Aire sur Adour : les Hoyo de la Gitana cassent l’ambiance
Très attendue après la corrida de Vic de 2021, la novillada de Hoyo de la Gitana d’Aire sur Adour a déçu. Inégaux de présentation, les bichos ont manqué de forces et de race . Inexistants au cheval, ils se sont très vite éteints au troisième tiers. Seul le quatrième, bien présenté, violent à droite et noble à gauche n’a pas été sifflé à l’arrastre.
Jose Rojo a fait preuve de beaucoup de bonne volonté mais a mal tué. Manuel Diosleguarde a coupé une oreille grâce à un bon coup d’épée. Isaac Fonseca a du métier, du recours et pèse sur les toros. Il coupe une oreille malgré une épée en avant.
Les plus déçus sont les organisateurs qui avaient mis les petits plats dans les grands plats. Mise en bouche sportive le matin , apéritif musical plein de saveurs et de fraicheur avant la course, même le soleil est présent . Hélas le plat de résistance n’a pas été à la hauteur de l’investissement et de la qualité du travail des Arsouillos. Mais en tauromachie, ce sont toujours les toros qui décident.
Fiche Technique
- Arènes d’Aire sur Adour : novillada de la Fête des Arsouillos
- 6 de Hoyo de la Gitana, inégaux de présentation et dénués de force et de race, seul le quatrième n’a pas été sifflé à l’arrastre.
- Jose Rojo : un avis et silence, vuelta
- Manuel Diosleguarde : silence, une oreille
- Isaac Fonseca : silence , une oreille
- 13 piques , cavalerie Bonijol, le prix au meilleur picador n’a pas été attribué.
- Salut des banderilleros au sixième
- Palco : Michel Fiorenza
- beau temps , 1/4 d’arène
Toro par toro
Le premier, léger, humilie dans la cape mais est très juste de forces. Il prend une première pique en poussant de façon désordonnées. La seconde est un simple picotazo. Le toro accroche Diosleguarde sur une tentative de quite. Jose Rojo hérite au troisième tiers d’un toro tardo , avec une charge limitée à un ou deux pas. Le torero insiste, essaie mais il n’y a pas grand-chose à faire avec un tel bloc de marbre. La faena, trop longue compte tenu du contexte, est conclue par une demie et deux descabellos. Silence pour le torero et quelques sifflets pour l’arrastre.
Le second, un peu plus costaud que le précédent, n’a pas de forces. Peu piqué Le Hoyo de la Gitana est noble mais manque d’énergie. Manuel Diosleguarde essaie d’en tirer quelques muletazos mais l’ensemble est fade et sans transmission par la faute d’un toro de plus en plus sosso. Silence après une mete y saca et un pinchazo, sifflets pour l’arrastre.
Le troisième est mieux présenté que les deux précédents. Dès son entrée en piste, il montre des signes de faiblesse. Il prend deux piques en poussant, mais tombe dès les premiers muletazos de Isaac Fonseca. Flojo, le Hoyo de la Gitana humilie mais n’a pas de charge. Le mexicain ne peut pas construire de vraie faena et finit par prendre l’épée de mort. Le bicho se couche seul après deux pinchazos, sifflets pour l’arrastre.
Le quatrième est le plus lourd et le mieux présenté du lot. Il prend trois piques avec de jolies arrancades mais avec plus de violence que de bravoure. Jose Rojo double avec autorité et enchaîne sur une bonne série à droite. Sur cette corne, le toro est violent et le jeune torero commet l’erreur de lui retirer trop vite le leurre sur chaque muletazo. C’est vaillant mais désordonné. Sur le piton gauche, le toro a une charge plus « douce ». Rojo en profite pour lier deux séries de naturelles plus posées. La fin de faena, surtout à droite, est plein de bonne volonté mais est brouillonne. Un pinchazo et une entière atravesada, pétition d’oreille, le novillero fait la vuelta, palmas pour l’arrastre.
Le cinquième est un joli novillo. Il prend deux piques en se défendant. Faible, il fléchit à plusieurs reprises. Soso, il tombe chaque fois que le torero baisse la main. Le toro ne transmet aucune émotion, et la faena manque d’intérêt malgré les louables efforts de Manuel Diosleguarde. L’application (et la patience) du torero lui permet de lier une belle série de naturelles, les meilleurs muletazos de la tarde. Un bon coup d’épée porté avec engagement permet à Manuel de couper une oreille., sifflets pour l’arrastre.
Le sixième prend deux piques en faisant sonner les étriers. Le toro manque de fond, de forces et de transmission. Avec métier et un certain talent, Isaac Fonseca, qui a un vrai potentiel, assure à lui seul le spectacle. Il commence par des cambiadas risquées. Il toréé près des cornes, aguante des charges longues à démarrer. Le final est trémendiste et porte sur le public. Ce dernier demande et obtient une oreille après une entière trop en avant. L’arrastre est sifflée.
Thierry Reboul (photos Peio Peyrelongue)
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