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Soustons, Montalvo: un peu de pédagogie.

De cette novillada de Montalvo à Soustons, outre la météo caniculaire, on retiendra l’obstination du palco. Aux trois premiers novillos, ces dames ont résisté aux pétitions d’oreilles pour ne pas cautionner trois bajonazos. Résultat les trois dernières estocades , sans être des modèles du genre ont été meilleures. Ce qui prouve que la rigueur et la pédagogie, cela fonctionne aussi dans une arène.

Les novillos très justes de présentation et de cornes ont manqué de forces et de race. Malgré leur manque de transmission et de durée chaque novillero a toréé comme il sait bien le faire. Nino Julian a été bien aux banderilles puis courageux et appliqué au troisième tiers. Manuel Roman ne s’est pas croisé mais a donné des muletazos de grande classe. Cristiano Torres a commencé ses deux faenas de façon classique (et intéressante) et les a finies de façon pueblerina. Comme ses collègues, il n’aurait du couper qu’un seul trophée à son second novillo.

Les novilleros

 Le premier est juste de forces et soso.  Nino Julian, bon banderillero,  s’applique mais la faena manque de transmission.  L’estocade est basse.  Vuelta. Le quatrième fait illusion puis se dégonfle très vite.  Nino Julian avec application en tire quelques bons muletazos.  L’épée est engagée.  Oreille

Le second est noblote.  Manuel Roman le torée avec beaucoup de finesse et d’élégance sans se croiser. L’épée est moyenne.  Vuelta. Le cinquième commode de présentation est soso.  Il permet à Manuel Roman de mettre en place sa tauromachie templée et de grande classe mais souvent distante. Une oreille

Cristiano Torres conclut mal à l’épée une faena classique dont le début a rappelé les premiers pas du novillero à Arzacq. La fin est plus approximative, novillo et novillero allant à menos. Vuelta. Torres est un torero janus. Face à toro faible mais qui a duré, il commence par des séries classiques et bien faites des deux mains puis il bascule dans le trémendisme pour chasser les oreilles.  Cela fonctionne puisqu’il en coupe deux, une de trop, après une épée en avant mais rapide d’effet.

Les novillos

Très justes de présentation et très, voire trop, pauvres de têtes, les novillos de Montalvo, comme leurs frères sortis à Madrid,  ont manqué de fond et de race. Sans beaucoup de forces, ils ont été peu, et pas toujours bien, piqués. Au troisième tiers, ils ont été plus sosos que nobles. Ils permettaient mas ne transmettaient que très peu d’émotion et d’intérêt. Ils sont tous allés rapidement à menos par manque de caste et de forces. Seul le dernier, le plus costaud, a duré un tout petit peu plus.

Fiche technique
  • Arènes de Soustons, novillada des Fêtes 2024: six novillos de Montalvo
    • Nino Julian : vuelta, une oreille
    • Manuel Roman : vuelta, une oreille
    • Cristiano Torres : vuelta (avis), deux oreilles (la seconde généreuse)
  • Six piques, cuadra Bonijol
  • Présidente: Sophie Voisin
  • 1/3 d’arène
  • Même à 19h, il faisait chaud

La novillada vue par l’objectif de Philippe Latour
Novillo à novillo
Premier novillo Nino Julian  

Le premier est commode de tête.  Nino Julian le reçoit par des véroniques de rodillas. Il prend une première pique en poussant sur une corne. Le novillo est juste de forces. Il n’y aura donc pas de seconde rencontre. Le Nîmois pose trois bonnes paires de banderilles. Début de faena par derechazos de rodillas, le novillo fléchit dès les premiers muletazos. Tardo, il est soso.  Nino Julian baisse la main. Le toro s’emploie mais perd les mains. Une bonne série à gauche, puis une autre,  le  novillero s’applique mais le toro transmet peu. Le final par redondos porte sur le public.  Julian pinche puis met une entière basse et efficace.  Vuelta

Second novillo Manuel Roman  

Le second est léger.  Il prend une seule pique en s’employant. Il bouscule un banderillero.  Manuel Roman commence par des doblones en douceur. Le toro est noblote,  les premiers derechazos sont élégants. A gauche Roman ne se croise pas mais torée avec beaucoup de classe. Les derechazos suivants sont stylés. L’épée est approximative et longue à faire effet.  Le premier descabello est efficace. Vuelta

Troisième novillo Cristiano Torres  

Le troisième est peu armé. Il met la tête dans la cape de Cristiano Torres. Sans mise en suerte,  il prend un picotazo. Du quite du novillero, on retiendra l’avant dernière chicuelina. Début de faena par derechazos et trincheras, le toro est faible mais noble. Les premières séries à droite sont intéressantes. Torres torée de façon très classique. A gauche le toro l’aide moins. Le bicho, qui vire soso, va à menos . Un bon pecho, la faena trop longue et baisse d’intérêt Le final, bien moins intéressant, dans les cornes réveille le public . L’épée est basse et en avant, un avis sonne. Vuelta

Quatrième novillo Nino Julian

Le quatrième a un peu plus de volume que les précédents.  Il se freine dans la cape de Nino Julian. Juste de forces,  il est peu piqué.  Il poursuit aux planches le Nîmois qui pose les banderilles. Début par doblones ponctué d’une trinchera, le toro fléchit si le torero baisse la main.  Julian continue à mi-hauteur,  soso le bicho baisse rapidement de rythme. A gauche il est quasi arrêté et se retourne vite.  Le torero s’applique sans se croiser mais le Montalvo ne transmet plus rien. Joselillas pour finir, l’épée, portée avec engagement,  est entière et trasera. Un descabello suffit. Oreille.

Cinquième novillo Manuel Roman

Le cinquième est très commode de tête. Il charge sans conviction la cape de Manuel Roman. Il prend un trop fort puyazo en s’employant. Sorti du premier tiers, il n’a plus de forces. Début de faena par le haut,  le novillo tombe au second muletazo. Séries suivantes,  le torero est élégant et l’animal noblote met la tête dans la muleta. Les naturelles ont beaucoup de classe bien que lointaines. La série suivante à droite est donnée avec temple.  La suivante est plus accrochée. Manuel Roman pinche avant de mettre une entière caidita. Une oreille

Sixième novillo Cristiano Torres

Très Commode de tête,  le sixième est le plus costaud du lot. Suelto,  il tombe dès les premiers capotazos de Cristiano Torres. Il prend un puyazo en poussant sur une corne. Début de faena par cambiadas puis derechazos de rodillas, le toro est noble mais faible. Dans une ambiance de discothèque,  Torres le torée de façon classique et intéressante à droite. A gauche le bicho s’emploie moins.  En baissant la main, le torero lui arrache deux bonnes séries de naturelles. Le final dans les cornes n’apporte rien à la lidia mais porte sur le public. Cristiano Torres pinche avant de mettre une quasi entière légèrement en avant et efficace. Deux oreilles, la seconde généreuse.

Thierry Reboul

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