Luisito, catalyseur d’envie
Luisito catalyseur d’envie.
Ludovic Lelong « Luisito » parisien de naissance, nîmois d’adoption et désormais sanluqueño de coeur a une réputation bien ancrée dans le monde taurin de dénicheur de talents et de préparateur hors pair. Après une période nécessaire de pause après sa dernière expérience, Luisito revient aux affaires avec le torero du Puerto de Santa Maria, Daniel Crespo. C’est un pari sur l’avenir qu’il prend avec lui, car la carrière de ce dernier reste encore pour l’instant modeste. Il a pourtant d’indéniables qualités. C’était l’occasion pour Tertulias au delà des espoirs et des raisons qui ont poussé Luisito à prendre en main la destinée taurine de Daniel Crespo, d’évoquer sa vision du métier d’apoderado et de préparateur plutôt atypique.
Tertulias : « Tu viens de reprendre du service, pourquoi avoir fait une pause ? »
Luisito : « J’étais en quelque sorte « atorrado ». J’étais en excès de toro. Je me suis occupé en suivant de Pablo, d’Emilio, de Solal. Même s’il y a eu entre temps la période du Covid, quand je gère quelqu’un, je m’investis totalement. C’est très chronophage et ça me prend beaucoup d’énergie. Je participe aux entraînements, aux tentaderos, en plus des relations avec les empresas. C’est usant, je commençais à fatiguer. J’ai une passion, la voile, et j’ai pris une année pour naviguer, me ressourcer. En fait, je ne sais pas si c’était me ressourcer pour naviguer ou naviguer pour me ressourcer mais j’en avais besoin.»
Tertulias : « Avec Daniel Crespo, tu repars avec un livre entier à écrire, est-ce que c’est cela qui te motive ? »
Luisito : « Evidemment c’est motivant. Mais c’est aussi mon concept qui veut ça. Ma façon de travailler, les exigences que j’ai envers les toreros sont tellement grandes, tellement dures que j’ai obligatoirement besoin d’un torero qui n’a pas de background. Il faut qu’il ait envie d’ouvrir une porte, envie de s’en sortir. J’ai eu cet hiver plusieurs toreros qui m’ont appelé pour que je m’occupe d’eux. Je leur ai dit, « ce n’est pas de moi dont vous avez besoin, vous n’êtes pas assez dans le dur pour cela ».
Ce que je vais demander est tellement dur. Déjà cela implique de venir vivre à Sanlucar pour que l’on puisse s’entraîner tous les jours, que j’assiste à tous les entraînements de salon le matin. Et puis il faut faire un travail de psychologie. C’est aussi un des point forts que j’aime à travailler. Le relationnel, la mise en situation, la motivation … Ma façon de faire les choses ne peuvent faire de moi un apoderado à distance. »
Tertulias : « L’exigence dont tu fais preuve, pourrait-elle s’accorder à un torero plus installé dans l’escalafon ? »
Luisito : « C’était le cas avec Emilio De Justo. La dernière année de notre collaboration, nous étions déjà installés dans le circuit. Si mon exigence avec lui était toujours la même, j’étais moins radical dans son expression. En fait quelqu’un qui veut travailler avec moi, connaît pas mal de choses de ma façon de travailler. Si tu viens me voir, c’est parce que tu attends de moi que je sois comme je suis. Après, je peux te garantir que maintenant, je ne rêve que d’une chose, c’est de faire carrière avec Daniel Crespo et de pouvoir nous installer dans les ferias pendant quinze ans. C’est mon objectif, bien sûr. Émilio a rompu de façon unilatérale, pour les raisons qui lui sont propres mais sinon je serais encore avec lui. Je n’ai pas vocation à recommencer des histoires de façon perpétuelle.»
