Madrid : Parejo confirme malgré les Ventana del Puerto
Les Ventana del Puerto de Madrid n’ont pas permis à une terna motivée et d’un très bon niveau de s’exprimer. Christian Parejo, qui confirmait ce jour, a montré qu’il était un torero à suivre. On reverra Sébastien Castella et Daniel Luque un autre jour.
Les toreros
Avec sérénité Christian Parejo instrumente à son toro de confirmation, sur le piton, une faena appliquée et sincère qui plait au public. Salut. Au sixième le jeune torero ne manque pas d’envie mais son toro manque de race et de transmission. Le jeune torero a conservé son cartel et on le reverra à Madrid. Silence
Le second est noblote, gaucher et ne dure pas. Il manque de chispa. La faena de Sébastien Castella va à menos et le Français tue mal. Silence. Le quatrième est un Puerto de San Lorenzo aussi mauvais que ses frères de la corrida du 22 mai. Castella fait ce qu’il peut et tue à nouveau mal.
Le troisième manque de race et va rapidement à menos. Daniel Luque lui impose quelques derechazos méritoires puis prend l’épée. Silence . Daniel Luque est, on le sait, un magicien . Il est capable de tirer des muletazos de grande classe à un toro sans race. Il l’a encore prouvé ce jour avec le cinquième toro. Du moins cela a fonctionné sur la corne droite. Mais, et la question a déjà été posée, est-ce ce que recherche l’Aficionado qui va aux arènes ? Silence
Les toros
Puerto de San Lorenzo et Ventana del Puerto sont élevés sur les mêmes terres et par les mêmes personnes. La branche Domecq, de service ce jour à Madrid, n’a pas racheté la mauvaise prestation de la branche Atanasio-Lisardo. A l’exception du premier le manque de race, de bravoure, de fond et de transmission sont le point commun des bichos de cette corrida madrilène.
Fiche technique
- Arènes de Madrid, quatorzième corrida de la San Isidro 2024 . Cinq toros de Ventana del Puerto et un du Puerto de San Lorenzo (4ème) pour
- Sébastien Castella : silence (avis) , silence (avis)
- Daniel Luque : silence (avis) , silence (avis)
- Christian Parejo: (confirmation) salut (avis) , silence (avis)
- José Chacon et Vicente Herrera saluent au premier, Antonio Chacon , Julio Lopez et Rafael Viotti au second , Ivan Garcia et Jésus Arruga au troisième.
- Douze piques
- Président : José Luis Gonzalez Gonzalez
- Quasi lleno
- Soleil, 28°
Toro à toro
Bonoloto Christian Parejo
Christian Parejo reçoit son toro de confirmation par des véroniques et remate par une chicuelina et une demie. Le Ventana del Puerto prend deux piques légères sans s’employer. Sébastien Castella lui fait un quite par gaoneras. Parejo répond par des tafalleras et une belle demie. Antonio Chacon et Vicente Herrera saluent après un bon second tercio . Sébastien Castella remet les trastos au confirmant qui ensuite brinde au public . Parejo entame sa faena par cambiadas et pechos.
Cite de loin, beaucoup d’aguante et de sérénité, il continue par de bons derechazos. Le Ventana est noble, ce qui permet au torero d’enchaîner des muletazos avec temple et sincérité sur le piton droit. A gauche, le toro s’emploie moins. Le torero se croise, s’applique mais sur cette corne le bicho transmet moins. L’élève de Tomas Cerqueira prend l’épée et tue d’une bonne épée quasi en place et un descabello. Salut après un avis, palmas au toro.
