Eauze: Féria et 75 ans d’existence, interview du Président du Club Taurin.
Après deux ans d’interruption, COVID oblige, Eauze renoue avec l’organisation de sa Féria. Le 02 juillet sera la journée taurine organisée par la Mairie et le Club Taurin d’Eauze. Tertulias a rencontré Franck Lanati, son président, qui nous présenté cette journée qui sera aussi celle des 75 ans de son club taurin.
Tertulias : « Quel est le programme de cette journée taurine organisée le 02 juillet pour la Féria d’Eauze ? »
Franck Lanati : On va retrouver une vie normale puisqu’on n’a pas organisé de spectacles depuis 2 ans. On a programmé une journée complète.
Elle commencera, le matin à 11h, par une novillada non piquée. Seront lidiés quatre novillos de Jérôme Bonnet. C’est une ganaderia gersoise, habituée de nos arènes, avec laquelle nous avons toujours eu de bons résultats. Ce sera la huitième fois que cet élevage vient à Eauze. Comme on a la chance d’avoir une ganaderia gersoise, on a, dans notre région, une école taurine « Adour Aficion ». Chaque année, il y a un de ces élèves au cartel de la non piquée, comme, depuis la création par Pierre Miquel, il y a toujours un Français au cartel de la corrida. Cette année, pour la matinale, ce sera Juanito, Jean Larroquette. Le cartel sera complété par Tristan Barroso qui, montois d’origine, a commencé à Adour Aficion avant de rejoindre l’Ecole Taurine de Badajoz. Après la novillada, il y aura le repas de l’Aficion autour des arènes.
Tertulias : « Et l’après-midi ? »
Franck Lanati : « A 18h, il y aura une corrida avec des toros d’Antonio Bañuelos. Depuis une dizaine d’années, ce sera sa cinquième venue à Eauze avec de bons résultats. En 2020, on avait choisi un lot de cet élevage. A cause du COVID, la journée a été annulée. En 2021 nous avions reprogrammé les Bañuelos. Nouveau report, c’est tout naturellement que nous avons confirmé le lot en 2022.
Tertulias « Quels sont les matadors présents au cartel ? »
Franck Lanati : « Pour les toreros, nous avons essayé d’avoir une tête d’affiche qui sorte un peu de l’ordinaire par rapport aux cartels dont nous avions l’habitude. Ce sont les 75 ans du club, nous avons voulu marquer le coup. Antonio Ferrera sera le chef de lidia. Il fêtera ses 25 ans d’alternative. Ce sera son troisième paseo de la Féria d’Eauze. En 1994, il avait participé à la non piquée et avait remporté le prix au meilleur novillero. En 2009, pour la corrida, il avait coupé une oreille.
Le cartel sera complété par Alberto Lamelas. C’est un torero connu dans le Sud-ouest. L’an dernier, il avait triomphé à Mont de Marsan, coupant deux fois une oreille à une grande corrida de Pedraza de Yeltès. Le troisième, naturellement, sera un français. Adrien Salenc le nîmois, apodéré par Olivier Barratchart, fera lui aussi son troisième paseo dans nos arènes. En 2015, il avait triomphé lors de la non piquée et était au cartel de l’après-midi en 2019. »
Tertulias « C’est le 75ème anniversaire du club taurin, quelle est son histoire et celle de la corrida à Eauze ? »
Franck Lanati : « Cette histoire est liée à celle d’un grand Monsieur, Pierre Miquel. Il est à l’origine du développement de la tauromachie à Eauze. C’est aussi lui qui a fait de moi, l’aficionado que je suis devenu. Je lui en suis extrêmement reconnaissant ? »
Tertulias « Quand a lieu le premier spectacle « à l’espagnole » à Eauze ? »
