ActualitésReseñas

Madrid San Isidro, pitos pour les Alcurrucen

Pitos pour l’arrastre, les Alcurrucen ont respecté ce qui est devenu la norme à Madrid pour cette San Isidro.  Même le sobrero de Juan Manuel Criado n’a pas voulu se distinguer. Pas de bravoure, pas de race, difficile de s’exprimer ou de transmettre la moindre émotion avec un tel matériel.   Daniel Luque a confirmé qu’il est un bon technicien, David Galvan qu’il est un artiste. Victor Hernandez, motivé et appliqué,  a lui confirmé ,sans démériter, son alternative.

Les toreros

C’est en définitive avec un sobrero de Juan Manuel Criado que Victor Hernandez confirme son alternative. Le toro manquait de répétition mais avait quelques options. La faena est appliquée mais marginale. Salut protesté . Le sixième était un toro mauvais en tout . Hernandez s’applique, fait ce qu’il peut mais le bicho ne permet rien.  De la faena, on retiendra la bonne estocade. Salut

Le second manque de race et a beaucoup de défaut. Daniel Luque sort sa boite à outils et avec beaucoup de technique lui impose sa loi. C’est bien fait mais malgré les deux dernières séries dans les cornes, cette faena est plus pour les aficionados et manque de transmission. Salut. Le quatrième est insipide et vire querencioso. Pas grand-chose à faire avec cet animal et en plus Luque tue mal. Dani n’est pas à prendre avec des pincettes quand il rejoint le callejon.

Le troisième est juste de présentation pour Madrid. Il est noble mais manque de chispa. David Galvan, qui a les faveurs du public de Las Ventas, instrumente une faena alternant composition sans se croiser et détails très élégants. L’estocade est efficace. Vuelta. ,Le cinquième est décasté. Manso, il manque de race. Galvan essaie , tire quelques muletazos appliqués à gauche puis le toro tombe après deux pinchazos dont un hondo. Silence

Les toros

Inégale de présentation, la corrida de la famille Lozano a été mansa au cheval et sans race à la muleta. Le sobrero de Juan Manuel Criado n’a pas relevé le niveau.

Fiche technique
  • Arènes de Madrid, Dix-huitième corrida de la San Isidro 2024 . Quatre toros d’Alcurrucen , un de El Cortijillo ( 2nd) et un sobrero de Juan Manuel Criado (1er bis ) pour
    • Daniel Luque :  salut , silence
    • David Galvan : vuelta (avis), silence (avis)
    • Victor Hernandez: (confirmation)salut protesté (avis)  , salut (avis)
  • Treize piques
  • Président : José Maria Fernandez Egea
  • Lleno
  • Ensoleillé, 30°
Toro à toro
Clarineto Victor Hernandez

En premier lieu sort un El Cortijillo , l’autre fer d’origine Nuñez des frères Lozano. Il met la tête dans la cape de Victor Hernandez sans s’employer. Mal piqué, il prend deux piques sans s’employer non plus. Quelques protestations car le toro est juste de forces et traîne les postérieurs. Daniel Luque lui fait un quite par chicuelinas. Le bicho est toujours protesté. Le mouchoir vert est sorti après la première pose de banderilles.

Esmerado Juan Manuel Criado Victor Hernandez

Le sobrero est un Juan Manuel Criado (encaste Domecq). Abanto et distrait, il s’échappe de la cape de Victor Hernandez. Il met les reins lors de la première rencontre et renverse le groupe équestre. Juan Carlos Rey réalise un grand quite à cuerpo limpio. Le bicho pousse moins à la seconde rencontre. Le jeune torero reçoit les trastos de Daniel Luque en présence de David Galvan.  Victor Hernandez est tendu en ce début de faena. Il entame les débats par des statuaires et des pechos.

Le toro est court de charge et se retourne vite. Il continue par des derechazos appliqués que le toro accepte en mettant la tête au début de la passe puis sur la fin en derrotant. Le Criado ne répète pas. A gauche , sans beaucoup se croiser, Hernandez enchaîne des naturelles en courant la main. Il y a peu de liaison entre les passes et elles sont données avec une certaine distance. La première entrée à matar se traduit par un pinchazo hondo. Un avis sonne quand le torero entre à nouveau à matar. L’épée est caidita et tendida. Salut protesté.

