Azpeitia, Almirante et Colombo triomphent
A Azpeitia Almirante a été grâcié et Colombo a triomphé. Après l’intéressante corrida de mercredi, le public présent aux arènes de la cité basque a vécu une nouvelle très belle après-midi. Même l’empresario des arènes a été porté en triomphe à l’issue de la corrida. On ne peut rêver résultat plus positif.
Les toreros
Clemente n’était pas dans un bon jour. Après un bon début de faena au premier sa faena va à menos. Il coupe quand même une oreille demandée principalement par les supporters français. Au quatrième, il s’applique mais il n’arrive pas à corriger les défauts du toro. Il fait une vuelta après une épée basse.
Jésus Enrique Colombo a signé un bail de longue durée avec les arènes d’Azpeitia. Sa capacité à connecter avec le public, et en particulier les plus jeunes, est assez remarquable. Au premier sa faena a moins porté sur le public que ne l’attendait le torero. Superficielle elle a été conclue par une épée tendida. Les arènes lui refuse de convertir le salut en vuelta. Le vénézuélien a rencontré un toro de grande caste et de grande transmission. Sa faena a été spectaculaire et a mis en évidence l’entrega et la classe du Murteira Grave. Les purs aficionados auraient aimé une faena différente avec cet exceptionnel bicho. Colombo l’a mis en évidence et le public a aimé. L’indulto lui permet de couper deux oreilles et la queue symboliques. Les tercios de banderilles du Vénézuélien font vibrer le public et discuter les aficionados.
Jorge Martinez est un torero très fin mais aussi très froid. Ses deux faenas comportent de bons passages en particulier à gauche. Malheureusement le jeune espagnol est très froid. Il semble toréer pour lui. Le jeune homme a du potentiel mais il y a encore beaucoup de gangue à enlever pour mettre en lumière son potentiel. Il aurait pu cpuper une oreille à son dernier toro mais il a mal tué.
Les toros
Le ganadero de Murteira Grave a reçu avant la course le prix du meilleur lot de la Férie d’Azpeitia 2023. Il y a fort à parier qu’il sera de nouveau récompensé pour le lot sorti ce jour. Correctement présentés pour une placita de troisième catégorie, peu ou mal piqués, les toros portugais ont offerts des options aux toreros que ces derniers ont plus ou moins été capables de saisir.
Le cinquième, le fameux cinquième qui ne peut pas être mauvais, a été grâcié. Il a été exceptionnel au troisième tiers. Noble mais sans aucune naiveté, il est allé à mas répétant à l’envie et avec alegria dans la muleta de Colombo.
Objectivement nous avons assisté à un indulto de troisième tiers. Le bicho a été mal piqué et est sorti seul d’une pique trasera. Il n’a pas été remis en suerte ce qui laissera planer un doute sur sa bravoure. Sans ses règlements idiots qui ont faussé le premier tiers dans les arènes de troisième catégorie, on passe probablement à côté de très bons tercios de pique. La caste inoxydable d’Almirante, correctement piqué, aurait pu s’exprimer au premier tiers. C’est de la toro-fiction mais pas tant que cà.
Le triomphe des Palha à Aire, la très bonne corrida de Sobral à Céret, les très intéressants Veiga Texeira et Silva Herculano d’Orthez, il y a des toros au Portugal. Le transport est un peu plus cher mais la qualité est présente. A bon entendeur………..
Fiche Technique
- Arènes d’Azpeitia, dernière corrida de la Féria 2024. Six toros de Murteira Grave pour
- Clemente : oreille, vuelta
- Jésus Enrique Colombo :salut, deux oreilles et la queue symboliques
- Jorge Martinez : salut, salut (avis)
- Le cinquième Almirante, numéro 47, né en décembre 2019, a été indulté
- Salut de Thomas Ubeda au premier
- 8 piques et 9 rencontres
- Président :
- Demi-arène
- Ciel gris et parfois larmoyant
- Colombo, le ganadero, le mayoral et l’empresa sont sortis à hombros.