Zamarrero Sébastien Castella
Le second sort abanto. Quelques protestations sur les gradins avant que Sébastien Castella le reçoive avec son capote. Avant d’être piqué, le bicho perd les mains. Il prend un puyazo léger sans conviction. Il sort seul de la seconde rencontre. Antonio Chacon et Julio Lopez avec Rafael Viotti (brega) saluent. Retour des trastos, Castella double un bicho qui est juste de forces. Première série à droite, le Ventana est noblote. Le Français lie une bonne série de naturelles. Le piton gauche est plus favorable. La série suivante est templée et pèse sur le bicho. Retour à droite, le torero est dominateur et le toro soso. Castella réduit les terrains car le Ventana del Puerto est allé à menos mais la faena va aussi à menos. Un avis sonne. Les manoletinas finales passent mal auprès d’une partie du public. Le Français tue d’une vilaine épée. Silence et pitos au toro.
Inspector Daniel Luque
Le troisième, comme les deux premiers, est correct de présentation mais ne remporterait pas le prix du plus beau toro. Petite génuflexion quand Daniel Luque le cite cape en mains., il prend un premier puyazo en poussant sur une corne et tête haute. Même attitude à la seconde rencontre mais le châtiment est plus léger. Le piquero est applaudi. Ivan Garcia et Jésus Arruga saluent. Début par doblones, le toro est noble. Deux derechazos, le torero se relâche et au troisième le bicho serre .La série suivante est plus poderosa. Cite à mi-distance, le Ventana a de moins en moins de charge. A gauche, il est parado. Toro et faena vont à meno et Luque prend l’épée de muerte. L’estocade est de travers. Il bouscule le torero qui tente de le descabeller. Silence au torero, pitos pour le torero.
Cantinillo Sébastien Castella
Le quatrième est un Puerto de San Lorenzo. Il charge de manière désordonnée la cape de Sébastien Castella. Mal piqué, il pousse sur une corne à la première rencontre. Il ne s’emploie guère à la seconde. Le Français a l’air décidé quand il brinde le toro au public. Début par doblones, le toro proteste. Andarin , il est juste de forces. Petit à petit, le torero l’oblige à s’intéresser à la muleta. Mais le torone s’emploie pas et proteste toujours. Le torero le rapproche des planches et prend la main gauche. Le toro manque totalement de race et d’intérêt. Il va de menos à peor. Malgré les efforts du torero, la faena manque de transmission. Silence après une mise à mort laborieuse. Pitos au toro
Acedia Daniel Luque
La présentation du cinquième lui vaut quelques protestations. Il sort abanto et Daniel Luque a du mal à le fixer. Mal piqué, il prend deux puyazos sans s’employer. Lui aussi s’agenouille entre les deux rencontres. Le toro charge comme un toro faible car il est faible. Début par le haut, dès que le torero l’oblige un tant soit peu le toro s’agenouille. L’autre torero de Gerena continue par des muletazos de grande classe dans leur exécution mais à mi-hauteur pour préserver le bicho.
Série suivante, les premiers muletazos sont brouillons, les suivants plus posés. Luque fait de gros efforts et donne de nouveaux derechazos élégants à un animal qui se décompose et cherche la sortie en fin de passe. A gauche, l’intention du torero est présente mais le toro est absent. Série méritoire à droite, le 7 râle. Mise à mort en deux temps, le toro est sifflé à l’arrastre, silence pour le torero.
Huracan Christian Parejo
Le sixième prend un premier puyazo appuyé en poussant. La seconde rencontre est plus light. Christian Parejo brinde à José Ortega Cano. Il débute sa faena par le haut. Le toro est noblote mais manque de classe. Le torero cite de loin sur le piton gauche. Ses naturelles sont appliquées tout comme les derechazos qui suivent. Le Ventana del Puerto cherche à fuir. Il a tendance à s’appuyer aux tablas. Le jeune torero doit le citer à mi-hauteur. Le manso cherche de plus en plus à partir en querencia malgré les efforts de Parejo. La faena manque de transmission et le torero la prolonge inutilement. C’est aussi inutilement qu’il se met en danger. Le public finit par râler. Un avis sonne quand il entre à matar. L’épée est basse mais suffisante. Silence pour le torero, pitos pour le toro.
Thierry Reboul (corrida vue sur One Toro TV
L’extraordinaire Luque n’a pas remis l’église au milieu du village.
Beñat