Arles Lamelas trois oreilles majuscules
Arles Lamelas coupe trois oreilles majuscules
Sur les 19 toros proposés, six exemplaires de Yonnet (Hubert et Christophe) avaient été retenus avec soin. Et le lot présenté ce dimanche en terre arlésienne s’est montré parfois dangereux (1er, 2e et 4e) et les autres fois compliqués.
Alberto Lamelas
Et à ce jeu risqué, c’est Alberto Lamelas qui est sorti la tête haute par la grande porte. Un succès amplement mérité. Car couper des trophées à ces teignes très armés n’avait rien d’évident. Et le natif de Cortijos Nuevos a mis ses tripes sur le devant du sable pour venir à bout de « Gabian ». Un drôle d’oiseau qui n’entendait pas prendre son envol mais au contraire serré au plus le torero qui s’est croisé avec audace et sang-froid avant de glisser une entière. Deux oreilles ont ponctué ce combat fait de fougue et d’envie. Ces trophées Alberto les garda en main jusqu’à son retour au burladero. En confiance, l’Espagnol a encore flirté avec le danger face à « Belugo » qui mit par deux fois la cavalerie en l’air. Arrachant des passes une à une, une grande estocade clôtura cet après-midi des plus engagés.
Ses compagnons de cartels eurent moins de réussite.
Rafaelillo
A commencer par Rafaelillo, peu servi au sorteo avait face à lui « Beauduc » un assassin en puissance. Avec ses cornes en guise de flèches de cathédrale, le cornu ne pensait qu’à donner des coups de tête. Le combat ne s’éternisa pas. Par la suite, ce fut encore difficile face à « Ventoso » avec des passes distillées au compte-gouttes. Des applaudissements polis saluèrent sa prestation.
Alvaro de la Calle
Alvaro de la Calle eut comme premier toro « Neptune », un survireur qui n’a rien laissé passer ou presque à droite. A gauche, c’était moins pire mais le taximen de Salamanque à ses heures avait un drôle de client, impossible à embarquer. Lors de sa deuxième apparition, le labelisé sobresialente espagnol a fait preuve tout à la fois de courage (il en fallait forcément pour affronter ses tontons de la Bélugue) et de pugnacité. Mais avec l’épée à la main, il se montra trop court à quatre reprises avant d’enfin en terminer.
Dommage que les aficionados réclamant régulièrement « des toros, des toros » quand en piste ces derniers font preuve de faiblesse n’aient pas couru aux arènes avec plus d’entrain. Ces Yonnet méritaient bien mieux qu’un succès d’estime…
Paul Massabo
Fiche technique
- Arènes d’Arles, seconde corrida des Prémices du Riz 2023, six toros de Yonnet (525, 560, 555, 5490, 535, 550 kg) pour
- Rafaelillo: silence, applaudissements
- Alvaro de la Calle: applaudissements (avis), salut (avis)
- Alberto Lamelas: deux oreilles, oreille
- 13 piques, cuadrilla Bonijol
- Président : Mr Maragnon
- David Prados (cuadrilla d’Alberto Lamelas) a reçu le prix attribué au meilleur picador
- 1/3 d’arène
- Temps ensoleillé
Il est regrettable que les spectateurs qui maudissent et conspuent les toros sans force et sans âme qui sortent à longueur d’années ne se mobilisent pas plus pour des lots de qualité, de force et de respect tel que celui d’hier. 6 toros 6, avec la qualité et la difficulté du toro bravo. Quel bonheur hier après-midi, quelle émotion.
La corrida court à sa perte à cause des bobos gogos qui n’y connaissent rien, qui ne font aucune différence entre les limaces de La Quinta (si chères à Jalabert et maintenant à Luque) et les Yonnet qui semblent avoir été dignes de grand intérêt.
Il faut dire aussi que la plupart des organisateurs et journaleux taurins nous vendent les corridas de La Quinta comme des « corridas toristes et terrorifiques » (sic) ils n’ont peur de rien les types! N’allons pas chercher les fossoyeurs de la corrida chez Aymeric CARON.
Yonnet à Mont-de-Marsan et Dax? Rêvons un peu…