Madrid San Isidro, une terna professionnelle face aux Escolar

Madrid, de la Corrida des Escolar de la San Isidro on retiendra que Fernando Robleño, Damian Castaño et Gomez del Pilar sont de très bons professionnels. Avec des toros qui manquaient de fond et d’entrega, ils ont conservé leurs cartels à Las Ventas.

Les toreros

Le premier toro est noble mais pas naïf. Fernando Robleño construit une faena intéressante , appliquée et sincère. Malheureusement, une fois de plus, les aciers trahissent le torero madrilène, palmas. Le quatrième a manqué de forces et de race. Robleño s’est appliqué mais la faena a manqué d’intensité et de transmission. Silence

Faena courte, avec des détails artistiques, Damien Castaño tue efficacement son premier toro, un animal noble au début, plus réservé sur la fin. Dans l’échelle des toros compliqués, le cinquième est situé entre dur et alimania. Damien Cataño s’est arrimé et a arraché quelques bons muletazos sérieux et méritoires. Salut

Beaucoup de sincérité et d’application , la faena de Gomez del Pilar débute par une belle série à droite. La fin est méritoire car la toro, en particulier à gauche ne se laisse pas faire. Salut. Le sixième est deslucido et manque de race. Gomez del Pilar s’applique. Salut.

Les toros

Correctement présentés , dans le type Albaserrada sauf le dernier trop lourd, les Escolar Gil ont été plus que discrets au cheval. Les deux premiers sont sortis nobles quasi sosos. Les deux suivants ont manqué de race. Les derniers, surtout le cinquième, étaient des poisons. Globalement, la course a manqué d’entrega et de cette caste exigeante que l’on attend chez les produits de cet encaste.

Fiche technique

• Arènes de Madrid, vint et deuxième corrida de la San Isidro 2024 . Six toros de José Escolar Gil pour
  • Fernando Robleño: palmas (deux avis), silence
  • Damian Castaño : salut, salut.
  • Gomez del Pilar: salut (avis), silence
• Treize piques, une chute. Alberto Sandoval, qui a piqué le second, est ovationné.
• Raúl Ruiz a salué au quatrième
• Président :Eutimio Carrecedo Pastor
• 3/4 d’arène
• Ciel variable 30°

Toro à toro

Madrileño Fernando Robleño

Pour ouvrir le bal sort Madrileño un toro bien présenté qui est applaudi à son entrée en piste. Il met bien la tête dans la cape de Fernando Robleño. Il prend une première pique en poussant un peu et se défend lors de la seconde rencontre. Le second tercio est rapide et efficace. Le Madrilène double un toro distrait et suelto. A droite, le bicho est noble et le torero madrilène enchaîne, avec application, des derechazos à mi-hauteur.

 Il insiste sur ce piton, le toro devient un peu plus complexe. A gauche, l’Escolar se retourne vite. Une bonne série à droite et une autre à gauche méritoire concluent la faena.  Un avis sonne avant que le torero n’entre à matar. Un pinchazo puis une bonne entière en place ne suffisent pas. Le torero éprouve des difficultés à descabeller, un second avis sonne. Palmas pour le torero et le toro.

Cortinero Damian Castaño

Autre toro sérieux et bien armé, le second sort abanto. Il est suelto et réservé quand Damian Castaño le pare. Mal piqué lors de la première rencontre, il déstabilise le groupe équestre qui finit par aller au tapis. Il s’emploie lors de la seconde. Placé loin, il vient avec une jolie arrancada mais ne s’emploie pas sous le fer. Alberto Sandoval, qui s’est racheté de sa première pique, est ovationné.

Castaño débute par des derechazos. Le bicho est noble. Le torero pratique une tauromachie sincère, avec de l’aguante, tout en cherchant à toréer de manière « artistique ». A gauche, le toro est plus réservé et se prête moins au jeu. Il commence à regarder le torero. Deux derechazos, Castaño prend l’épée de muerte. Il met une entière en restant sur la face qui s’avère efficace. Salut pour le torero et palmas au toro.  

Burlador Gomez del Pilar

Le troisième, très typé Albaserrada, est bien reçu à la cape par Gomez del Pilar. Il s’emploie peu dans une première rencontre brève puis sort seul de la rencontre. Trois doblones puis le torero enchaîne sur une série de derechazos de qualité. Le toro est exigeant mais il est aussi noble. Par la suite l’exigence prend le pas sur la noblesse. Del Pilar prend la main gauche , le bciho est compliqué sur ce piton. Le torero doit se croiser pour tirer des naturelles méritoires à un animal de plus en plus avisé. Un avis sonne, Del Pilar s’engage à l’épée, mais l’estocade est basse. Salut

Diputado Fernando Robleño

Le quatrième semble juste de forces quand Fernando Robleño le reçoit avec son capote. Le toro subit plus qu’il ne s’emploie lors de la première rencontre. Il perd « les mains » en sortant du cheval. La seconde pique est légère. Raul Ruiz salue à l’issue du second tercio. A la muleta, le toro manque de race et de poder. Il a une charge courte et se déplace en marchant. Robleño s’applique , tire des muletazos méritoires mais l’ensemble manque de transmission. A gauche, le toro a le même comportement qu’à droite. Avec le métier qu’on lui connait le Madrilène arrache quelques naturelles à un animal qui a pris querencia aux tablas.  La faena est bien trop longue compte tenu du comportement de l’Escolar. Une demie tendida et une entière concluent les débats. Silence

Cancionero Damian Castaño

Le cinquième est un cinqueño très bien armé. Il se défend dans la cape de Damian Castaño, puis prend deux puyazos appuyés sans s’employer. Il confirme au second tercio le sentido qu’il a laissé entrevoir au premier. Début par doblones, Castaño prend la main gauche. Le toro est violent et se défend. Le torero avec courage lui arrache des naturelles méritoires. L’Escolar est dangereux. A droite, il se retourne vite, le torero s’expose puis reprend l’autre main car le toro est quasi parado sur le piton droit. Il arrache trois nouvelles naturelles quasi inespérées puis prend l’épée. Il tue d’une estocade courte et caidita. Salut

Salado Gomez del Pilar

Presque 600 Kg pour le dernier, il est bien fait mais ce poids est élevé pour cet encaste. Il est reçu avec beaucoup d’autorité et d’efficacité par Gomez del Pilar. Il vient deux fois au cheval . Bien piqué, il ne s’emploie pas au contact du fer. Le toro marche plus qu’il ne charge. Le torero le rapproche du centre du ruedo et commence sa faena à droite . L’Escolar n’humilie pas. Il est exigeant mais manque de caste. Del Pilar essaie sur les deux pitones mais le toro n’avance ni sur une corne, ni sur une autre et n’est pas d’exempt de danger. Epée de travers et contraire, deux descabellos et la corrida prend fin. Silence

Thierry Reboul (corrida vue sur One Toro)