Captieux, après l’orage, la novillada
Il pleuvait fort sur Captieux quelques minutes avant le paseo de la novillada. Mais la tauromachie girondine est protégée des tracas météorologiques par un micro-climat aficionado. La pluie a cessé à l’heure du paseo. Le temps de sécher et refaire la piste , la novillada de la Féria Rugby Y toros 2023 a pu se dérouler normalement. Bravo et merci à Gérard et son équipe d’areneros.
Les novillos d’Alcurrucen avaient permis une novillada entretenue et intérressante en 2022. Le lot envoyé par la famille Lozano, ce dimanche a été décevant. Commodes de têtes, légers, ils ont à, l’exception du premier, manqué de forces et de race.
Les trois toreros, dans des styles différents, ont essayé de donner de l’entrega à cette après-midi taurine. Mais les toros offraient peu d’options.
Yon Lamothe a fait ce jour sa despedida de novillero. Le noble premier lui a permis de construire une faena intéressante avec de très bons passages à droite. Il a coupé la première oreille de la tarde. Il était chafouin après l’arrastre de son second. L’épée l’avait privé de la sortie à hombros dont il rêvait pour sa dernière novillada. Bien que mal conclue avec les aciers, cette faena est une des meilleures que nous lui avons vue faire. Il a su remettre sur les rails, avec un vrai sens de la lidia, un novillo invalide. Bicho et faena sont allés à mas. Il a montré, par la qualité de la lidia, qu’il était prêt pour monter en division supérieure.
Lalo de Maria est un fin torero. Il a une tauromachie élégante . Il lui manque juste , en ce début de carrière, un peu de structuration et de lien dans ses faenas. On suivra avec intérêt ses progrès durant cette temporada.
Cristiano Torres est le digne fils de son père. Pour sa seconde novillada piquée il a fait preuve d’envie. Il transmet et se connecte bien avec le public. Sa tauromachie brute de décoffrage devrait et devra s’affiner avec le temps.
- Arènes de Captieux, novillada de la Féria Rugby y Torso, 6 novillos d‘Alcurrucen pour
- Yon Lamothe: : une oreille, salut (avis)
- Lalo de Maria : salut (avis), vuelta (un avis)
- Cristiano Torres : salut (avis), silence (deux avis)
- 6 piques, cuadra Bonijol
- Président: Pascal Darquié
- Salut de Mathieu Guillon et Manolo de Los Reyes au premier
- 3/4 d’arène
- Ciel menaçant mais la pluis s’est interrompue le temps de faire la novillada
Le reportage photographique de Romain Tastet
Toro à toro
Chalinito
Le premier, commode de tête, se freine dans la cape de Yon Lamothe. Tardo il prend un puyazo en se défendant. Mathieu Guillon et Manolo de Los Reyes saluent après avoir posé trois bonnes paires de banderilles . Yon attaque sa faena à droite, Le toro est noble et est plutôt suave. Yon pèse sur les premiers derechazos et lie de bonnes séries à droite. A gauche le toro met ,la tête et Yon cite de face pour donner des naturelles intéressantes. Sur la fin, le landais se précipite un peu et la faena est plus brouillonne en particulier à gauche, piton sur lequel l’Alcurrrucen se défend. Quand le jeune torero se pose un peu, il lie deux superbes séries à droite. L’estocade est entière et en place et efficace. Yon coupe la première oreille de la tarde.
Jaranero
Le second est léger. Il met la tête dans la cape de Lalo de Maria. Tardo il prend une pique en poussant. Le nîmois débute de faena par derechazos genoux ployés. Le toro humilie mais proteste en fin de passe. La seconde série pèse plus sur le toro. A gauche le Nuñez s’arrête à mi passe et le torero ne le tire pas assez. Il finit chaque passe tête haute. Par la suite toro et faena vont à menos. Après avoir pinché Lalo de Maria met une entière basse et s’y reprend à plusieurs fois pour descabeller. avis et salut.
Clarin
Très commode de tête et léger, Clarin prend une pique en poussant. Il sort sans moteur du premier tiers. Juste de forces il est aussi désagréable comme peuvent l’être parfois les Alcurrucen. Cristiano Torres commence sa faena de rodillas. Le toro tombe. Première série à droite, le bicho est parado. La faena manque de transmission et d’intérêt vu le peu de charge du toro. Le final trémendiste, avec des muletazos parfois heurtés, porte sur le public . L’épée entière résulte en avant et légèrement tombée, un avis. Forte pétition, le président résiste et Cristiano Torres se contente de saluer.
Marrullero
Le quatrième est gacho. Il a un peu plus de volume que les précédents. Le toro tombe au contact du cheval sans être piqué. Il est invalide. Yon Lamothe le laisse respirer. Le toro a un fond de noblesse mais pas de forces. Si on l’oblige il tombe. Une série appliquée à gauche ne sauve pas une faena de peu d’émotion faute de toro. Yon insiste. Avec intelligence et en toréant à mi-hauteur, il permet au toro, boosté par sa noblesse, de se reprendre. Contre toute attente, et même si elle manque de transmission, la faena, bien construite, va à mas. Yon met une bonne entière quasi en place. L’épée un peu longue à faire effet, un avis sonne. Le landais perd l’oreille acquise car il doit s’y reprendre à plusieurs reprises pour descabeller. Yon salue après cette dernière faena en tant que novilero.
Corneto
Armé commodément le cinquième à un peu plus de tamañoo que les précédents. Il prend une pique légère. Début de faena de rodillas, !e toro, juste de forces, se défend dans la muleta de Lalo de Maria. Il rompt rapidement. Cela permet au torero de conduire une bonne série sur chaque piton. Les derechazos suivants sont un peu plus accrochés. Le jeune novillero a une tauromachie élégante. Les muletazos ont de l’allure mais il manque une structuration, un fil conducteur à la faena. Le toro va à menos sur la fin et le torero aurait pu conclure un peu plus tôt. Il pinche avant de mettre trois quarts de lame en avant. Un avis sonne. Le nîmois fait une vuelta.
Alcachofito
La tête est commode mais le novillo est le plus charpenté du lot. Comme les autres, il est juste de forces. Un simple picotazo et le président change le tercio. Cristiano Torres débute sa faena par statuaires. Le toro est noblote. Les premiers derechazos sont heurtés. La série suivante comporte deux superbes naturelles templées et sincères. Sur la suivante on bascule dans le trémendisme. Le novillo va à menos. Le final, encore plus trémendiste, porte plus sur le public. Plusieurs pinchazos, un avis sonne. Sans avoir mis d’épée le torero tente de descabeller. Nouvel avis le toro finit par tomber. Silence.
Thierry Reboul
La première oreille est celle du public . Ce président , comme tous ceux qui « résistent » à une forte, très forte pétition majoritaire n’applique donc pas la volonté du public qui doit pourtant primer sur ce qu’il veut lui ou pas. Détestable et méprisant pour le public ET le torero .