Reseñas

Bilbao: Roca Rey et les autres……

Retour des corridas à Bilbao après deux années blanches pour cause de pandémie. Les arènes ont été rénovées . Peintures refaites, écrans géants , sièges remis en état pour les nouveautés, par contre la couleur du sable et la météo n’ont pas changé. Débutée sous le soleil, la corrida s’est teminée sous un ciel gris et quelques gouttes. Le vent, parfois violent, a géné les toreros .

Deux déceptions pour cette reprise, une petite demi arène et lles toros. La présentation était indigne de Bilbao . lLes sept toros ont manqué de fond et de race . Hermoso de Mendoza, mal servi par un San Pelayo décasté, a fait ce qu’il a pu. Manzanarès est en fin de carrière, son toreo reste élégant mais est atone. Il met de plus en plus de distance entre lui et le toro. Talavante n’a toujours pas retrouvé le niveau qu’il avait avant son premier retrait des ruedos. Il a passé une après-midi sans peine ni gloire. Roca Rey est au sommet de son art. Il a une capacité à lier les passes en aguantant et sans perdre de terrain. Son poder phénoménal s’exerce aussi bien sur les toros que sur le public. Pas le mieux servi par le sorteo, il n’est passé pas loin d’une sortie par la Puerta Grande.

  • Arènes de Bilbao , ré-inauguration des arènes de Vista Alegre
  • un toro de San Pelayo pour le rejon, cinq toros de la ganaderia Jandilla et un de Vegahermosa (6ème) très justes de présentation manquant tous de fond et de race pour
    • Pablo Hermoso de Mendoza: silence
    • Jose Maria Manzanarès: une oreille, un avis et silence
    • Alejandro Talavante: silence, silence
    • Andres Roca Rey: une oreille, une oreille
  • treize rencontres pour douze piques
  • Salut des banderilleros Fini et Izquierdo au 3ème, Manbru au 5ème et Moriilo au 6ème
  • Président Matias Gonzalez
  • Beaucoup de vent, un ciel de Bilbao avec quelques goutes à partir du quatrième , une demi arène
Le reportage photos de Philippe Latour ⤵️
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Toro a toro

C’est au rejoneador basque Pablo Hermoso de Mendoza que revient l’honneur d’ouvrir les débats. Son adversaire est un toro de San Pelayo (propriété du Niño de la Capea) bien fait mais plus que dépointé. L’animal est juste de forces et peu collaborateur dès sa sortie en piste. Le cavalier lui pose deux rejons de castigo. Au banderilles, le bicho est quasi parado et ne permet pas grand-chose. Pablo est toujours un grand cavalier mais son opposant du jour ne lui a pas permis grand-chose. Salut au tiers après un rejon de muerte très efficace, sifflet à l’arrastre.

Le second est un Jandilla bien armé mais léger et qui manque de tamaño . Il pousse à la première rencontre soulevant même le cheval Talavante réalise un bon quite par chicuelinas suivies d’une demie. A la muleta, le toro est noblote et se retourne vite. Il déborde Manzanarès sur la première série. La suivante à droite est meilleure. Elle porte sur un public bien moins connaisseur que celui des Corridas Generales. Le torero d’Alicante est vieillissant. Il manque d’alegria et ses muletazos sont très souvent fuera de cacho et sur le pico. Il a gardé une ’élégance surrnnée mais la chispa n’est plus là Le toro finit soso. Le torero enchaîne les séries sans ame ni poder. Le public a pourtant apprécié car, après une entière tombée, il obtient une oreille que le très expérimenté Matias Gonzalez ne lâche qu’à la dernière seconde.

Le troisième est très juste de présentation. Il est abanto et part vers les tablas après chaque passe de cape d’Alejandro Talavante. Le torero finit par le garder au centre et lui donne une superbe série de « véroniques en tablier ». Mal piqué, le toro prend un premier puyazo en se défendant puis un picatazo. Faible il fléchit dès que le torero l’oblige. Talavante le toréé à mi-hauteur, sans peser sur lui. Il le soutient avec la muleta. A gauche le Jandilla , tardo, manque d’intérêt tout comme une faena qu’il a largement contribué à rendre tristounette. Un pinchazo, une entière basse et longue à faire effet. Silence pour le torero et sifflets pour le toro.

Le quatrième , un peu mieux (ou moins mal) fait que les précédents prend , lui aussi, une pique sans mise en suerte et un picotazo dont il sort seul. Roca Rey  commence sa faena par le haut , enchaine par une cambiada et un pecho sans perdre un pouce de terrain. Le décor est planté.,l le péruvien. a connecté avec le public Andres lie dans le même style deux autres séries de derechazos en pesant sur le toro. A gauche, le Jandilla est plus fade.  Retour à droite pour deux séries en réduisant les terrains et en s’exposant encore plus. Une entière caîdita fulminante libère une oreille qui aurait pu être doublée sans le pinchazo à la première entrée à matar.

Le cinquième est lui aussi très juste de présentation. Sous les premières gouttes de pluie, Manzanarès l’accueille par une bonne série de véroniques. Le toro pousse malgré qu’il soit mal piqué à la première rencontre, la suivante n’est qu’un picotazo. Manzanarès ne pèse pas sur lui lors de la première série à droite et se fait arracher la muleta à la seconde. Le toro est un peu exigeant, le torero d’Alicante lui sert une faena sur le voyage sans poder ni transmission De la faena , on ne retiendra qu’une série à gauche L’ennui s’installe en piste jusqu’à l’entière en place et efficace qui clôt la prestation de l’alicantino.

Le ciel est aussi gris que le sable des arènes quand sort le sixième. Le toro, mieux fait que les précédents, prend deux bons puyazos en mettant les reins. Talavante débute sa faena par des doblones. Le jandilla se défend plus qu’il ne charge. Après une bonne première série à droite, Talavante enchaîne les passes sans grande motivation à un bicho qui manque de fond et de race. Le torero semble s’ennuyer en piste. Le public s’ennuie lui pour de bon. Un vilain bajonazo termine une après-midi sans peine ni gloire du torero de Badajoz.

Le dernier toro est un Vegahermosa dont la présentation ne relève pas celle du lot. Mal piqué, il prend deux puyazos, le second par le picador de réserve. Le toro est manso, suelto et andarin. Il manque de caste et de race. Roca Rey la main sur les talanquères enchaîne plusieurs muletazos dans un mouchoir de poche ,aguantant certains de manière extraordinaire. C’est le début d’une faena de triomphe. Hélas le toro offre peu d’option. Le péruvien, très motivé et porté par le public, enchaîne par une bonne série à droite. Il pèse sur un toro qui manque totalement de classe.

Sur l’autre corne, l’animal est encore moins bon. Roca Rey s’arrime et essaie de l’améliorer. Il n’y parviendra que partiellement.  La fin de faena, plus trémendiste et plus brouillonne, montre que le péruvien a aussi du pouvoir sur le public. Final par luquesinas , les manoletinas des temps modernes, conclusion par un grand coup d’épée, le public réclame les deux oreilles synonymes de Puerta Grande. Avec sagesse, le Président n’en accorde qu’une pour une faena intéressante mais qui est allée à menos par la faute du toro.

Thierry Reboul (corrida vue d’une barrera sol , tendido 7 des arènes de Vista Alegre).

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