Tertulias : « Tu fais référence à Emilio de Justo, si l’histoire a été belle, elle ne sait pas très bien terminée, as-tu vraiment digéré l’épisode ? »
Luisito : « Ce genre de rupture se digère, mais tu n’en guéris jamais vraiment. Le temps est un maître et il fait son travail, donc évidemment, je suis passé à autre chose. Je n’ai pas trouvé ça très juste après tous les efforts faits. Comme je t’ai dit le temps fait son office, voilà. Qu’il ait la meilleure carrière possible et moi je ferai la mienne. »
Tertulias : « Comment tu juges l’évolution à des toreros (de Justo, Aguado, Solal) que t’as eu en main ? Est ce que tu retrouves des choses que tu leur as enseigné ? »
Luisito : « Le plus récent, c’est Solal et je suis ravi de voir que le travail accompli ensemble pendant deux ans, lui sert maintenant à faire partie des toreros français qui commencent à compter pour les aficionados et je suis ravi de son évolution. Emilio, a eu sa tauromachie qui a évolué après un énorme accident qui forcément a dû lui faire changer des concepts, des idées. Il torée différemment, il a son évolution qui lui est propre.
Pablo a aussi évolué. Même si on se voit encore beaucoup et que parfois nous parlons technique, il a fait son chemin. Au final, j’ai été là au moment où ils en ont eu besoin et je suis content d’avoir participé à leur évolution. Quand tu plantes un arbre, tu mets un tuteur pour l’aider à pousser. J’ai été le tuteur pendant quelques années. Quand tu enlèves le tuteur, l’arbre est libre de pousser comme bon lui semble..»
Tertulias : « Avec Solal n’y avait-il pas encore quelque chose à accomplir au-delà de l’alternative ? »
Luisito : « Oui certainement. J’avais pris cet engagement avec lui, de l’emmener jusqu’à l’alternative. J’ai rempli cet engagement avec trente novilladas, une alternative de grand luxe. En fait, c’est moi, qui avais besoin de partir. Solal est un garçon adorable, avec des qualités taurines indéniables. Il va faire son chemin, mais personnellement j’avais besoin de couper. J’avais besoin de prendre de l’air. »
Tertulias : « Cette réputation de dénicheur de talent et de « faiseur » de toreros n’est-elle pas frustrante puisque se terminant par des séparations ? »
Luisito : « Toutes les séparations que j’ai eues, sont de fait absolument différentes. Aguado, je l’ai laissé à la fin de sa carrière de novillero. Même si nous avons une énorme relation, je l’ai fait pour son bien même s’il ne l’a pas compris sur le moment. Il avait besoin d’aller voir si l’herbe du voisin, était aussi verte que ce qu’il pensait. Niveau tauromachie, c’était encore un adolescent, pour utiliser une image, avec ses certitudes qui se révèlent infondées une fois adulte. La vie est dure, la tauromachie est dure, il fallait qu’il se retrouve en face de la réalité.
Pour Emilio, c’est le torero qui m’a laissé de façon unilatérale et plutôt brusquement. Pour Solal c’était de mon fait pour reprendre ma vie en cours. Il se présente à moi des toreros qui veulent que je les apodère et qui ne sont pas trop mal placés dans l’escalafon mais avec qui je n’ai pas le feeling. Je vais être exigeant sur tout ce qui est la technique, les placements, je ne veux pas avoir à négocier des concepts techniques. J’ai besoin d’avoir un torero qui me demande d’être un guide, une aide. »
Tertulias : « Tu aimes bien tout maîtriser, y’a-t-il la place pour le dialogue avec Luisito?»
Luisito : « Bien évidemment je suis pas le sergent que je peux paraître. Et puis, j’ai appris aussi de toutes les relations antérieures que j’ai pu avoir avec les trois toreros que l’on a cité avant, J’aurais pu être beaucoup moins radical avec Pablo. C’était mon premier torero, puis tu te rends compte qu’il faut mettre de l’affect, de la compréhension. Il y a des choses qui sont plus difficiles pour certains que pour d’autres. Il faut être capable de le comprendre, d’en discuter.
Mon objectif, c’est de faire couper les oreilles à mon torero. S’il peut couper les oreilles avec ce qu’ils sait déjà…très bien. Il ne faut pas oublier qu’on les coupe en faisant parfois une tauromachie qui n’est pas forcément la tienne à la base, qu’il faut savoir faire des efforts et des concessions, pour arriver au résultat. Aguado au début de sa carrière a fait beaucoup de puertas gayolas centre piste. Il savait qu’à l’époque, le capote n’était pas son point fort et le temps qu’il évolue et qu’il arrive à avoir la technique qu’il a acquis, il a fait ça pour pouvoir exister. »
Tertulias : « Quelle est ton approche de la préparation d’un torero? »
Luisito : « Pour moi, il y a 3 principes qui sont les 3 piliers sur lesquels je base ma préparation. La technique pure et absolue, c’est à dire travailler toutes les versions de la muleta, de la cape, les toques, les hauteurs et les angles différents, et avoir tout ça dans ton sac à dos. Le jour où tu as un toro qui exige, à toi d’utiliser une de ses armes pour ne pas être pris au dépourvu.
