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Bayonne , le métier de Roca Rey et la classe de Juan Ortega

Le public est venu en nombre à Bayonne pour voir Roca Rey et est passé un peu passé à côté de Juan Ortega. Le Péruvien a fait son job sans être en difficulté sans aller plus loin que le minimum attendu. Il n’a pas très bien tué mais a quand même coupé quatre oreilles. Juan Ortega a été absent à son premier toro. A son second certains muletazos ont été d’une profonde lenteur et d’une grande pureté. Lui aussi a mal tué. Le public a salué mais n’en a pas apprécié toutes les saveurs. Adriano , aux côtés de deux figuras, a tenu son rang coupant une oreille méritée au troisième. Le desixième ne permettait rien.

Les Zacarias Moreno présents dans les trois tiers n’ont pas été au niveau de ceux de 2023. Nobles mais pas soumis, ils ont pourtant permis aux toreros de s’exprimer .

Les toreros

Le premier donne des coups de tête. Juan Ortega reste sur la réserve et tue avec prudence. Silence. Quand les rythmes du torero et du toro rentrent en résonnance, cela donne des derechazos et des pechos d’une profonde lenteur. Le public apprécie mais ne savoure pas et pourtant il y avait de vraies saveurs dans cette faena. Malheureusement Ortega tue mal et doit se cotenter de saluer.

Andrès Roca Rey va mieux. Son premier toro très collaborateur lui permet de réaliser une faena « regular » sans plus mais qui porte sur un public venu pour voir le Péruvien. L’épée est engagée mais caidita. Deux oreilles, une aurait largement suffi. Le cinquième est quelconque. Roca Rey est très au-dessus du bicho qui est soso et juste de forces. La faena est anodine. Elle vaut une oreille d’autant que l’épée est dans le rincon d’Ordoñez. C’est Roca Rey donc ce sera deux oreilles.

Le troisième est noble mais avec de la caste. Adriano lui propose une faena bien construite avec de bons passages. Secoué, pour avoir voulu faire des luquesinas qui ne s’imposaient pas, le Français conclut par une entière suffisante et coupe une oreille. Dès son entrée en piste, le sixième n’est pas clair. A la muleta, il est quasi intoréable. Adriano y perçoit un problème de vue. Ce qui est sûr, c’est que le Zacarias Moreno est un manso deslucido. La Féria de l’Atlantique finit par un silence.

Les toros

Très bien présentés, les toros de Zacarias Moreno ont été, à l’exception du sixième, intéressants. Bravitos au cheval, nobles à la muleta ils demandaient quand même à être lidiés. Le premier a mis en difficulté Ortega. Les second et cinquième sont tombés sur le super pro qu’est Roca Rey mais le Péruvien a du les règler en début de faena. Les troisième et cinquième ont permis à deux toreros aux styles différents de s’exprimer.

Fiche technique
  • Arènes de Bayonne, dernière corrida de la Féria de l’Atlantique 2024. Toros de Zaccarias Moreno pour
  • Quatorze piques , cuadra Bonijol
  • Président: Christophe Robin
  • Quasi lleno compte tenu de la limitation de jauge.
  • Soleil de début de mois de septembre.
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Brasileno Juan Ortega

Le premier est haut et bien armé. Il met la tête puis se freine dans la cape de Juan Ortega. Il prend une première pique trasera sans s’employer et sort seul de la seconde. Ortega le fait piquer une troisième fois pour un léger picotazo dont il sort seul. Le bicho donne des hachazos au second tercio. Ortega double avec plus d’autorité que d’élégance. Le toro est noble mais avec de la force. Desconfiado, le torero se fait accrocher la muleta. Le toro n’est pas exceptionnel mais le torero n’y est pas.  L’entrée à matar est prudente,  l’épée caida mais efficace.  Silence

Rebujino Andrès Roca Rey

Le second est gordito. Andrès Roca Rey le reçoit avec efficacité. Sans mise en suerte il prend une vilaine pique trasera. Du coup le bicho part aux planches. La seconde est un picotazo trasero. Adriano fait un bon quite par chicuelinas,  Roca Rey répond par des gaoneras serrées. Salut des banderilleros. Roca Rey débute par des statuaires.  Au centre,  cite à mi-distance,  la première série règle le toro. Le bicho est noble et le torero se sert de son métier pour en profiter . Le Péruvien prend la main gauche et impose sa loi à un toro qui manque de chispa. Plus collaborateur qu’adversaire il manque de transmission. Réduction des terrains, le final trémendiste porte sur le public. L’épée est entière et caidita. Le toro tombe rapidement. Deux oreilles, une de trop.

