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Cesar Rincon de retour à La Brède

Cesar Rincon de retour à La Brède

Devant un auditoire extrêmement fourni, la Peña Taurine des Graves a reçu le maestro César Rincón ce jeudi soir. No hay billetes pour cette conférence. En introduction, le maire Michel Dufranc a rappelé le lien du torero avec l’histoire taurine de sa ville au travers de sa présence lors du festival inagural. Les honneurs de la remise de la médaille de la cité lançaient la soirée.

Avec l’animation et la faconde de Zocato en maître de cérémonie, le colombien a balayé durant près de deux heures et sans temps mort les moments importants de son histoire.

Despedida

Il revient d’entrée sur sa despedida et les raisons de celles-ci. Cette hépatite C qui l’a obligé à s’arrêter trois ans durant. Ayant bien récupéré, il revient pour quelques saisons aux affaires. Il décide de s’arrêter en 2008 après 25 ans d’alternative. Au bon moment dit-il « personne ne m’avait encore demandé la date de mon départ « 

Cesar dit « avoir tiré son inspiration des maestros qu’il voyait dans l’arène car les écoles taurines n’existaient pas« …tout comme son pére (photographe et aficionado) qui l’a beaucoup aidé mais « m’a appris une profession qu’il ne connaissait pas lui-même« 

Maman

Il évoque le douloureux souvenir de sa premiere expérience d’apprenti torero en Espagne alors qu’il avait 15 ans. Loin de tout, des siens, de son pays, de ses rêves de gloire dans une pension très modeste de Madrid. En 1981 (il a 16 ans), il torée à Miraflores de la Sierra. De retour à la pension il reçoit un coup de fil de Colombie. «  Mon père m’annonce la mort de ma maman et d’une de mes soeurs dans un incendie de notre appartement de Bogota en priant pour moi. Les années passent mais le souvenir est toujours aussi vif. Cela a été la coup de corne le plus grave de ma vie. Ma mère m’a tout enseigné, s’est sacrifiée mais n’a pas pu profiter de mon succès et ma réussite« .

Les trois grandes portes de Madrid en 1991 marquent le tournant absolu de sa carrière et de sa vie. De son cachet de 17 millions de pesetas lors de la beneficencia, une somme qui , convertie en peso colombien, le fait léviter devant une telle fortune. 80 contrats signés pour la temporada. Le roi d’Espagne lui confie qu’il avait fait plus en une après-midi pour le rapprochement de l’Espagne et de l’Amerique Latine que son pays en cinq siècles de colonisation.

Colombie

Aujourd’hui en revoyant les images de sa despedida devant des arènes archi-pleines, un voile prend la voix du colombien. La loi qui interdit la tauromachie dans son pays lui fait regretter l’inaction du mundillo, des professionnels et des politiques devant les animalistes. Son élevage comme celui des 14 autres collègues encore éleveurs de toros de combat sont « condamnés à disparaître et c’est une tragédie pour ce qu’est et ce qu’il représente. Je ne comprends pas comment l’être humain aujourd’hui a deifié Walt Disney, a mis au pinacle l’animal en le mettant au même rang que l’homme qui est pourtant le seul a conscientiser sa pensée « 

Le 8 octobre prochain auront lieu à Bogota, réunions et manifestations. César Rincón espère qu’elles connaîtront un succès public de masse sans lequel, la cause sera définitivement entendue.

Dépression

Rincón vient de connaître une dépression terrible. L’annonce au mois de mai de l’abolition de la corrida dans son pays lui a fait très mal. « C’est un sentiment de grande tristesse. Tout ce que j’ai construit après ma carrière de torero, au travers de ce que je veux rendre au toro qui m’a tout donné, n’a plus de sens. Je ne suis plus allé aux arènes depuis« 

Heureusement, Zocato nous amène sur des chemins moins noirs. Avec force anecdotes, il redonne le sourire au maestro. Cesar fut à son retour en Colombie, après ses triomphes madrilènes, accueilli comme un héros national. Il concède qu’aujourd’hui très peu de monde se retourne sur son passage, la Colombie ayant la mémoire courte et sélective.

Nous aurions aimé que le maestro de la distance nous parle de son concept, de sa façon de voir la tauromachie actuelle. Le chronomètre avait malheureusement déjà bien tourné. Merci à la Peña des Graves pour cette soirée. Joli voyage en nostalgie avec ce diable de torero au coeur si bien accroché.

Philippe Latour

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