Ensuite, il y a la partie que j’appelerai spectacle et mise en scène. 80% du spectacle taurin est prévisible et en tous les cas tu peux l’anticiper. Il y a bien sûr l’inconnue que représente le toro mais tu peux et dois préparer beaucoup de choses pour qu’une corrida se passe bien. Pour l’anecdote, une des rares choses qu’Aguado ait gardé de moi, c’est qu’il ne laisse jamais sa montera au centre de la piste après un brindis.
Je considère que c’est une bétise de mettre un objet au milieu de la piste, qui peut à un moment donné, te pourrir une série. Elle peut agir comme un aimant sur le toro. C’est donc une erreur que l’on peut contrôler. Ca fait partie de tous ces détails auxquels il faut être attentif. C’est de la gestion de spectacle. Le troisième pilier c’est la préparation psychologique. C’est faire d’un agneau, un lion. Je leur parle, je leur explique, je les motive. J’explique la dureté de la tâche. Tout reste possible au prix d’énormes sacrifices, une énorme volonté et pour celui qui veut, il peut. C’est pour cela que je veux le torero à mes côtés, pour pouvoir l’aider à visualiser les objectifs, et se donner les moyens de les atteindre. »
Tertulias : « Quand tu parles de technique, travaillez-vous uniquement le geste parfait pour qu’il le maîtrise absolument ou travaillez-vous par rapport aux toros et les encastes que vous allez avoir? »
Luisito : « C’est lié entre la stratégie taurine et la technique. Plus tu as de toques dans ton sac à dos, plus tu seras capable de les utiliser quand le besoin se fait sentir. Le plus grand technicien de tous c’est Morante sauf qu’on ne le voit pas. Il possède l’éventail complet de toutes les passes de la tauromachie qui existent. Il les connaît toutes. Morante sait toutes les faire, et si à un moment donné il a besoin de sortir cette passe parce ce que le toro la demande, il l’a à sa disposition.
Après j’ai décidé de travailler des choses avec mes toreros qui ne leur serviront peut être jamais. Mais en tous les cas, on les a travaillées de salon au cas où…Pour ce qui est des encastes, on est dans le domaine de la stratégie taurine. C’est du travail en amont de compréhension. Mon travail ce n’est pas de donner le poisson mais d’apprendre à le pêcher. Pour cela parfois, il faut que tu expérimentes telles ou telles techniques pour s’apercevoir que cela marche et te l’approprier. Nous travaillons une sorte de chorégraphie de l’idéal. Il faut savoir s’adapter et c’est le sens de mes conseils les jours de corrida. On fait des répétitions générales en toreo de salon tous les jours. »
Tertulias : « Pourquoi avoir accepter de prendre Daniel Crespo ?
Luisito : « C’est assez simple d’y répondre. En fait, je ne le connaissais pas. J’avais entendu parler de lui comme d’un très bon torero, et d’un garçon avec des qualités. Cet été, j’ai appris qu’il n’avait pas été répété au Puerto de Santa Maria alors qu’il avait il avait coupé 5 oreilles l’année d’avant sur 2 corridas et ça m’a paru absolument injuste car comment expliquer à ceux qui veulent être torero que les triomphes servent encore.
Le hasard a fait qu’on a des amis communs et nous avons été mis en relation, il y a une quinzaine de jours. J’ai rencontré un torero, mûr, conscient de sa situation, décidé et volontaire pour passer par là où je veux le faire passer et disposé à accepter mes conditions. Nous aurons très peu de balles dans notre fusil mais je suis disposé à l’aider. A moi de monter dans son bateau ou à lui de monter dans le mien. »
Tertulias : « L’homme t’a plu, mais qu’en est-il du torero? »
Luisito : « J’avais vu quelques images sur les réseaux sociaux quand il avait coupé les cinq oreilles au Puerto. Nous avions rendez-vous pour notre première rencontre dans un centre commercial. Je n’avais aucune référence physique qui me permette de le reconnaître et pourtant au milieu de 50 personnes qui sont rentrés dans la galerie, je ne sais pas pourquoi, mais j’ai su que cétait lui, voilà. Il est absolument torero. Ca fait partie des choses que je considère comme indispensables parmi les qualités pour être torero. Il faut avant tout y ressembler.
