Pamplona, Roca Rey et Rufo triomphent
Pamplona, Roca Rey et Tomas Rufo sont sortis à hombros à Pamplona à l’issue d’une corrida plus triomphaliste que triomphale. Miguel Angel Perera, auteur d’une intéressante faena au quatrième, est sorti à pied car il a mal tué le premier. Les Fuente Ymbro ont été de pâles toros de troisième tiers.
Les toreros
Le premier est un toro moderne. Inexistant au premier tiers, il est noble et fade au troisième tiers. Miguel Angel Perera construit une faena propre et bien faîte mais qui manque de transmission. Et en plus, il tue vite mais mal. Salut
Le quatrième est plus désagréable que les précédents. Il proteste en fin de passe. Avec métier, Perera finit par l’obliger et la faena gagne en intérêt Technique et efficace le travail du torero est plus que méritoire. Une oreille
La tauromachie de Roca Rey est poderosa. Elle est impressionnante quand le toro exige un peu et que le Péruvien arrive à l’obliger. Elle donne une impression de mécanique et d’exagération quand le toro est noble, n’humilie pas et se laisse faire comme le second Fuente Ymbro de ce jour. Roca Rey tue vite et coupe deux oreilles.
Le cinquième est soso et de peu de transmission. Roca Rey essaie, s’applique mais le toro a peu d’options. Il tue de façon très (trop habile) le bicho tombe rapidement ce qui permet de couper une oreille à Pampelune.
Le troisième frise la soseria. Tomas Rufo construit une faena sobre, intelligente en baissant la main. Dommage qu’il ne se croise pas. L’épée est tombée et pourtant la Présidente sort les deux mouchoirs. Le dernier est faible et deslucido. Rufo insiste au-delà du nécessaire et du supportable. Le torero tue mal. Silence
Les toros
Les Fuente Ymbro, sans excès de poids, bien présentés et surtout bien armés se sont comportés en toros modernes. Ils ont été inexistants au cheval. Au troisième tiers, d’une noblesse fade, ils ont été de pâles collaborateurs . Mais comme en face, les toreros étaient de grands professionnels et que le public de Pampelune est bon enfant, la corrida a été triomphaliste.. Seul le quatrième manso et exigeant a permis de voir , grâce à Perera, les meilleurs instants de lidia de la tarde.
Fiche technique
- Arènes de Pampelune, quatrième corrida des San Fermines 2024, six toros de Fuente Ymbro pour
- Miguel Angel Perera : salut , oreille (avis)
- Andres Roca Rey :deux oreilles, oreille
- Tomas Rufo : deux oreilles , silence
- Douze piques
- Président : Nuria Medina Santos
- Lleno
- 30° Soleil
Toro à toro
Historiador Miguel Angel Perera
Le premier sort abanto. Suelto, il ne s’emploie pas dans la cape de Miguel Angel Perera. Peu piqué, il ne s’emploie pas plus lors de ses deux contacts avec le groupe équestre. Perera commence sa faena par derechazos et pechos pieds joints et sans céder un pouce de terrain. Le toro est noble, répète mais manque de chispa. Le torero de Badajoz le torée avec quiétude mais ne croise pas beaucoup. A gauche, la seconde série est plus intéressante. Retour à droite, Perera réduit les terrains, vise les tendidos sol mais le bicho ne transmet toujours pas plus. L’épée est des plus défectueuse mais elle tue vite. Salut
Pistojero Andres Roca Rey
Le second est un superbe castaño. Les gradins chantent « El Rey » et Andres Roca Rey entre en piste pour le recevoir. Le toro, qui n’humilie pas dans la cape, prend deux picotazos en lieu et place de piques. A un quite de Tomas Rufo par delantales et rebolera, le Péruvien répond par saltilleras. Roca Rey débute par cambiadas puis derechazos de rodillas. Le début de faena porte sur le public. Première vraie série à droite, le Fuente Ymbro est noble mais manque de classe.
Le Péruvien appuie sur la muleta avec énergie let impose sa loi au toro. A gauche, le toro finit la passe tête dans les nuages. La fin de faena est poderosa mais on est plus près du jeu de La Rochelle que de celui du Stade Toulousain. Le toro finit par partir aux planches. L’épée est entière, très légèrement tombée (on a vu pire) et efficace. Deux oreilles.
Manirroto Tomas Rufo
Le troisième est suelto et juste de forces. Tomas Rufo le met en suerte pour deux rencontres que le toro subit en poussant sur une corne. Début de faena de rodillas, le public apprécie. Le bicho est noble presque soso. Rufo torée par derechazos avec douceur et en baissant la main. Avec intelligence, il laisse respirer le Fuente Ymbro. Beaucoup d’élégance avec la main gauche, dommage que Rufo ne se croise pas d’avantage. Le toro va à menos et la faena manque de plus en plus de transmission. L’épée est entière, trasera et caida. Deux oreilles, une se trop compte tenu de l’épée.
Cazador Miguel Angel Perera
Le quatrième est bien fait et a une tête très agressive. Il met la tête dans la cape de Miguel Angel Perera. Premier puyazo, il sort seul. Le second est un picotazo. Résultat le toro a été moins que très peu piqué. Début classique, c’est-à-dire debout. Perera commence sa faena à droite. Le toro charge en marchant et sans conviction. Il proteste en fin de muletazo. Le torero s’applique, il baisse la main mais le toro répond sans classe et avec une violence certaine. Le Fuente Ymbro ne transmet rien. Les efforts du torero paient et les naturelles sont d’un plus grand intérêt. En insistant le torero a pris la mesure de l’animal et la faena, très technique, va à mas. Un avis sonne avant que Perera n’entre à matar. L’épée résulte caidita et légèrement trasera. Oreille
Jarrero Andres Roca Rey
Le cinquième est lui aussi très bien armé. Il est juste de forces. Premier puyazo trasero, le toro ne s’emploie pas. Il sort seul du picotazo qui tient lors lieu de seconde rencontre. Roca Rey entame les débats appuyés contre les planches. Il continue à droite. Le Fuente Ymbro est soso et juste de forces. Le torero le ménage en le toréant à mi-hauteur. A gauche, le bicho ne transmet pas plus qu’à droite. Il va rapidement à menos. Malgré ses efforts le Péruvien ne parvient pas à donner de l’intensité à une faena qu’il conclut de manière plus trémendiste. Epée dans le petit coin, elle est très rapide d’effet. Oreille, pétition injustifiée de la seconde. Si Roca Rey est la tête de turc de Tendido 7 à Madrid, il est le chouchou des tendidos sol de Pamplona.
Hortelano Tomas Rufo
Le sixième est haut et bien armé. Il se freine dans la cape de Tomas Rufo. Deux puyazos sans grand style et on passe au second tiers. Début de faena à droite, le Fuente Ymbro est faible et deslucido. Il est brusque en fin de passe et ne s’emploie pas. Il est aussi peu intéressant à gauche. Rufo revient à droite , arrache quelques muletazos intéressants à un toro qui ne transmet rien. Le soleil rend hommage au Philarmonique de Vienne et l’ombre doit, comme le rédacteur, trouver le temps long. La première estocade est défectueuse, la seconde aussi. Un avis et silence
Thierry Reboul (corrida vue sur One TorosTV)