Madrid, seul Diego Ventura

Diego Ventura est un rejoneador qui plait à Madrid malheureusement les aciers l’ont trahi. Ginés Marin est un torero appliqué. Malgré des toros de peu de classe ses faenas sont méritoires mais il aurait gagné à les faire plus brèves. Cayetano est passé sans peine ni gloire comme les toros du jour.

Les toreros

Le premier El Capea est noble, suit bien mais manque de transmission. Diego Ventura instrumente une faena classique, appliquée mais qui manque de transmission. Le rejon de muerte est très long à faire effet. Silence pour le cavalier, palmas pour le toro.  

Le second est noble avec une certaine alegria. Diego Ventura porte sur le public avec une faena allègre et spectaculaire. Il porte aussi sur le toro ce qui lui permet de briller en fin de faena avec Bronce.  Le cavalier perd tout espoir de trophées avec les aciers. Salut

Le premier Montalvo est faible et deslucido. Il s’éteint très vite. Cayetano, pour son second contrat de la San Isidro, fait ce qu’il peut mais il n’y a pas grand-chose à tirer de l’animal. Silence. Sans peine, ni gloire au cinquième, Cayetano est en difficulté malgré la noblesse du toro et en plus il tue mal. Silence.

Ginès Marin est l’anti Morante. Quand le toro ne vaut pas grand-chose, il torée et torée encore jusqu’à entendre un avis avant d’entrer à matar alors que le premier Montalvo était éteint depuis quelques minutes. Une partie du public aime, salut ; Le dernier est un sobrero de José Vasquez manso au deux premiers tiers et soso au troisième. Ginés Marin aligne avec application les passes puis conclut d’une épée basse rapide d’effet. Silence

Les toros

Des deux El Capea , le second a été le plus intéressant. Noble et avec de l’alegria, il a permis une faena spectaculaire de Diego Ventura.

Les trois Montalvo ont manqué de forces et de fond . Ils ont manqué de transmission et d’intérêt.

Le sobrero de José Vasquez manso et soso est à oublier.

Fiche technique

• Arènes de Madrid, quinzième corrida de la San Isidro 2024 . Deux toros de La Capea ( 1^er et 4^ème ) et pour la lidia à pied trois de Montalvo et un sobrero de José Vasquez (6^ème bis)  pour
  • Diego Ventura : silence, salut  
  • Cayetano : silence, silence (deux avis)
  • Ginés Marin: salut (avis), silence
• Sobresaliente : Alvaro de la Calle
• Trois rejones de Castigo
• Huit piques
• Président :Ignacio Sanjuan Rodriguez
• Lleno
• Soleil, 28°, du vent

Toro à toro

Bolillero Diego Ventura

Le premier est dans le type Murube. Diego Ventura le reçoit avec Guadalquivir. Le toro manque d’alegria. Ventura s’y prend à deux fois pour poser le premier et unique rejon de castigo.  Sort Fabuloso avec lequel le cavalier, profitant du rythme tranquille du bicho, se fait poursuivre le long des barrières. Deux paires sont posées de poder à poder.

Au tour de Bronce d’entrer en action, avec ce cheval vedette, Ventura fait le spectacle. Dommage que le toro soit noble mais manque de rythme.  Final avec la traditionnelle pose des courtes et des roses, le rejon de muerte est trasero et le toro tarde à tomber et les espoirs de trophées s’envolent. Silence, palmas au toro.

Alegria Cayetano

Le premier Montalvo est juste de forces. Il humilie quand même dans la cape de Cayetano. Nouvelle génuflexion, le public commence à protester. Le toro prend deux puyazos légers sans s’employer.  Bien que gêné par le vent, Ginés Marin fait un quite par véroniques. Le torero madrilène commence sa faena par des doblones. Le Montalvo est court de charge.

