Dax La Quinta: « du gris »

Dans les années 20 Georgel et Berthe Silva chantaient « du gris ». Ce soir les spectateurs présents aux arènes de Dax fredonnaient « un ciel gris, des toros gris, une corrida grise, c’est grave docteur? ».

Seule la remise de la médaille de la ville à Diego Urdiales , pour les 25 ans de son alternative, par Julien Dubois, le Maire de Dax, a éclairé une après-midi où tout a été tristounet.

Les toreros

Le premier La Quinta est d’une noblesse sucrée. Diego Urdiales donne quelques naturelles de classe mais tue d’une épée de côté. Silence. Le cinquième est exigeant, le torero d’Arnedo le torée avec beaucoup de prudence et de circonspection. Silence

Le second est très noble mais finit les passes les yeux dans les gradins. Daniel Luque utilise la bonne corne droite, la plus favorable, mais néglige de faire un effort sut la gauche plus compliquée. L’autre torero de Gerena tue mal. Le cinquième est soso, deslucido et n’a pas que des bonnes intentions. Luque n’a pas de solution à proposer. Silence

Au troisème Fernando Adrian conclut par un bajonazo une faena appliquée mais marginale à un toro qui n’a pas duré. Silence. Le dernier est soso et s’éteint rapidement. Fernando Adrian tue à nouveau mal. Silence

Les toros

Dans le type et correctement présentés les toros de La Quinta portent en grande partie la responsabilité de l’échec de la corrida. Les deux premiers étaient suaves et sosos. Urdiales et Luque en ont usé mais les aciers les ont trahis. Par contre les quatre autres ont manqué de forces, de race et de chispa. Pas de quoi allumer le feu dans les arènes de Dax.

Fiche technique

• Arènes de Dax, quatrième corrida de la Féria 2024, six toros de La Quinta pour
  • Diego Urdiales : salut (avis), silence (avis)
  • Danniel Luque : silence, silence
  • Fernando Adrian silence, silence
• douze piques (et quatorze rencontres), cuadra Bonijol
• Président :Matthieu Lasalle
• Lleno
• De la pluie, du froid on se croirait en automne
• A l’issue du paseo, Diego Urdiales a reçu la médaille de la ville de Dax à l’occasion des 25 ans de son alternative dacquoise.

La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour

Dax, la corrida de La Quinta en photos

Toro à toro

Pasolentos Diego Urdiales

Le premier est typé Buendia. Diego Urdiales le reçoit par des véroniques templées. Il prend une première pique en se défendant. Juste de forces il est économisé à la seconde. Le torero commence par des doblones précautionneux.  Le toro est vraiment faible. Il est noble presque soso. Urdiales le torée avec beaucoup de douceur. Le rythme du toro convient à Urdiales. Le toro a du mental mais pas de chispa.  Les naturelles tout en douceur sont de grande classe mais le torero ne se croise pas. Un avis sonne quand Urdiales met un bajonazo prudent et efficace. Salut

Chamono Daniel Luque

Le suivant est aussi typé Santa Coloma. Il met en difficulté Daniel Luque en fin de réception.  Juste de forces, il prend deux piques légères mais en s’employant.  Luque profite de la suavité du toro pour donner des chicuelinas très douces. Échange de quites entre Luque et Adrian. La piste est glissante. La pluie redouble. Luque enroule le toro par derechazos à mi-hauteur. Le toro est plus suave que noble Il est soso et Luque en use. Le La Quinta a tendance à avoir la tête dans les gradins. A gauche il est un peu moins clair. Et déception, le torero de Gerena ne fait pas d’effort sur ce piton. Luque tue d’une première entière tombée,une seconde caidita et un descabello. Silence

Camarero Fernando Adrian

Copier-coller des deux premiers,  le troisième met la tête dans la cape de Fernando Adrian.    Tardo il prend une première pique en poussant sur une corne. Quite par delantales,  il prend un second puyazo trasera en mettant les reins. Il pleut à grosses gouttes. Adrian commence sa faena par le haut. Le La Quinta est noble et un peu violent. La première série de derechazos est sur le pico. Comme ses collègues, Fernando Adrian profite de la noblesse, un peu fade , de son toro . Il le torée à mi-hauteur et sans brusquerie. Il se centre un peu plus sur la série suivante puis reprend de la distance en passant à gauche. Toro et faena vont à menos. Adrian tue d’un bajonazo avec hémorragie. Silence

Canastero Diego Urdiales  

Le quatrième est plus Saltillo. Il se freine dans la cape de Diego Urdiales. Première rencontre sans piquer,  un puyazo sans contrôle un autre à la Dubout, le piquero sort sous les lazzis.  Urdiales le double puis enchaîne par derechazos. Le toro est plus compliqué que les précédents. Il met la tête mais réfléchit. A gauche le torero est profilé. Les naturelles suivantes sont prudentes.  Le toro est intéressant mais Urdiales est sur la réserve. L’entrée à matar est plus que prudente et se solde par un pinchazo. Un avis sonne. Nouvelle entrée périphérique,  l’épée est basse. Le toro tombe au troisième descabello. Silence

Barquero Daniel Luque

Le suivant est typé Buendia. Il est suelto et s’échappe de la cape de Daniel Luque. Il pousse à la première rencontre. Juste de forces il est peu piqué à la seconde. Luque attaque par des derechazos.  Le toro est noble mais manque de chispa. A gauche il est aussi éteint et s’appuie sur le torero. Le bicho est compliqué et a du genio. Malgré les efforts du torero la faena ne transmet rien.  Essai à gauche il n’y a pas plus de transmission. L’épée est en place et efficace.  Silence

Canastero Fernando Adrian

Le dernier est bien présenté.  Il met la tête à droite dans la cape de Fernando Adrian. La première pique est trasera et le toro s’emploie. Le La Quinta vient bien à la seconde mais il est très mal piqué. Début de faena par le haut,  le toro fléchit. Il n’humilie pas. Brusque il est court de charge. A gauche si on l’oblige il tombe.  La faena manque d’intensité. La soseria prend le pas sur la noblesse.  Le La Quinta s’éteint.  Les derechazos suivants sont fuera de cacho mais ils portent sur le public.  Tout va à menos.  L’épée est caidita mais efficace. Silence

Thierry Reboul