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Soldado Clemente
Le premier est léger mais bien armé. Suelto il ne s’emploie pas dans la cape de Clemente Le piquero rate sa cible, le toro passe sous le cheval et renverse monture et cavalier. La seconde rencontre se solde par une pique légère. Thomas Ubeda pose deux bonnes paires de banderilles et salue. Début de faena à droite, le toro est noble et répète. Il permet quelques bons derechazos. Sur le piton gauche, il est plus compliqué. Clemente ne pèse pas et ne baisse pas assez la main. Il est parfois en difficulté. Le toro se décompose et la faena va à menos. Le final par manoletinas est brouillon. L’épée est caidita et trasera. Le toro tombe rapidement. Oreille
Triguero Jésus Enrique Colombo
Le second est applaudi à son entrée en piste. Jésus Enrique Colombo le reçoit par des véroniques. Le toro est suelto. Il marche pour aller au contact du cheval. Il se défend et sort seul de la rencontre. Colombo le remet en suerte. La puya est basse et le toro se défend à nouveau. Bon quite de Jorge Martinez, le Vénézuéliens prend les palos. Le public apprécie le tercio de banderilles. Main sur la barrière, Colombo commence par le haut puis il met le toro au tercio. Première série de derechazos en force et sur les bordures. Le bicho est tardo et brusque. Un très bon derechazo puis le torero prend la main gauche. Le toro est éteint et la fin de faena est brouillonne. Colombo pinche puis met une entière tendida. Le toro tombe rapidement. Salut
Brigadeiro Jorge Martinez
Le troisième est bien présenté. Jorge Martinez le met en suerte après un accueil stylé pour une pique appuyée prise sans s’employer. Début par le haut, le toro est noble et met bien la tête dans la muleta. C’est bien fait mais la tauromachie de Martinez est froide. Il en est de même à gauche. Le toro manque de transmission. Le bicho va à menos et la faena s’en ressent. Martinez pinche puis met une entière basse en se blessant à l’épaule. La cuadrilla salue puisque le torero est parti à l’infirmerie. Martinez fera son retour dans le callejon pendant la lidia du quatrième.
Vinagrero Clemente
Le quatrième est lui aussi bien présenté. Clemente conclut sa réception par une belle demie. Très mal piqué le toro prend un puyazo appuyé en s’employant. Clemente double le toro avant de prendre le main gauche. Le toro est brusque. A droite il donne un hachazo à chaque passe. Retour à gauche, puis à droite , le bicho finit par désarmer le Français qui n’arrive pas à corriger ses défauts . La suite est brouillonne. Toro, torero et faena vont à menos. Clemente tue d’une demie basse mais efficace. Vuelta contestée par une partie du public.
Almirante Jésus Enrique Colombo
Le cinquième est costaud mais commode de tête. Jésus Enrique Colombo le reçoit par une larga de rodillas. Bien mis en suerte, le toro sort seul d’une courte rencontre avec le groupe équestre. Le quite par zapopinas porte sur le public. Le tercio de banderilles plus spectaculaire que sincère plaît au Tendido Joven . Début par cambiadas, le toro a de l’alegria. Le bicho est très encasté. Colombo en use en le toréant de façon spectaculaire en rond. Le bicho est aussi excellent à gauche.
La faena est dynamique spectaculaire mais en dessous de la classe de l’animal. L’animal est exceptionnel. Il passe et repasse à l’envie. Le torero cherche et obtient l’indulto. Juste avant le simulacre, le vénézuélien lie trois très belles passes templées que le toro prend avec classe. Colombo sait toréer classiquement. Dommage qu’il ne le fasse pas plus souvent. Deux oreilles et la queue symbolique, vuelta avec le mayoral et le ganadero.
Gabarito Jorge Martinez
Le dernier met la tête dans la cape de Jorge Martinez. Il prend une pique en poussant sur une corne. Il s’emploie plus à la seconde rencontre. Le toro est juste de forces. A droite le torero torée avec élégance maïs sans connecter ‘avec le public. Le bicho est noble mais manque de chispa. Dommage car il y a de jolis gestes de Martinez. La faena baisse de ton et le torero se fait accrocher. Le toro va à menos mais le torero se croise et la dernière série à gauche est intéressante. Les derechazos et redondos finaux ne s’imposait pas. Un avis sonne Jorge Martinez pinche à plusieurs reprises. Il tue d’une demie et un descabello. Salut
Ainsi se termine une très belle édition de la Féria d’Azpeitia par la sortie à hombros de Colombo, du ganadero , du mayoral et de l’empresa des arènes. De quoi faire rêver certaines commissions taurines et empresas françaises. Trois corridas et trois fois le public qui sort des arènes le sourire aux lèvres. Que demander de plus?
Thierry Reboul