Arles : Clemente et Adriano triomphent des Victorinos
Arles, Victorinos
« C’est à la fin du bal qu’on paie les musiciens » dit le dicton. C’est à la fin de la corrida, pourrait-on parodier, qu’on juge toros et toreros. Ce fut en tout cas le cas en ce lundi pascal dans les arènes romaines remplies à moitié.
Tout était parti passablement avec « Venenoso » un dangereux Victorino Martin, compliqué à tous les étages. José Garrido (silence, 1 oreille) en fut réduit à abréger cette initiale inutile bagarre. Le natif de Nacio se montra calme face à son deuxième cornu brutal. Il ne baissa jamais la garde pour révéler son adversaire au fil des passes et lui couper, au final, un appendice.
Clemente (salut au tiers, 2 oreilles) a fait preuve d’alacrité et de courage. Il s’octroya face à un premier adversaire encore compliqué sur les deux cornes. Il a eu le mérite d’arracher des passes une à une pour finir par de profondes naturelles.
Lors de sa seconde apparition, avec ce danger permanent qui flottait au-dessus de sa muleta, le torero aux cheveux d’or a su distiller, à gauche des passes d’airain pour signer avec le fer une estocade empreinte de sincérité.
Quant à l’invité de la dernière heure, il s’est montré ponctuel pour cet inopiné rendez-vous. Remplaçant au vol levé (il arrivait en droite ligne du Pérou, le jour même) le Mexicain Léo Valadez insuffisamment remis de ses fractures aux doigts, Adrien Salenc (désormais rebaptisé Adriano) a prouvé qu’il n’était pas sensible au jet lag. Il a avalé ses quelque 7 heures de décalage horaire avec brio et ce tout particulièrement lors de l’ultime combat de la feria.
En effet, s’il a souffert à l’estocade (deux vilaines traversadas) face à un premier adversaire ennuyeux, le protégé d’Olivier Baratchart a su fixer à la cape « Hebrero » avant de lui faire baisser la tête et le dominer de la voix et du geste. Un final enlevé et une entière ont récompensé par deux trophées l’engagement du Nîmois.
Parti sur un rythme préoccupant, cette course des Victorino devrait permettre en point d’orgue de lancer idéalement la temporada et de projeter sur le devant de la scène les deux toreros sortis par la grande porte
- Arènes d’Arles. Corrida. Toros de Victorino Martin pour
- José Gatrrido : silence, une oreille (avis)
- Clemente: salut (deux avis), deux oreilles
- Adriano : silence , deux oreilles
- Président: Jean-Paul Maragnon
- 1/2 arène
- Temps voilé
- Cavalerie Bonijol
Le reportage photographique de Daniel Chicot
Amor Antuñez « El Andaluz »
Nous venons d’apprendre le décès d’Amor Antuñez « El Andaluz » . L’ancien matador français était le beau-père de Clemente. Né à Nîmes en 1952, il avait pris l’alternative à Mauguio en 2004. Plus récemment, il avait apodéré , le novillero français Tristan Espigue et developpé une activité de fabrication d’objets et vêtements taurins.
Toute l’équipe de Tertulias adresse à Anne-Marie, son épouse, à Clemente et à sa famille ses sincères condéléances.
Incompréhensibles et injustes les deux oreilles coupées par Adrien Salenc qui n’a pas exécuté de faena, qui n’a pas dominé son toro, qui termine par une unique série sans le moindre accroc. Ce torero ne me convainc toujours pas, loin s’en faut.
Clemente est à revoir; il coupe à son second les deux oreilles qu’il aurait méritées à son premier, un toro incommode qui demandait les papiers. Et après un début prudent, Clemente s’est de plus en plus croisé pour parvenir à donner des frissons notamment sur quelques naturelles gauchères puis droitières du plus bel effet.
Enfin Garrido débute magistralement sa deuxième faena et obtient une oreille méritée grâce au final à une belle et spectaculaire mise à mort, le toro allant vraiment mourir en brave vers le centre et non vers le toril.
Vraiment injustes les deux oreilles de Salenc surtout comparées aux trois coupées la veille par trois toreros qui avaient réalisé de véritables faenas.
Beñat