Bayonne , corrida des six toreros: frustrations
Si Bayonne veut maintenir la corrida des six toreros, il y a des choses à revoir. S’il est louable de vouloir donner une chance à des garçons qui ont besoin d’un coup de pouce, il faut le faire avec des toros qui offrent un minimum de garanties. Des toros trop compliqués ou des élevages comme Castillejo de Huebra dont on sait qu’ils sont dans les profondeurs insondables du bache depuis des années ne permettent pas à des toreros de s’exprimer. Il suffit de demander à Olsina, Diosleguarde et Calerito ce qu’ils pensent de leur après-midi. Il y a suffisament d’élevages, en particulier en France, en devenir et qui se feraient le plaisir de sélectionner un lot avec du potentiel , histoire aussi de se faire connaître.
On éviterait de vivre une corrida telle que celle d’aujourd’hui dont toreros et public sortent frustrés.
Les toreros
Le premier est bravito au cheval. A la muleta, il est noble mais il manque un peu de longueur de charge. La faena de Juan de Castilla est sincère et appliquée mais un ton en dessous du potentiel du toro. Vuelta après une épée en place mais un peu longue à faire effet.
Le second a quelques qualités mais il a défaut. Il ne tient pas debout. Maintenu en piste il n’offre aucune option à Carlos Olsina. Silence
Le troisième est juste de forces mais il recherche rapidement les planches au dernier tercio. Manuel Diosleguarde torée avec sincérité. Malgré de jolis gestes, la faena manque, par la faute du cornu, de rythme et de transmission. L’épée est vilaine.
Il est compliqué de toréer le quatrième sosos et parado. José Fernando Molina le fait avec efficacité, métier mais sans jamais se croiser. L’épée est efficace et il coupe la première oreille de la tarde.
Le sobrero sorti en cinquième position a un peu de forces au contraire des toros précédents. Malheureusement il est décasté, violent et manque de race. Calerito, fort marri, fait ce qu’il peut et salue.
Le sixième est tout à tour noblote, violent , avisé puis de nouveau soso mais il ne passe jamais par la case « bon toro ». Christian Parejo fait des efforts,s ‘arrime, a du mal à assujettir le Murube puis il tue bien et vite. Oreille.
Les toros
On sait depuis longtemps que les toros d’encaste Murube, incontournables au rejon, ne sont pas bons en corrida à pied. Pepe Murube, qui rève de leur redonner leur lustre d’antan l’a écrit. Le Murube moderne, fait pour le rejon, est trop lourd et trop haut. En conséquence , il n’a pas la force pour pousser au cheval, n’humilie pas, tombe, ne tient pas la distance malgré un fond de bravoure et de noblesse . Les Castillejo de Huebra de Bayonne en sont la parfaite illustration. Très bien présentés mais hors du type original de l’encaste Urquijo-Murube , ils n’ont pu pousser que sur la première rencontre, même nobles comme le premier, ils sont vite devenus parados voire querenciosos. Et comme c’est souvent le cas dans cet encaste, certains étaient décastés. En résumé, un lot beau à voir mais avec très peu d’options.
Fiche technique
- Arènes de Bayonne, corrida des Six 2024. Six toros de Castillejo de Huebra dont un sobrero (5ème bis) pour
- Juan de Castilla : vuelta ‘(avis)
- Carlos Olsina : silence
- Manuel Diosleguarde : salut
- José Fernando Molina : oreille
- Calerito : salut
- Christian Parejo : oreille
- Saluts de Fernando Sanchez et Martin Bonifacio au troisième et de David Pacheco et Mathieu Guillon, au cinquième
- Président: Georges Lecloux
- 2/3 d’arène
- Pluie intermittente et parfois forte pendant quasiment toute la course.
Les Six vus par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Devoto Juan de Castilla
Le premier est superbe et applaudi à son entrée en piste. Il met la tête dans la cape de Juan de Castilla. Il prend une grosse première pique trasera en poussant. Comme prévu la seconde est un picotazo. Début de faena de rodillas par derechazos, cela fait effet sur le public. Le bicho est noble mais juste de forces. De Castilla le cite de loin mais le toro tombe. A gauche comme à droite, la faena est appliquée mais ne pèse pas sur le toro. Le torero est en dessous d’un animal qui pourtant se laisse faire. Un petit mieux sur la dernière série à droite, les manoletinas de rodillas sont surtout pour le spectacle. L’épée est entière et en place. Le bicho tarde à tomber et un avis sonne. Un descabello est nécessaire. Vuelta chaleureuse.
