fade. Final par redondos et passes données sur un terrain réduit qui portent sur le public. L’épée est une épée moderne. Elle est tombée, en avant, hémorragique mais spectaculairement efficace. Les mouchoirs sont agités par le public qui remplit les arènes. Le président avec raison n’accorde pas la seconde compte tenu de la mise à mort.

Angel Luis Peña Sanchez Asistente Victor Hernandez

Le troisième se défend dans la cape de Victor Hernandez. Sans mise en suerte, il prend un puyazo unique sans s’employer. Début de rodillas, mais cette fois-ci ce sont des cambiadas qui ouvrent la faena. Le toro est juste de forces ce qui oblige le torero à procéder à mi-hauteur et en douceur. Le Peña Sanchez est noble et Hernandez le toréé sur les deux pitones avec sincérité et une certaine élégance. Le bicho va rapidement à menos et la faena perd de l’intensité ;Le torero réduit alors les terrains mais le toro est trop éteint. L’épée est en avant. Légèrement tombée, elle est quasi fulminante. Le public demande et obtient une oreille.

Angel Luis Peña Sanchez Jabali Thomas Joubert

Le quatrième est lui aussi costaud mais commodes de cornes.  Bien piqué par Matias Forestier, il prend un bon premier puyazo en se défendant. La seconde rencontre se limite à un picotazo. Thomas Joubert entame sa faena par la gauche. Sa tauromachie verticale tranche par rapport à celle de ses deux compagnons de cartel. Le toro se défend plus qu’il ne charge et se retourne vite. A droite, il procède par des passes courtes. C’est appliqué, sincère et méritoire avec un toro compliqué mais cela porte moins sur le public. Le toro se raccourcit de plus en plus et la faena va à menos.  Le Français pinche à deux reprises, la première fois plus en profondeur,  et cela suffit pour que le toro tombe. Silence

Flor de Jara Pescador Jose Fernando Molina

Très Santa Coloma, le cinquième est mal mis en suerte et prend une forte pique sans s’employer. Juan Carlos Rey et Fernando Sanchez saluent après un très bon tercio de banderilles. José Fernando Molina double le Flor de Jara. La musique joue avant la première série. Le torero continue sa faena et se fait désarmer au second derechazo. Tentative à gauche, le bicho est aussi compliqué sur ce piton que sur l’autre. Le torero doit s’appliquer et veiller au grain tout au long de la passe. Il parvient à tirer une bonne série de trois passes à droite. Retour à gauche, la série de naturelles est la meilleure de la faena sur cette corne. Un pinchazo et une épée entière et de travers concluent les débats. Oreille

Flor de Jara Ropero Victor Hernandez

Le sixième est le plus joli toro de la tarde. Il n’humilie pas dans la cape de Victor Hernandez. Il prend une pique carioquée. Les banderilleros Marcos Prieto et Diego Valladar saluent après un bon tercio de banderilles. Doblones pour commencer, le torero enchaîne par des derechazos . Le toro est noble et répète. Hernandez toréé en citant de loin et avec application. A gauche, le Santa Coloma permet de bonnes naturelles. Il lui manque juste un peu de chispa. Final par derechazos, la Puerta Grande est au bout de l’épée. Hélas la première entrée à matar est un bajonazo et la seconde est basse. La pétition est majoritaire, Hernandez est madrilène, le président, excellent ce jour, résiste puis doit céder pour cause de règlement. Il finit, contraint et forcé, par sortir un mouchoir blanc.

Thierry Reboul

Corrida vue sur www.telemadrid.es

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