Boujan, Clemente Jaume à hombros
Clemente Jaume est sorti à hombros de la première novillada de la Féria de Boujan. Le local de l’étape a été appliqué et courageux mais l’oreille coupée au cinquième est discutable. Jésus Moreno, suite à sa blessure de Madrid, est compètement desconfiado et diminué physiquement. Cid de Maria est un torero intéressant, dommage qu’il ait fait trop piquer son Valverde.
Les vrais vianqueurs de cette novillada sont les novillos des fers français de Turquay et Valverde. Bien présentés, leur potentiel, hélas, n’a pas été utilisé, ni mis en évidence par les novilleros.
Les novilleros
La faena de Jésus Moreno à son premier Valverde est superficielle.Le torero n’utilise pas tout le potentiel de son adversaire. La mise à mort est laborieuse. Totalement desconfiado, Moreno balbutie son toreo face à un Turquay qui pourtant permettait. Salut à la demande de sa famille. Manifestement le novillero n’est remis ni physiquement ni psychologiquement de sa blessure de Madrid.
Le second Valverde est noble et exigeant. Quelques bons passages dans la faena de Clemente Jaume, mais l’ensemble est en dessous du potentiel du bon novillo. L’épée est bonne pas la puntilla. Oreille. Le cinquième, Turquay, est vite avisé parce que le novillero le toréé sans donner de la longueur à la charge. Il s’est fait voir ce qui est rédhibitoire avec un Santa Coloma. Dans un contexte dangereux Clemente Jaume s’applique, fait preuve de courage. Il tue mal et pourtant il coupe une oreille (sic)
Le troisième, Turquay, est juste de forces, difficile à gauche. Il va rapidement à menos. Cid de Maria s’applique mais le toro n’offre pas d’options. Silence Le dernier, un Valverde de respect, est massacré à la pique avec la complicité de Gomez Escorial. Quelques bons muletazos de Cid de Maria mais on aurait dû voir autre chose compte tenu de la noblesse du toro. Une oreille généreuse
Les novillos
Pour la première novillada de la Féria 2024, les organisateurs de Boujan ont proposé un desafio entre les ganaderias de Manu Turquay et Jean Luc Couturier Qu’ils soient Santa Coloma ou Conde de la Corte, les novillos du jour étaient bien présentés. Sont ressortis du lot, le numéro 14 de Turquay et le 48 de Valverde. Malheureusement le premier est resté quasi inédit tant il a été mal lidié par Jésus Moreno. Le Valverde a été massacré à la pique pour cause de délit de tête trop fournie. Et pourtant il a chargé en humiliant la muleta de Cid de Maria qui peut remercier son peon de confiance Gomez Escorial de l’avoir privé d’un toro de deux oreilles. Les autres novillos sont sortis très intéressants mais sous-exploités par les toreros.
Fiche technique
- Arènes de Boujan, première novillada piquée de la Féria 2024, trois novillos de Turquay (3,4,5 ) et trois de Valverde pour
- Jesus Moreno: silence salut à la demande de la famille (avis)
- Clemente Jaume ; oreille , oreille
- Cid de Maria: silence , oreille
- Neuf piques, cavalerie Bonijol
- Président: Monsieur Gleyze
- demi-arène
- Du vent, Il n’a pas plu mais il ne faisait pas bien chaud en fin de novillada
La novillada vue par l’objectif de Philippe Gil Mir
Novillo à novillo
Valverde Numéro 57 Jésus Moreno
Le premier est astifino. Il se défend dans la cape de Jésus Moreno. Le novillero peine à le mettre en suerte. Le toro, mal piqué, prend deux puyazos sans s’employer. Beaucoup de capotazo pour un second tercio de piètre qualité. Début par doblones, le toro a une bonne corne droite. Le novillero ne se croise pas. A gauche, le bicho est court de charge. La faena manque d’intensité et d’intérêt. Moreno pinche plusieurs fois avant de tuer d’un bajonazo. Silence
Valverde Numéro 63 Clemente Jaume
Le second, Valverde, est sérieux de présentation. Clemente Jaume peine à le canaliser. La première pique est trasera, le toro pousse. Il prend la seconde avec bravoure. Nouveau second tercio laborieux, le toro mérite mieux. Le novillo est noble, charge avec alegria et répète. Le novillero tire une bonne série en se croisant à droite. Le toro, encasté, est exigeant. A gauche, le novillero ne pèse pas assez sur l’animal. Le novillero s’applique mais est en dessous du potentiel du toro dont il n’allonge pas assez la charge. L’épée est en place. Oreille
Turquay Numéro 31 Cid de Maria
Le troisième est un Turquay bien dans le type Buendia. Il remate dans les planches avant que Cid de Maria ne le fixe. Juste de forces, le novillo est tardo et ne prend qu’une pique. Le toro, éteint, se retourne vite à gauche dès le début de la faena. A droite, il se laisse un peu plus faire. Le novillero s’applique mais la faena ne transmet pas. Le Turquay va à menos. Nouvelle tentative à gauche, le toro ne passe toujours pas. L’épée est quasi entière, engagée mais basse. Silence
Turquay Numéro 14 Jésus Moreno
Le quatrième, Turquay, bien présenté, met Jésus Moreno en difficulté quand il s’agit de le fixer à la cape.Le piquero l’assassine à la première rencontre. Il en est de même à la seconde. La cuadrilla est toujours aussi mauvaise. Du début à la fin la faena est catastrophiqu. Le novillero est desconfiado et recule à chaque passe. Pourtant le toro permettait. Il restera inédit La mise à mort est laborieuse. Salut familial (avis) incongru au vu d’une faena de peu de contenu.
Turquay Numéro 6 Clemente Jaume
Clemente Jaume reçoit un Turquay bien présenté par une larga de rodillas. Le toro est juste de forces. Il s’emploie sous le fer lors de la première et unique rencontre. Début de faena par cambiadas et pechos, le toro ne prend pas la feinte et bouscule le torero. Retour à des choses plus classiques à droite, comme le torero se garde le Turquay près de lui en fin de passe le toro comprend le jeu et cherche l’homme. Le Turquay est devenu dangereux. La faena est courageuse. A droite comme à gauche, le local de l’étape s’applique. Il s’engage à la mort, l’épée est caidita. Nouvelle entrée, le résultat est le même. Le public demande et obtient une oreille discutable compte tenu de l’épée.
Valverde Numéro 48 Cid de Maria
Le dernier, Valverde, est le mieux armé de la course. Il met en difficulté Cid de Maria cape en mains. C’est Gomez Escorial qui supervise la lidia. Par deux fois le toro est mal et trop piqué et pourtant le toro pousse. Le second tercio est catastrophique. Début de faena par doblones, le toro subit le contre coup du premier tiers. A droite et à gauche le bicho est noble et humilie. La faena aurait pu être autre si le toro n’avait pas été assassiné à la pique. Dommage car le novillero, comme le Valverde, n’est pas dénué de qualité. L’oreille demandée et obtenue est elle aussi discutable
Thierry Reboul