Céret, Escolar Gil, une oreille pour Sergio Flores
Céret, Escolar Gil, une oreille pour Sergio Flores
La ganaderia Escolar Gil est une des plus irrégulières de la Cabaña Brava. L’an dernier , la famille Gil-Fundi avait amené à Céret un lot encasté et d’un grand intérêt. L’envoi de 2024, fuera de typeo, à l’exception du noble second, a comporté trois toros sans grand intérêt et deux vraies alimañas. Fernando Robleño est proche de la retraite. Sergio Flores est superficiel et a mal tué. Gomez del Pilar a touché le pire lot.
Les toros
Les Escolar Gil sont tous sortis avec des armures respectables. A l’exception du second, ils étaient hauts et fuera de typo. Au plan du moral, le second , le plus dans le type, a été le meilleur. Discret au cheval, il a fait preuve d’une grande noblesse au troisième tiers. Cette qualité a été sous exploitée par Sergio Flores. Les premier, quatrième et cinquième manquaient de race mais étaient abordables. Les troiisème et sixième sont de ceux que l’on qualifié dans cet élevage d’alimañas (vermines). Très en dessous du lot de 2023, les pupilles de la famille du Fundi ont gâché cette dernière corrida de la Féria de Céret.
Les toreros
Fernando Robleño est en fin de carrière. Son premier comme son second étaient tout sauf de bons toros. Entre manso fade et soso, ils pemettaient plus que ce que le torero madrilène a bien voulu en faire. Deux faenas sans transmission, deux silences polis tel est le billan de Robleño.
Sergio Flores est passé à côté de son premier Escolar, un toro très noble auquel il a servi une faena superficielle conclue par un mauvais coup d’épée. Et pourtant, le public a demandé et obtenu un trophée pour le matador mexiciain. Il est des choses difficiles à comprendre. Son manque de recours a fini par énerver le publlic au cinquième, un toro fade mais qui permettait un peu.
Gomez del Pilar a passé une après-midi difficile. Il a touché deux toros très complqiués. Le premier était une alimaña pur jus dangereux (il a d’ailleurs blessé un banderillero) intoréable. Le dernier est devenu intoréable après un choc contre un burladero. Comme le président l’a maintenu en piste, Del Pilar a du gérer l’animal et l’animosité d’une partie du public. Par solidarité ses deux colègues ont quitté l’arène à ses côtés, joli geste de solidarité.
Fiche technique
- Arènes de Céret, seconde corrida de la Féria 2024, six toros d’Escolar Gil pour
- Fernando Robleño: silence , silence (avis)
- Sergio Flores:oreille discutable après un bajonazo, silence (avis)
- Gomez del Pilar: silence, division
- Dix huit piques , cuadra Bonijol
- Israel de Pedro reçoit le prix du meilleur picador.
- Président: V.M.Ferra
- Plus de 8/10 ème d’arène
- Enfin un peu de soleil
Les Escolar vus par l’oeil de Phiippe Gil Mir
Toro à toro
Caralegre Fernando Robleño
Le premier est haut et armé. Il n’humilie pas dans la cape de Fernando Robleño. Il prend trois piques légères sans pousser. La cuadrilla du madrilène est lamentable et elle le sera toute l’après-midi. Robleño commence à toréer l’Escolar Gil à droite à mi-hauteur. Le torero fétiche de Céret n’est pas dans sa meilleure forme. Il a du mal à trouver le sitio, se fait accrocher. Ajoutons à cela, u toro soso qui ne transmet pas grand-chose et on obtient une faena tristounette et sans intensité qui va rapidement à menos. L’’épée résulte entière et contraire. Silence pour le torero et division pour le toro.
Calerito I Sergio Flores
Le second est plus charpenté que le premier. Dès les premiers capotazos, il saute à la gorge de Sergio Flores. Il est mal piqué et ne s’emploie pas sous le fer. Comme au premier, les cuadrillas ne sont pas à la hauteur. Le Mexicain le double avec une certaine efficacité. L’Escolar Gil est très noble. Il a une excellente corne droite. Flores toréé avec élégance certes mais il est sur le pico en permanence. Il est très en dessous du potentiel de son excellent adversaire. Le bciho va à mas, déborde le torero. Le Mexicain, limité dans son torero, coupe sa faena alors que le toro s’emploie de mieux en mieux. Il tue d’un vilain bajonazo ce qui n’empêche pas un public, pas très inspiré ce jour, de demander et obtenir un trophée incompatible avec une telle mise à mort. La dépouille du toro est très justement ovationnée.
Postinero Gomez del Pilar
Le troisième est, comme le premier, haut et armé. Il se défend dans la cape de Gomez del Pilar. Bien piqué par Sanguesa, il prend trois puyazos sans s’employer. José Moura Manzano tombe après avoir posé la troisième paire de banderilles. Le toro le prend et le reprend au sol. Après un passage à l’infirmerie, le peon est transféré à l’Hôpital pour y subir des examens. Le toro a touché et est de plus en plus avisé. Il est criminel sur le piton droit et pire sur le gauche. Del Pilar insiste mais le toro est ce que l’on appelle une alimaña (une vermine). Quelques passes d’alignement et le torero entre à matar. Il porte une entière en avant efficace. Silence.
Castañero Fernando Robleño
Le quarième fait impression et est applaudi à son entrée en piste. Très bien piqué par Israel de Pedro, Il prend avec bravoure trois puyazos en poussant. Le bicho coupe au second tercio et la cuadrilla de Fernando Robleño est nouveau à la dérive. Le madrilène le double avec autorité. Ensuite il l’entreprend à droite. Il ne trouve jamais le sitio sur cette corne. Jamais il ne pèse sur un animal qui pourtant permet. Après deux naturelles anodines, trois autres laissent espérer que la faena va gagner en intensité. Hélas le madrilène retombe dans son atavisme et la faena va , comme le toro, à menos. Il y avait probablement plus à faire mais le torero en avait-il la motivation et les moyens ce jour ? Une demie, un avis concluent une faena tristounette. Palmas pour le toro et silence pour le torero.
Curioso Sergio Flores
Le cinquième est haut et sérieux de présentation. Il est reçu de manière brouillonne par Sergio Flores à la cape. Le bicho prend trois puyazos légers sans s’employer. Avisé, il regarde le torero avant que chaque charge. Au troisième tiers, le toro est compliqué et ne s’emploie pas dans la muleta aussi bien à gauche qu’à droite. Le torero mexicain ne trouve pas le sitio et est débordé par la problématique posée par l’animal. Sa prestation brouillonne finit par énerver une partie du public. La mise à mort est laborieuse et plus que prudente. Silence après un avis.
Buenacara Gomez del Pilar
Le dernier sort avec une corne abîmée lors de la mise en chiquero. Il tape avec violence contre un burladero. A partir de ce moment, il a un comportement hiératique et compliqué à gérer. Le tercio de piques est brouillon et sans intérêt. Il est très mal banderillé. Le ruedo devient un souk. Le président aurait du sortir le mouchoir vert compte tenu de la dégradation de l’état du bicho. Maintenu en piste , il revient à Gomez del Pilar de le gérer. Dans la confusion, il tente quelques passes d’alignement à un toro très compliqué et dangereux. Il tue mal d’un tiers de lame. Division d’opinions.
Thierry Reboul