Tapapies Carlos Olsina
Le suivant est lui aussi sérieux. Le toro est invalide et tombe plusieurs fois. Il pousse un peu mais est peu piqué à deux reprises. Le Président le conserve en piste quand même en piste. Début de faena par le haut, le bicho tombe au troisième muletazo. Le toro est noble mais tient difficilement debout. Carlos Olsina s’applique mais difficile de donner de l’émotion dans un tel contexte. La faena dure au-delà du supportable. Olsina pinche avant de mettre 3/4 de lame suffisante. Silence
Antiguo Manuel Diosleguarde
Le troisième est lui aussi bien présenté mais ne s’emploie pas dans la cape de Manuel Diosleguarde. Mal mis en suerte, il pousse à la première rencontre. Tout cela finit par un picotazo trasero. Molina fait un très bon quite à un toro qui devient parado. Fernando Sanchez et Bonifacio Martin saluent après avoir posé de bonnes paires de banderilles. Diosleguarde débute par le haut sans perdre un pouce de terrain. Le Castillejo est noble mais manque de chispa. Le torero fait des efforts, les derechazos sont sincères mais le bicho, qui cherche les planches, manque trop de race pour transmettre. A gauche, il faut lui mettre la muleta sur les yeux pour qu’il ne s’échappe pas. La faena va à menos. L’épée est un vilain bajonazo. Salut
Zafronero José Fernando Molina
José Fernando Molina se fait accrocher la cape en recevant le quatrième puis se rattrape en donnant de bonnes véroniques. Deux picotazos traseros tiennent lieu de premier tiers. Molina double avec élégance et efficacité. Cité de loin le bicho vient mais s’arrête ensuite à mi-passe. Le toro est soso et vite parado. Molina doit faire les passes, faire croire que le toro charge et donner de l’émotion avec un toro parado. Vaste programme. Il le fait avec sincérité, envie, sans se croiser mais il n’y aucune émotion. L’épée est entière, quasi en place et efficace. Une oreille.
Curiosito Calerito
Le cinquième est léger mais bien armé. Il est aussi invalide puis se cassera une corne. Mouchoir vert .Il refuse de rentrer au toril. Calerito doit le tuer en piste.
Aperador Calerito
Calerito attend le sobrero à Porta Gayola et cela passe juste. Le toro s’emploie un peu au cheval venant avec du tranco à la seconde rencontre. Salut de David Pacheco et Mathieu Guillon au second tercio . Début par doblones, le toro est violent. Sur la première série à droite, il s’emploie à contrecœur. A gauche il est soso et se retourne à mi-passe. A noter un bon pecho puis le toro a de moins en moins de charge et est de plus en plus décomposé malgré les efforts de Calerito. L’épée est un peu en avant et tarde à faire effet. Salut
Malago Christian Parejo
Le dernier est moins bien fait mais il est bien armé. Bien piqué il se défend à la première et seconde rencontres. Début par le haut dans le terrain des planches, le toro est plus violent que noble. Christian Parejo lui arrache les passes . Le Murube devient soso et deslucido. Troisième stade le’ toro devient avisé. Parejo s’arrime mais il ne domine pas un toro au comportement incertain et la ‘faena manque d’intensité. Par contre à l’épée Parejo s’engage . L’épée est entière et efficace. Une oreille pour le plus français des toreros espagnols. .
Tellement juste cette resena ! 👏
… Cette corrida devrait permettre de valider des contrats à des jeunes pour l’an prochain et au final … que le chemin reste long et frustrant pour chacun d’eux … et pour nous aussi … j’ai parfois eu l’impression d’être à Madrid à la recherche de la caste perdue …
Côté Organisateur… je me demande ce qu’il se passerait si ils sondaient 50 personnes fidèles des arènes du sud-ouest avant de monter les cartels ? Ou même proposer des votes en ligne à une large audience d’internautes …
… Ils auraient sans doute un baromètre assez fidèle de ou ils mettent les pieds … avec une bonne programmation digitale … cela permettait d’éviter des pièges faciles (de mon humble avis)
Bref 2 corridas décevantes à Bayonne … et des taquillas tres moyennes … pas très bon pour l’avenir mais comme Roca Rey sera la demain … 🤞
Que du Plaisir mes chers amis de Tertulias « Il y a suffisamment d’élevages, en particulier en France, en devenir et qui se feraient le plaisir de sélectionner un lot avec du potentiel, histoire aussi de se faire connaître » :
– Qu’en pensent les béotiens et gardiens du Temple de la FSTF !!!!
– Une évidence les Baratchart & Co / Yoyot – Christophe et autres bénévoles des commissions taurines des arènes de 1ère Catégorie pour la temprada2025 : la Journée 100% Toro Made In France.
Mon prochain Front Républicain Taurin :
– Les Robert Margé le Samedi 7 chez les Foulards Rouges,
– Mon office religieux dominical : 1000 Km pour une messe exceptionnelle du Curé de Valverde le Dimanche 8 sur Arles ….. Allélouia
Au Plaisir
D.ROGER