Afonosito Daniel Luque

Autre toro de la filiale d’Alcurrucen , le second est très typé Nuñez. Lui aussi s’échappe de la cape de Daniel Luque.  Très abanto, il est difficile à mettre en suerte au premier tiers Mal piqué , il se défend au contact du fer lors de ses deux rencontres avec le groupe équestre. Après avoir récupéré les trastos, Luque commence sa faena par des doblones en amenant le toro vers le centre. Il continue par des derechazos à mi-hauteur sans brusquer le Nuñez.

Sur la seconde série, il baisse un peu plus la main. A gauche, la main est un peu plus basse ; Le toro est toujours aussi distrait et n’humilie que contraint et forcé. Le torero de Gerena compense le manque de race du bicho par sa technique affirmée. L’ensemble manque forcément de transmission mais pas d’intérêt. Une série dans le terrain du toro et Luque affirme sa domination. La dernière série, plus trémendiste, porte sur le public. Une demi-épée tendida conclut la faena. Salut pour le torero et pitos pour le toro.  

Rizoso David Galvan 

Le troisième est très juste de présentation pour une arène comme Las Ventas même s’il est dans le type de son encaste. Il sort abanto puis saute dans la cape de David Galvan.  Il est paradoxalement peu protesté. Juste de forces, il est peu piqué. Début de faena classique par doblones, les trincheras finales sont du goût du public. Le toro est noblote et le torero compose beaucoup sur les premiers derechazos. La seconde série est plus intéressante.

 Changement de terrain, au centre le torero prend la main gauche. Il toréé avec élégance à mi-hauteur et sur le bout de la muleta. Les « adorños » intégrés entre les passes sont superbes. La noblesse un peu fade du bicho facilite le travail du torero. Le final par poncinas finit de porter sur un public madrilène naturellement favorable à David Galvan. 9/10èmes de lame , un avis sonne, le toro tombe rapidement. Vuelta

Herrerito Daniel Luque

Le quatrième est sérieux de présentation. Suelto et distrait , il se freine dans la cape de Daniel Luque.  Sans mise en suerte, il prend un premier puyazo appuyé ; Puis , non lidié et abanto, il rend visite   au picador de réserve pour prendre un picotazo. Ayant lié amitié avec ce groupe équestre, il y retourne de son propre chef pour une troisième ration.   Concentré ou peu souriant Luque commence sa faena par des derechazos. Le toro est noblote et met bien la tête dans la muleta lors de la première série. Le torero s’applique mais le bicho manque de race et donc de transmission.  La faena manque d’intensité ; Luque prend la main gauche mais n’insiste pas car le Nuñez part aux planches. Le torero abrège et tue d’une entière très trasera (après avoir pinché) et un descabello. Silence pour le torero et pitos pour le toro.

Catalino David Galvan 

 Le cinquième sort du toril en père tranquille. Sérieux de présentation, il est abanto et se freine dans la cape de David Galvan.  Mis en suerte par la cuadrilla, il refuse la première rencontre avec le cheval. Il sort seul après avoir été peu piqué puis est châtié plus sérieusement. C’est manifestement un toro manso. Galvan le met au centre et l’entreprend sur le piton droit. Le Nuñez est violent et avec genio proteste dans la muleta. Le torero essaie mais il n’y a pas grand-chose à tirer de l’animal. A gauche, malgré les efforts louables du torero, ce n’est pas mieux.  Deux pinchazos, le second hondo et le toro se couche. Silence pour le torero (après un avis) et pitos pour l’arrastre.

Atractivo Victor Hernandez

Le sixième est protesté bien que dans le type de l’encaste. Suelto, lui aussi s’échappe de la cape de Victor Hernandez. Tel un Japonais en goguette, il visite le ruedo madrilène. Bien piqué, il prend deux puyazos en se défendant sortant seul de la seconde rencontre.  Début de faena par cambiadas au centre , le torero se fait désarmer. A droite, le toro proteste et s’arrête à mi-passe. Le vent s’en mêle ce qui n’arrange pas les affaires de Victor Hernandez. A gauche, le toro est décomposé. Le torero insiste parce que c’est le jour de sa confirmation. Il s’applique, torée avec sérieux mais le toro est manso, deslucido et sans race. En résumé, l’Alcurrucen est mauvais. Un avis sonne puis Victor Hernandez entre à matar et tue d’une bonne épée. Salut pour le torero et pitos pour le toro.

Thierry Reboul (corrida vue sur One Toro TV)

Verified by ExactMetrics