La corne droite est la moins bonne. Après deux derechazos, le torero prend la main gauche. Le toro tombe en fin de série.  Retour à droite, le toro est deslucido et donc la faena manque totalement d’intérêt malgré les efforts du torero. Cayetano insiste pour une courte série de derechazos puis il prend l’épée. Une mete y saca précède une entière légèrement tombée : Le puntillero relève le Montalvo et Cayetano doit descabeller. Silence.

Zocatin Ginés Marin

Le troisième est bien armé mais est ordinaire de hechura. Il humilie quand Ginés Marin le reçoit à la cape.  Juste de forces, il est économisé au premier tercio Au second tercio, le toro s’agenouille avant que ne soit posée la troisième paire. Au troisième tiers, le Montalvo est tardo, lent et court de charge. Ginés Marin fait des efforts malgré le vent et le peu d’intérêt du toro qui proteste dans la muleta et n’a aucune transmission.

Comme souvent le torero insiste malgré le contexte Malgré ses efforts, il ne convainc qu’une partie des gradins. Les derniers derechazos s’ils portent sur le public n’apportent rien à l’histoire.  Un avis sonne avant que le torero n’entre à matar. Une entière, un descabello, ouf c’est terminé. Salut, pitos au toro.   

Olvidado Diego Ventura

Le quatrième est dans le type Murube mais il a du tamaño. Diego Ventura pose, avec Velasquez, deux rejones de castigo. Le El Capea montre de l’intérêt pour le callejon.  Avec Nomala, le cavalier se fait poursuivre le long des tablas. Le toro a plus d’alegria que le premier et transmet beaucoup plus .Deux poses à l’étrier, quelques pirouettes et l’ambiance monte sur le gradins.

Changement de cheval, une pose al quiebro, une mise en place en toréant, cite par levade, passage à faux puis un bon quiebro, une partie du public est « de pie ». Avec Bronce, il pose une belle paire à deux mains, sans les rênes.  Tout en portant sur le public, il a préparé le toro à ce final. Plusieurs pinchazos, le dernier hondo, le dernier rejon de muerte en place est long à faire effet. Salut pour Ventura et palmas au toro.

Pénales Cayetano

Le second toro de Cayetano met la tête dans la cape. Il pousse sur une corne lors de la première rencontre. Le toro ne s’emploie pas à la seconde. Le torero entame les débats par le haut. Le toro est noble. Cayetano torée du bout de la muleta et en plus se la fait toucher à chaque passe à droite. A gauche, le toro est plus court et met en difficulté le diestro. Cayetano revient sur l’autre piton pour trois passes bouillonnes puis il prend l’épée. La première estocade est en avant et de travers. La seconde est meilleure. Un avis sonne. Le Montalvo tombe puis est relevé par le puntillero. Il se couche quand sonne le second avis. Silence

Atlela Ginés Marin

Le sixième est sérieux de présentation. Il est juste de forces ce qui lui vaut d’être protesté .Il prend un premier puyazo sans pousser dont il sort encore plus faible. Mouchoir vert.

Lector ganaderia José Vasquez Ginés Marin

Le sobrero est un José Vasquez. Il est suelto face au capote de Ginés Marin et visite le ruedo madrilène. Manso, il sort seul de la première rencontre. Il refuse la seconde au picador de turno puis à celui de réserve. Il finit par venir au cheval mais s’échappe au contact du fer. A la muleta, il ne s’emploie pas dans les premiers muletazos qui lui arrache Ginés Marin.

Il prend les premiers derechazos en marchant.  Une bonne série à droite, le toro s’effondre en sortie de la dernière passe. Le José Vasquez est plus soso que noble. Il ne transmet pas beaucoup d’émotion mais le torero le fait passer à droite et à gauche. Il enchaîne les passes les unes après les autres. C’est méritoire mais tout cela manque d’émotion. Le bicho va rapidement à menos. Il finit toutes les passes tête dans les nuages. Avec habileté, Ginés Marin tue d’une épée tombée et rapide d’effet.  Silence

Thierry Reboul (corrida vue sur One Toro TV)