Aire sur Adour : Morenito de Aranda coupe trois oreilles aux Los Maños.
Reportée pour cause de canicule, la corrida du cinquantenaire des arènes aturines n’a pas attiré la grande foule. Pour une fois les absents n’ont pas eu tort. A Aire sur Adour ce jour, la faute en incombe aux toros de la ganaderia de Los Maños.
Dans le type, sans excès de poids, ils étaient peu armés. Même si le manque de tête est une caractéristique de ce fer, le premier quasi mogon était imprésentable, même dans une arène de troisième catégorie. Les deux suivants avaient ou bien peu de pointes ,ou bien des pointes abîmées. Au moral quelques arrancadas au premier tiers, ils ont peu poussé sous le fer. Distraits, les yeux a mi-hauteur voire perdus au loin dans le public, ils chargeaient sans grande conviction au troisième tiers. Très rapidement, ils ont pris possession du terrain des planches. Seul le premier avait du fond mais il manquait trop de tête pour transmettre la moindre émotion.
Morenito de Aranda est un professionnel. Il a fait ce qu’il a pu avec son second, un manso deslucido. Une oreille au second aurait récompensé l’application du torero. Une face à un toro peu armé et deux face à un toro qui part aux planches au second muletazo, c’est plus que discutable. Il est des sorties en triomphe qui ont peu de sens.
Thomas Dufau a été mal servi au sorteo. Il n’a pas réussi à donner du relief et de l’intérêt à deux faenas qu’il a mal conclue à l’épée.
Fiche Technique
- Aire sur Adour: Corrida du cinquantenaire des arènes.
- Quatre toros dans le type mais pauvres de tête de la ganaderia Los Maños pour
- Morenito de Aranda: une oreille, deux oreilles
- Thomas Dufau: silence (un avis), silence (un avis)
- sobresaliente Pepe Luis Gallego
- 8 piques, cavalerie Bonijol
- Président: Marc Amestoy
- 500 personnes
- Douceur puis fraîcheur.
Le reportage photos de Peio Peyrelongue (en cours)⤵️
Toro à Toro
Le premier, reçu à porta gayola par Morenito de Aranda., est dans le type mais très discret de tête et sans pointes. Il est imprésentable. Il prend deux puyazos en poussant, venant de loin à la seconde rencontre. Un bon quite de Thomas, De Aranda brinde au public. Il commence à gauche. Le toro embiste mais envoie des coups de tête. Le torero baisse la main , le Los Maños humilie.A droite, le toro répète. Le torero est élégant mais la tête du bicho enlève toute émotion. Le toro va à menos et la faena devient brouillonne. Morenito entre à matar pour une entière basse et efficace. Une oreille.
Le second est plus costaud mais lui aussi discret de tête et de pointes. Première pique sans mise en suerte, le toro pousse. Mieux lidié il ne pousse ni à la deuxième; ni à la troisième rencontre. Thomas Dufau débute la faena près des tablas. A droite, distrait, le toro cherche à sortir de la passe avant d’y être entré. A gauche, il n’est pas meilleur. Le torero s’arrime, fait des efforts mais le toro ne se prête pas à grand chose. Complètement deslucido, il est difficile à fixer et Dufau pinche deux fois avant de placer une entière basse longue à faire effet. Le landais a du mal à descabeller. Silence.
A mi-course sort un cardeño costaud et playero mais sans excès de tête et avec des pointes abîmées. Bien reçu à la cape par Morenito de Aranda, il est peu piqué à la première rencontre même s’il met les reins. Belle arrancada à la seconde, il pousse mais prend un picotazo. Début de faena, De Aranda ne lui donne pas assez de distance, . Le toro part aux planches à la seconde série de derechazos. Deslucido, il est un peu plus concerné par les premières naturelles puis ses mauvaises manies le reprennent. Morenito, se comporte en professionnel. Il fait ce qu’il peut peu avec très peu de matériel. Un pinchazo précède une bonne entière en place qui s’avère efficace. Deux oreilles incompréhensibles et incomprises.
Pour finir, sort un toro bien fait avec un peu plus de tête que les précédents. Première pique trasera et rectifiée, il prend un picotazo en guise de seconde pique. Thomas Dufau brinde au public. Distrait, le Los Maños manque de charge. Le torero s’applique mais le toro est attiré par les planches et manque de transmission. Thomas arrive à en tirer une bonne série à droite puis se fait bousculer sur la série suivante. Le Los Maños de plus en plus distrait se décompose en fin de faena. Il est impossible à fixer quand il s’agit d’entrer à matar, le torero met au deuxième essai un tiers de lame plate mais suffisante.
Thierry Reboul