Alès, respect Señor Alberto Lamelas
De cette clôture de la Feria d’Alès, on retiendra le combat d’Alberto Lamelas face au cinquième toro.
La marque Hoyo de la Gitana a été utilisée pour la dernière fois ce dimanche dans une arène. Ils sortiront maintenant sous l’apellation Perez Tabernero. Cette dernière n’a pas été une réussite. Ce changement de nom ne pourra pas masquer que l’élévage est en perte de vitesse et ses sorties très irrégulières. Il y a du travail pour retrouver la caste qui fait des Graciliano un encaste certes minoritaire mais intéressant.
Seuls quatre toros du fer initial sont sortis à Alès. Un des titulaires, blessé avant la course, a été remplacé par un Tardieu. Le cinquième, colonne vertébrale fracassée contre le peto, a été remplacé par un autre Tardieu. Le premier a surtout manqué de race et de forces. Le second avait du poder mais était un manso perdido.
Sanchez Vara a coupé une oreille à son second un toro sans race, dont la soseria lui a permis de lier quelques séries « joliettes » mais sans aucune émotion. Le trophée accordé à la demande d’une partie du public n’a pas été du goût du reste de l’arène. On est loin de lexigence qui a fait la renommée d’Alès. Il n’y avait rien à faire avec le premier rapidement parado (immobile).
Alberto Lamelas est un torero fait pour les toros complexes. Il a été servi avec le sobrero de Tardieu, manso perdido, très compliqué à droite et difficile à gauche. Le madrilène a prouvé, une fois encore, qu’il avait de la technique et un courage énorme. Respect Señor Alberto. Il a salué à son premier, un toro juste de forces, de peu de charge qu’il a toréé avec opiniâtreté.
Sebastian Ritter, une fois de plus, est passé sans peine, ni gloire.
Fiche technique
- Arènes d’Alès, deuxième corrida de la Féria 2023, quatre toros de Hoyo de la Gitana, et deux de Tardieu (3 et 5bis) , pour
- Sanchez-Vara : silence, une oreille généreuse
- Alberto Lamelas : salut, vuelta méritée
- Sebastian Ritter : silence, silence
- Onze piques et douze rencontres, cavalerie Heyral
- Président: Nicolas Pétriat (Orthez)
- Un tiers d’arène
- Il fait froid mais enfin il ne pleut plus
Voir le reportage photos de Philippe Gil Mir ⤵️
Toro a toro
Bien armé, haut est le premier. Il vient dans la cape de Sanchez Vara mais n’humilie pas. Première rencontre sans mettre le palo, le toro pousse à la seconde et troisième. Sanchez Vara pose trois très bonnes paires de banderilles. Le torero débute sa faena à gauche en se croisant, le bicho est noble. Sur la première série à droite, la muleta se fait accrocher. La suivante est plus templée. Le toro se complique et demande de plus se croiser pour lui imposer les derniers muletazos. Il finit parado. Sanchez Vara entre trois fois « a matar » pour trois pinchazos bas, le toro tombe. Silence.
Alberto Lamelas reçoit le second par larga et véroniques. Le toro boitille. Il prend une première pique en poussant. La seconde est un simple picotazo. Le toro est juste de forces. Le madrilène brinde à Manolo Vanegas. A droite le Hoyo de la Gitana vient droit sur l’homme. A gauche, par faiblesse il se défend. Retour à droite, le toro n’a plus de charge. Une série à droite et une à gauche montre que Lamelas est opiniâtre. Mais le toro est parado et limite l’intérêt de la faena. Le bicho menace de tomber seul quand le torero le place pour tuer. L’épée est basse et rapide d’effet. Salut
Le troisième est un Tardieu. Il remplace un Hoyo de la Gitana qui s’est blessé dans les corrales. Léger, il sort abanto puis saute dans la cape de Sebastian Ritter. Juste de forces, il est économisé au cheval paradoxalement à la première des deux rencontres. Début par doblones, le bicho n’a pas de charge et se défend dans la muleta. Il devient très vite compliqué à toréer et n’avance plus. Ritter va chercher l’épée de muerte. Un pinchazo, une demie en avant, le toro tombe. Silence
Le quatrième est le plus beau toro du lot. Sanchez Vara l’accueille par une larga et des véroniques. Il prend un unique puyazo en poussant sur une corne. Deux capotazos de Vara nous prouve que le Hoyo de la Gitana est faible. Le torero réveille les gradins avec un bon tercio de banderilles. Brindis au public. Début de faena par pechos de rodillas, le torero lie trois derechazos sincères. Malheureusement le toro est soso et l’ensemble manque d’émotion. Deux naturelles et un pecho déclenche la musique. Le Hoyo de la Gîtana est aussi soso à droite qu’â gauche. Le torero fait des efforts mais l’émotion est totalement absente. Certains aiment . Sic transit gloria mundi. L’épée, légèrement tombée, est efficace. Une partie du public demande l’oreille. Le président l’accorde. A juste titre une autre partie du public conteste.
Le cinquième est dans le type Graciliano. Il sort abanto. Il se fracasse la colonne vertébrale contre le peto. Mouchoir vert, le toro est puntillé en piste.
Le sobrero est un Alain et Frédérique Tardieu. C’est un joli toro astifino. Compliqué à toréer à la cape, il prend un puyazo appuyé. La seconde rencontre est un simple picotazo. La cuadrilla s’en voit pour poser les trois paires réglementaires. A la muleta, le Tardieu est violent. Alberto Lamelas s’arrime avec un toro très dangereux. A droite, c’est la bagarre. A gauche le toro est relativement plus simple sur les premiers muletazos,beaucoup moins par la suite. Retour au combat pour trois muletazos arrachés à droite. Le toro part aux planches. L’émotion est palpable dans l’arène et sur les gradins. Lamelas doit tuer ce manso dans ce terrain. Deux pinchazos. une entière basse portée avec courage, l’essentiel est fait et l’important préservé. Vuelta méritée, respect Maestro.
Le dernier toro de la Feria est un Hoyo de la Gitana dans le type et bien fait. Manso, il tarde à changer le cheval. Il prend quand même deux piques sans pousser. Sebastian Ritter brinde à Yon Lamothe. Le toro n’a pas un soupçon de charge. Ritter arrache des naturelles mais le toro est soso. Il n’y a aucune transmission et la tauromachie du Colombien est plus que limitée. Le toro se couche seul à mi-faena. Le toro est parado dans les tablas. Le torero abrège. Un pinchazo et un bajonazo concluent la Féria d’Alès 2023. Silence
Thierry Reboul
Merci monsieur REBOUL de rendre hommage au maestro Lamalas. Il n’est certes pas le meilleur torero du monde, mais il est l’un de mes toreros préférés car il justifie toujours ses cachets (probablement bien maigres) et se met toujours face aux cornes les plus terribles. Inoubliable son combat face à Cantinillo de Dolores Aguirre à Vic.
Beñat