Franck Lanati : » Le premier spectacle, on parlait alors de course hispano-landaise, a eu lieu en 1897. Cela fait 125 ans cette année. Par la suite Pierre Miquel en 1947, a fondé le club taurin d’Eauze. Pierre, grand aficionado et figure locale, a été élu municipal, adjoint au maire, a incité le maire Jean Faget en 1980 de faire une arène avec des gradins couverts. Pierre a été pendant cinquante ans abonnés à la Maestranza et n’a jamais manqué une Féria de Séville. Grâce à ses relations avec Oscar Chopera, ils avaient partagé les bancs de l’université de Toulouse, Pierre a pu organiser la première novillada à Eauze. Ce test a plutôt bien marché. Ils ont laissé passer cinq ans avant de remonter un nouveau spectacle. A partir de 1980 il y a eu des novilladas, puis des corridas à Eauze. »
Tertulias « Quand eu lieu la première corrida ? »
Franck Lanati : « Les quatre premières années, il y a eu des novilladas. En 1984, il y a eu la première corrida. Il y avait un lien fort entre Pierre Miquel et Nimeño II. Pierre, qui présidait dans toutes les arènes du Sud-est et du Sud-ouest, l’a rencontré en 1975 ; Ils sont devenus très proches. Dans les années 80 Christian, qui avait pris l’alternative, lui a fait remarquer qu’il ne pouvait plus jamais venir toréer à Eauze. La première corrida a été organisée à Eauze avec Nimeño. Jusqu’en 1989 et l’accident d’Arles, le nîmois a été présent à toutes les courses dans nos arènes. Aux côtés des vedettes de l’époque, Victor Mendès, El Yiyo, Niño de la Capea, il a coupé plusieurs fois des oreilles.
Tertulias « Quels sont les autres évènements qui ont marqué l’histoire des arènes d’Eauze ? »
Franck Lanati : « Une des corridas qui m’a marqué est celle de 1987 où il en avait coupé trois à des toros de Justo Nieto. Cette année, le vendredi, il y avait eu la représentation de l’opéra Carmen. A l’issue du quatrième acte Christian a lidié un toro. Les arènes étaient combles (lleno quinze jours avant le spectacle). À la suite d’un fort orage, la représentation avait pris trente minutes de retard. C’est à une heure du matin qu’’était sorti le toro pour Christian qui avait coupé les deux oreilles et la queue.
En 1997, Canal Plus a diffusé une corrida de la Féria d’Eauze avec César Rincon, Antonio Barrera et Rivera Ordoñez. César Rincon est venu pour la première fois en 1992 ; Pierre Miquel, qui avait le nez creux, l’avait proposé à la commission taurine durant l’hiver 91-92. En mai, il sort trois fois à hombros à Madrid. Un mois après, il est à Eauze. Arrivé aux arènes pendant la non piquée, il a signé des autographes et fait des photos jusqu’à deux heures de l’après-midi. L’après-midi, nouveau lleno.
Autre temps fort, en 1999, El Juli, qui venait de prendre l’alternative, a rempli les arènes trois semaines avant la date de la corrida. Il a été énorme devant des toros de Santiago Domecq. Au 6ème toro, il y a eu un gros orage. La piste était pleine d’eau. Il a même banderillé.
En 2002, il y a eu l’alternative de Julien Lescarret (parrain Fernandez Meca et Antonio Barrera). En 2005, il a gracié dans nos arènes Jeroncillo de Javier Perez Tabernero.
Il y a eu en 2017, quelques jours après la mort de Fandiño, une corrida de La Desehilla avec la sortie, avec le mayoral, en triomphe de Padilla et Juan Bautista. »
Tertulias : « A l’issue de la journée taurine, qu’est ce qui fait que les organisateurs elusates seront contents? »
Franck Lanati : « Dans un premier temps que le public ait répondu présent, c’est hyper important. On sera satisfait parce que le cartel aura attiré du monde. Après, quand les toreros triomphent, les toros tiennent la route. On peut être satisfait. Autre priorité pour nous que le public sorte des arènes content et qu’ils aient passé un bon moment. »
Merci Franck pour cette entrevue et rendez-vous le 02 juillet pour cette Féria d’Eauze. Pour réserver, par téléphone au 05 62 09 99 98 ;
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