Nous parlons , et nous décidons donc de faire un bout de chemin ensemble. L’entraînement commence dès le lendemain. Daniel s’entraîne seul depuis quelques années, et je craignais qu’il arrive avec ce que je vais appeler quelques vices. Quand pendant trop longtemps, tu t’entraînes sans oeil extérieur qui corrige et guide, tu peux prendre pas mal de défauts dans la chorégraphie de base qu’est le toreo de salon. A ma grande surprise, je tombe sur un torero qui n’en a pas et qui torée avec beaucoup de justesse, de classe et de finesse. Je suis très heureux et très surpris de tomber sur les qualités que je vois depuis le début de notre collaboration et qui plus est, agrémentées d’une intelligence taurine assez rare.
Le petit défaut que je peux lui corriger le lundi, il n’apparaît plus le mardi. Il comprend les choses tout de suite. Avec ce que je vois de lui en photos, en vidéos, je découvre des choses assez incroyables. Ce n’est pas possible que ce torero reste sur la canapé quand d’autres sont en piste. Pour quelles raisons est-il passé entre les mailles du filet ? Je n’en sais rien. Je m’estime extrêmement chanceux qu’il me soit tombé entre les mains un des toreros que je crois être probablement un des plus doués de sa génération. »
Tertulias : « Et lui, pourquoi est-il venu te chercher ? »
Luisito : « Un ami commun et des gens de son entourage lui ont dit que je pouvais correspondre à ses attentes. Il cherchait quelqu’un avec qui pouvoir échanger, s’entraîner, parler de la vie, bref une chaleur humaine qu’il n’a jamais trouvé auprès d’un apoderado. Il ne voulait pas d’un mandataire assis derrière son bureau au téléphone qui cherche et trouve des contrats mais qui ne s’occupe pas de lui dans le quotidien. Je crois donc qu’on s’est bien trouvés. »
Tertulias : « Quels sont vos objectifs à court terme?»
Luisito : « Il n’y en a pas vraiment. J’ai déjà appelé plusieurs arènes françaises et je sais que ça va être difficile de rentrer dans un cartel. J’espère que les « petites » arènes que je connais en France donneront la chance à un torero de la qualité de Daniel Crespo comme elles ont su le faire avec Emilio de Justo. Leur vocation est aussi de donner leur chance aux toreros en devenir, à des potentiels qui ne sont pas connus et qui mériteraient de l’être. En Espagne, j’ai déjà une promesse de corrida qui devrait se monter. Et puis après il y a Madrid…Madrid est l’alpha et l’oméga pour nombre de toreros dans sa situation. Il a un toreo qui peut enflammer Madrid. Il y a aussi l’option Copa Chenel où nous allons essayer de rentrer. »
Tertulias : « Comme beaucoup avant lui, est-ce que notre pays peut devenir le chemin de la rédemption pour Daniel ? »
Luisito : « Je le souhaite. Après que ça vienne de la France ou de l’Espagne, je prends. Pour l’instant, on en appelle à toutes les bonnes volontés, qui ont un peu de sensibilité et qui ont envie de parier sur ce torero. Daniel n’a pas le droit de se perdre dans les abysses de la tauromachie et que les aficionados passent à côté de lui. Il a toutes les qualités pour être un torero important voire même une figura. »
Tertulias : « Dans une économie taurine sclérosée, le défi de remettre en lumière un torero oublié est immense, non ? »
Luisito : « Oui le défi est grand et c‘est pour ça que notre survie, notre possible décollage et sortie de la situation actuelle, passent par les arènes comme par exemple en France, les Saintes, Châteaurenard, Lunel, Gamarde, Aignan, Saint-Sever, Aire, Riscle, Saint-Gilles, Villeneuve etc… enfin des arènes qui au final n’ont pas vocation à programmer des cartels 100% figuras. et qui sont celles qui,ont découvert de nombreux toreros » oubliés ». Le cas d’Emilio de Justo en est le parfait exemple. »
Tertulias : « Est-ce que l’équipe est constituée »
