Bilbao, sans toros…

Bilbao, sans toros..

Contraste de température avec les chaleurs caniculaires de la veille. Retour de Morante après le fracaso de mercredi, sans régime drastique, ni séance de sauna express (cf incident de la veille). Du monde dans les gradins venus voir l’idole péruvienne des foules … Bref retour à une normalité de milieu de semaine en feria taurine de Bilbao, celle où les cartels de vedettes attirent enfin un public nombreux et laissent à penser qu’il y a encore de l’avenir pour cette grande feria du nord de l’Espagne.

Invité à saluer avec ses compagnons de cartel, Morante a la vexation tenace et reste derrière la barrière alors que ses deux collègues reçoivent l’ovation du public.

La corrida

Heureusement que Cubilon sortit des chiqueros, car sinon le mayoral du Puerto de San Lorenzo serait reparti la tête très basse. Néanmoins, ce ne fut pas suffisant pour sauver un lot haut sur pattes et bas de moral et de condition.

Morante, boudeur lors de l’accueil du public est tombé sur un lot sans fond. Une demie et un beau quite par chicuelinas ne suffiront pas pour rabibocher pour de bon Bilbao et le torero de La Puebla.

Manuel Escribano traverse un bon moment et cela se voit dans son attitude en piste. Il tomba sur le bon deuxième et livra une prestation solide même si toutes les options côté droit ne furent pas complètement utilisées. Il n’y avait que peu de choses à faire avec le cinquième. Escribano garde son crédit intact en terre basque.

Roca Rey électrise les foules. Dans un ouvrage sans grandes envolées avec son premier adversaire, il réussit à capter l’attention du public suffisamment pour couper une oreille. Avec le dernier, à l’impossible nul n’est tenu, pas même Roca Rey !

Fiche Technique

• Bilbao, arènes de Vista Alegre 5ème festejo des corridas Generales 2023
• Toros de Puerto de San Lorenzo pour
  • Morante de la Puebla : silence, palmas
  • Manuel Escribano : oreille, saluts
  • Andres Roca Rey : oreille, silence (avis)
• 12 piques
• Président : Matias González 
• Public : 3/4 d’arène
• Météo : beau temps chaud puis couvert.

Toro a toro

Granero – Morante de la Puebla

Frio de salida, et semble-t-il bloqué au niveau du train arrière, le Puerto de San Lorenzo n’offre pas les conditions d’un desquite au torero de La Puebla. Clairement l’animal est infirme, et les quelques tentatives de passes de muleta ne font que le confirmer. Morante abrège et personne ne lui en veut vraiment. Pitos pour la dépouille.

Cubilon – Manuel Escribano

A puerta gayola qu’il maîtrise à la perfection, Escribano reçoit le Puerto. Après larga, en gagnant le centre, l’andalou délivre une belle réception de cape. Le toro prend deux piques avec envie mais sans puissance. Le quiebro final aux banderilles fait lever Bilbao. Après un début plein centre pieds joints, Escribano profite de la belle charge pour donner trois séries droitières de bon ton mais quelque peu décentrées. A gauche le Puerto serre l’homme. Toro et torero sont allés « a menos ». Entière trasera concluante. Oreille. Ovation à la dépouille.

Cubanoso – Andres Roca Rey

Le toro est sans fixité au capote. Le Puerto s’emploie un peu sous la première des deux piques. Démarrage par le haut puis por detras pieds joints sans rectifier la position. Le toro manque de transmission. Roca tire des lignes droites puis contraint plus le toro en réduisant les distances. La bête s’épuise assez vite. Roca Rey enfouit une entière et l’oreille tombe.

Langosto -Morante de la Puebla

Enfin Morante lie une série de veroniques rematée par une superbe demie. L’artiste confirme un regain de forme avec un quite par chicuelinas ajustées et la revolera. Le temps est devenu bilbaino, le ciel est gris foncé. Sans prélude, Morante attaque par derechazos..trop de passes vont rester accrochées. Les séries des deux bords ne vont jamais permettre de construire une faena cohérente, le Puerto s’avérant qui plus est fuyard et cherchant les planches. Deux tiers de lame. Descabello. Palmas. Sifflets pour le toro.

Caretillo – Manuel Escribano

Après une tentative avortée de puerta gayola, Escribano reçoit dans les plis de sa cape une corne gauche qui semble intéressante. Le Puerto reste discret sous la pique. Après un raté initial, le sévillan délivre un tiers de banderilles de qualité. Après un début par cambiadas, le toro s’éteint vite. Les tentatives d’Escribano s’avèrent rapidement vaines pour redonner vie au Puerto qui reste sur la défensive. La faena s’éternise et l’entière habile fait rapidement tomber le toro. Saluts. Quelques pitos pour le Puerto.

Cigarro – Andres Roca Rey

Le laid Cigarro ne fit rien de bien tant au capote que sous le fer et aux banderilles. Le toro cherche dès que possible les tablas lors de la faena. Roca Rey a un mal fou à lier des passes à un tel animal. Le torero n’est pas avare d’efforts contrairement au Puerto. La faena dure (inutilement) longuement.Avis. Silence pour le torero et quelques sifflets pour le Puerto.

Philippe. Corrida vue du tendido 6, file 4.