Golfito Adriano

Le troisième est bien présenté.  Adriano le reçoit avec élégance. Première pique,  elle est légère et très trasera. Le toro va aux planches. La suivante se résume à un picotazo trasero lui aussi. Ortega dessine trois belles véroniques et une demie. Adriano entame les débats par le haut,  le toro a besoin d’être canaliser. Il continue par des derechazos et un pecho de qualité. 

Cité de loin,  le bicho vient,  met la tête en attaquant la muleta.  Il manque un peu de forces. A gauche il baisse un peu de rythme. Le Français s’applique et torée avec sincérité.  Petit à petit le bicho va à menos.  Le final par redondos porte sur le public mais pas forcément sur le toro qui est presque parado. Il en est de même des luquesinas où le torero se fait accrocher. L’épée est entière mais légèrement caidita. Un avis sonne.  Le bicho tarde à tomber. Une oreille

Lechon Juan Ortega

Le quatrième est bien fait et bien armé.  Juan Ortega est en difficulté à la cape. Pique trasera,  le toro pousse sur une corne. Il sort seul de la seconde.  Le Sévillan attaque par le haut puis double avec beaucoup d’élégance. Les premiers derechazos sont de grande classe et pecho et trinchera sont superbes. Le toro est noble et a le rythme qui convient à Ortega. Les gestes du torero sont d’une grande pureté. Une bonne série à gauche est conclue par un pecho très lent et proond. Pour tuer le toro est difficile à fixer. Ortega pinche avant de mettre une épée caîda mais efficace. Salut

Africano Andrès Roca Rey

Le cinquième est suelto. Andrès Roca Rey le fixe au centre avec efficacité. Sans mise en suerte, le Zacarias prend deux piques sans s’employer. La corne droite est abîmée. Adriano fait un bon quite. Doblones , le torero se place lui même le toro pour l’alternance cambiadas pechos.  En trois derechazos autoritaires,  il règle le toro. Même motif, même solution à gauche, hélas le toro manque de rythme.  La faena est intéressante mais manque de transmission. Pour compenser Roca Rey réduit les terrains faisant même des luquesinas pour conclure. L’épée aboutit dans le rincon d’Ordoñez. Deux oreilles, une de trop mais le public est venu pour Roca Rey.

Morisqueto Adriano

Le dernier toro de la temporada bayonnaise est sérieux de présentation. Adriano le reçoit par deux largas de rodillas.  Le toro est compliqué à la cape et a un comportement pas très clair. Il prend une pique en poussant.  A la seconde rencontre,  il met les reins s .  La troisième trasera ET forte ne s’imposait pas. Début par doblones,  le toro n’est pas très clair.  Il marche,  donne des coups de tête et ne démarre que très contraint. Le torero pense à un problème de vue. Ce qui est sûr c’est que le bicho est un manso deslucido et très vite décomposé. Par la force des choses, Adriano prend l’épée. Il pinche à plusieurs reprises puis met une épée basse puis repinche avant de conclure par une entière basse elle aussi.  Division légère puis silence.

Thierry Reboul

3 réflexions sur “Bayonne , le métier de Roca Rey et la classe de Juan Ortega

  • Ce que vous écrivez est terrible mais tellement réaliste. Il est à espérer que beaucoup vous liront.

    Beñat

  • caida peut-etre la premiere épée d’Ortega mais efficace en moins de10 secondes. Caida mais au bon endroit!!!!

    • Dominique
      plus l’épée sera tombée plus le toro tombera vite car c’est le poumon et non la veine caudale qui est touchée. Si l’épée est tombée, elle n’est pas en bonne place et son éxécution est plus que douteuse. Souvent une estocade en place et sincère est un peu plus longue à faire effet. Le problème est qu’aujourd’hui on confond bonne estocade réalisée dans le règles et estocade rapide d’effet.
      cordialement
      Thierry

Commentaires fermés.

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