Luisito : « J’ai toujours à peu près les mêmes professionnels autour de moi qui viendront s’ils sont libres. J’ai une équipe de cinq banderilleros et quatre picadors, dont des Français. Ce sont des gens avec qui je sais que je peux aller à la guerre, dans le bon comme dans le mauvais, sans qu’il n’y ait aucun souci. J’attends d’eux que je n’ai pas à intervenir et qu’ils soient suffisamment bons professionnels pour que quelque soit le toro qui sorte du toril, je sois absolument tranquille et que je n’ai qu’à m’occuper de mon torero. »
Tertulias : « Qu’attends tu d’un mozo de espada dans une cuadrilla ? »
Luisito : « Le mozo doit être un relais. Il est avec le torero dans les moments difficiles, les vrais moments difficiles comme celui de l’habillage par exemple. Pour moi, il doit faire corps aussi avec l’apoderado pour continuer à insuffler cette volonté de réussir, cette énergie en continuant a souffler sur les braises du feu intérieur du torero. Un mozo doit avoir avant tout et pour tout, la confiance absolue du torero pour la finance, la confidence. C’est pour cela que je n’ai jamais trop choisi les valets d’épée de mes toreros. »
Tertulias : « Dernière question, est-ce que Luisito le torero aurait pû supporter LuisIto l’apoderado et le préparateur ? »
Luisito : « Je ne pense pas car je n’avais pas la volonté absolue, déchirante et impérieuse d’être torero. J’ai été torero par facilités notamment techniques qui m’ont permis de l’être. Si je n’ai pas été plus loin, c’est parce que je n’avais pas le fond pour l’être. Je me suis rendu compte qu’au final, je n’avais pas le moteur suffisant pour occuper une place significative. Ce qui va sûrement me permettre de sauver Daniel Crespo, c’est son désir d’être torero et donc de vouloir mettre les pieds là où ça brûle, de faire la passe de plus alors que les autres ne la feront pas. Je serai là pour le pousser. J’essaie d’être un canalisateur et un catalyseur d’énergie et de volonté.
Si tu n’as pas un mental à tout épreuve, tu ne me supportes pas. Tu supportes encore moins l’endroit où je te demande de te mettre. L’une des premières questions que j’ai posée à Daniel quand on s’est rencontrés, c’est de savoir s’il n’avait pas mal au ventre, s’il n’en dormait pas d’être dans sa situation. Quand j’ai vu ses yeux quand il m’a répondu, j’ai compris. Pour survivre, il a un petit boulot. Il travaille au marché gare et décharge des camions de viande, il commence à 4 heures le matin. A chaque kilo déchargé, il se demande ce qu’il fait là. Il est torero et n’a pas à être là, ce n’est pas sa place. »
Tertulias : « Un dernier message à passer ? »
Luisito : « J’espère que les empresas auront la curiosité et la sensibilité de nous donner une chance. Je suis convaincu d’avoir un torero avec un potentiel hors norme, d’ailleurs ces jours-ci, l’apoderado d’une figura m’a dit qu’il le surveillait de près depuis quelque temps et l’aurait bien apodéré s’il n’était déja en relation avec cette figura. Techniquement je n’ai quasiment rien à dire. Avec Daniel, ça va être un travail de stratégie en piste sur les temps, les toques. Il m’a confié que le travail effectué le tranquilise. Il a enfin quelqu’un qui lui valide (ou pas ) ce qu’il fait. Ca serait bien d’avoir rapidement une opportunité pour que tout le monde se rende compte du torero qu’il est!»
Propos recueillis par Philippe Latour
Sacré personnage le Luisito ….. Mais mon cher Ludovic, des places seront disponibles sur nos terres Taurines Toristes Vic / Céret / Orthez / ALES et Corridas Toristes sur Arles (Le Dimanche de la Féria du Riz) / M2M (Escolar Gil) / Dax (Pedraza de Yeltes), plus complexe sera le placement du produit Crespo sur les Saintes, Châteaurenard, Lunel, Gamarde, Aignan, Saint-Sever, Aire, Riscle, Saint-Gilles, Villeneuve …..
Pari tenu Ludovic ????? Malheureusement on remettra le même couvert taurin en 2025, tout le drame de la Tauromachie actuelle.
Que du plaisir à lire vos entretiens Gallon / Cuillé /Luisito …. des passionnés.
D.ROGER