ActualitésReseñas

Mimizan, Rafaelillo l’invité surprise

Mimizan, Rafaelillo l’invité surprise

Le Club Taurin Mimizanais , jeux olympiques obligent, et à la recherche d’une date plus propice que celle traditionnelle au mois d’août, ne pouvait se douter que le début de l’été serait plus digne d’une mi-novembre que de nature à attirer les mouches. Malgré ce, le public remplissait plutôt bien les gradins des arènes du Courant, dommage pour les organisateurs que le mauvais temps n’ait pas permis d’attirer le challand de dernière minute.

Comble de malchance, il a fallu retarder la paseo de 3/4 d’heures. En effet l’équipe médicale a dû être recquisitionnée pour porter secours à un malheureux spectateur qui a fait un très sérieux malaise devant le guichet des arènes. Bref, tout ne partait pas sous les meilleurs auspices.

Pourtant à la fin du spectacle, le public sortit des arènes satisfait. Il est vrai que Mimizan n’est pas l’arène la plus dure du sud-ouest et que les spectateurs viennent surtout rechercher des émotions positives. Avec quatre oreilles au compteur des toreros, demandées par un public insistant et bienveillant, ce fut chose faite. A la lecture du cartel, on ne misait pas vraiment sur le chef de lidia, c’est pourtant bien lui, qui sortit sur les épaules à l’issue de la course.

Les toreros

Rafaelillo

Le vétéran de Murcie a remporté la timbale en coupant deux appendices. Il faut dire qu’il tomba sur le meilleur lot de l’après-midi. Il est dommage, lui l’habitué des combats de gladiateur, qu’il ne se pose pas un peu plus, et reste dans une excitation quasi permanente. Quand il s’est enfin posé il a délivré des naturelles de bonne facture au 4°. Pour le reste, sa tauromachie électrique et pas vraiment dans le terrain du toro, ne l’empêcha malgré un manque de profondeur, de construitre des faenas sans temps morts qui emporta l’adhésion des étagères. L’estocade dans les bas-fonds au premier aurait pû le priver de la première récompense et donc de la sortie en triomphe qu’il effectua tout sourire et sous les acclamations.

Daniel Luque

L e torero de Gerena, lui, est tombé sur le pire lot avec des animaux dont la charge sans classe ne permettait pas vraiment de dérouler la tauromachie qu’on lui connaît. Ce fut compliqué avec son premier adversaire et la faena ne décolla jamais. Au 5° bis, le plus charpenté du lot, il servit une faena loin des canons du clacissisme, pour aller chercher le public alors que le Zacarias restait tête à mi-hauteur et ne rompait pas. Le public lui obtint l’oreille que Luque promena sourire contrit, peu satisfait du peu d’options des toros de son ami Zacarias Moreno.

El Rafi

C’est surtout avec le dernier de l’envoi que la prestation du nîmois prit vraiment du corps. Dans son style très caractéristique, Rafi proposa une faena où le dynamisme fut le maître mot. Comme le toro prenait les passes sans chichi, la faena enthousiasma les spectateurs grâce à des séries liées des deux bords. Contrairement à son premier toro, l’épée ne s’enraya pas et Rafi put promener une oreille devant un public conquis.

Les toros

Bien que d’armures qui ne donnent pas de cauchemards aux porteurs de montera, les Zacarias Moreno furent correctement roulés de gabarit (exception faite du 4°). Ils prirent chacun la pique réglementaire sans plus. Si les 1,4 et 6 arrivèrent au dernier tiers avec de la noblesse sans vice qui offraient des passes aux toreros, le manque de classe des 2 et 5bis , et la pointe de faiblesse du 3 vinrent constraster la sortie des toros de Guadalix.

Fiche Technique
  • Mimizan, arènes du Courant. Toros de Zacarias Moreno pour
    • Rafaelillo : oreille, oreille
    • Daniel Luque : palmas, oreille (avis)
    • El Rafi : silence (avis), oreille
  • 6 piques, cavalerie Bonijol
  • Président : Franck Lanati
  • Public : 2/3 d’arène
  • Météo : orage, ho désespoir. Temps humide et presque hivernal mais température agréable pour un mois de Novembre.
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
1 – Peluquero – Rafaelillo

Accueilli par larga, le premier prend bien le capote de Rafaelillo. Une pique en s’employant. Le toro offre une noblesse sans vice sur le piton droit dont profite, le petit Rafael. De longues séries, où le torero ne se croise pas vraiment mais enchaine avec facilité. Plus difficile sera le passage a gauche assez vite avorté. L’épée est basse et vite concluante. L’oreille répond à la petition du public.

2 – Monteso – Daniel Luque

Lidia expresse pique comprise de ce second Zacarias. Daniel Luque semble trouver le bon tempo en début de faena mais le toro rapidement devient tardo et avec une charge desordonnée. Luque expédie les affaires courantes et tombe le toro en deux temps. Palmas.

3 – Bandolero – El Rafi

Bien accueilli par Rafi en larga puis véroniques allurées, le Zacarias fait son devoir sans pousser sous l’unique puyazo. La faena part tambour battant sur le côté droit mais rapidement pour le Zacarias, le fond de faiblesse dont il a fait preuve depuis son entrée prend le dessus. La faena va a menos notamment après un desarmé. Conclusion difficile aux aciers en 4 temps. Avis. Silence.

4 – Emperador – Rafaelillo

Pas tres bien armé, le toro se casse le bout du piton droit. Maintenu en piste, il prend sa pique en poussant du côté gauche. Bel entame par doblones. Le toro est noble des deux bords et sans asperité. Dommage que Rafaelillo se tirebouchonne dans ses premieres series droitères. Plus vertical il sert des gauchères de qualité. La faena sans temps mort et se termine en circulaires et une belle entière. Oreille plebiscitée.

5 – Ceniciento puis Chirigota- Daniel Luque

Le titulaire se casse un piton. Son sobrero est le mieux présenté du lot. Prompt au cheval, le Zacarias arrive au dernier tiers avec une charge à mi-hauteur qui manque de classe. Luque va tenter de construire une faena des deux bords, et même si on l’a connu plus inspiré, il arrive à embarquer le public dans un style qu’on lui connait peu, allant jusqu’à se mettre à genoux pour des molinetes du tremendiste. Faena longue (avis) avant entiere habile concluante. Oreille.

6 Farolero- El Rafi

Accueil fleuri au capote du dernier exemplaire. Il prend comme ses congénères l’unique pique désormais réglementaire. La faena débute à genoux et après un début hésitant, prend sa cadence en des séries liées des deux cornes. Le Zacarias se laisse embarquer tout comme le public. Belle entière au 2eme essai. Oreille.

Philippe

Verified by ExactMetrics