Castelnau: toréons sous la pluie
Il en fallait du courage et de l’abnégation pour toréer et pour rester sur les gradins des arènes ce dimanche à Castelnau Rivière Basse. Il avait fait beau toute la journée. Et, pour faire plaisir aux marchands de parapluie et autres accessoires, l’orage s’est invité au premier toro . C’est un miracle que la course soit allée à son terme. Dans ces conditions on ne peut que remercier les novilleros et leurs cuadrillas d’avoir accepté d’aller jusqu’au bout . Pour les courageux restés sur les gradins malgré les conditions météo, certains risquent de tousser dans la semaine et le COVID n’y sera pour rien.
Juanito a de nouveau connu une après-midi difficile en particulier avec les aciers. Martin Morilla est encore vert . Souvent débordé par ses adversaires, Il a coupé une oreille à son second après une très bonne estocade. Manuel Roman, dans ces conditions difficiles, n’a pas connu la même réussite qu’au Bolsin de Bougue. Il est toutefois l’auteur des meilleures faenas de l’après-midi . Il a perdu la Grande Porte de Castelnau en tuant mal son second adversaire. Les erales du Lartet, très inégaux de présentation, souvent violents avec plus de genio que de bravoure n’ont pas facilité la tâche des jeunes toreros.
Fiche Technique
- Arènes de Castelnau Rivière Basse: novillada non piquée des Fêtes 2022
- 6 erales du Lartet, quatre légers et avacados , deux plus charpentés, justes de force et plus violents que braves ou nobles pour
- Juanito: silence, silence
- Martin Morilla : silence (deux avis), une oreille
- Manuel Roman: une oreille, silence (un avis)
- Président: Jean Michel Lattes
- une demi arène . Pluie, orage,pluie, un peu de soleil, en résumé une météo excécrable
- Le prix des organisateurs du Sud-ouest a été partagé entre les trois novilleros.
Le reportage photos de Pierre Delhoste ⤵️
Toro par toro
Quand le premier eral sort, la pluie commence à tomber. Le novillo léger, avacado, est juste de forces et à une corne gauche dont il faut se méfier. Juanito le brinde au public. Le toro est plus violent que noble dans ses charges. A droite, le novillero a du mal à peser sur une adversaire qui se retourne vite ; A gauche, il est plus à l’aise ; Il oblige le novillo à humilier et les séries de naturelles seront les meilleures de la faena. Le toro va à menos et la fin de faena est plus brouillonne. La mise à mort est compliquée, silence.
Le second est lui aussi léger et avacado. L’orage gronde sur les arènes de Castelnau. La pluie redouble Après une bonne réception à la cape par Martin Morilla, le tercio de banderilles est compliquée par les conditions météorologiques. Brindis au public, le novillo a une charge désordonnée. Il donne des coups de tête à chaque passe sur la corne droite. L’eral est plus violent sur ce piton que sur l’autre et le novillero ne pèse pas sur l’animal. A gauche, il passe mieux. Retour à droite, le toro va à mas et la dernière série est la meilleure de la faena. La mise à mort est laborieuse. Le Lartet tombe après le second avis, silence.
L’orage est sur les arènes, la pluie redouble. Une bonne partie du public quitte les gradins. Après discussion, la piste est encore praticable, le troisième eral descend du camion. Il est un peu plus charpenté que les deux premiers.
Manuel Roman le reçoit à la cape, le toro est un peu juste de forces. Le cordouan brinde aux « courageux » spectateurs qui sont restés sur les gradins. Début de faena par des molinetes pour amener le toro vers le centre. Le novillero enchaîne par des derechazos. Le Lartet, juste de forces, est violent et Manuel a du mal à trouver position et distance. Il se fait toucher la muleta. A gauche, le vainqueur du Bolsin de Bougue trouve le sitio. Les passes sont plus assurées même si elles ne pèsent pas toujours sur le toro. Retour à droite pour une bonne sérié, le novillero est plus à l’aise et efficace. Il alterne sur les deux cornes. La fin de faena est meilleure que le début. Deux pinchazos, une entière basse, le public réclame et obtient une oreille pour récompenser le travail, dans des conditions difficiles, du jeune torero.
Le quatrième, le mieux présenté et armé depuis le début, remate dans les planches à sa sortie en piste. Le toro est noble ; Il humilie plus et mieux que les précédents. Il est exigeant car il se retourne vite. La pluie diminue mais un vent assez violent se lève. Juanito commence sa faena en doublant le toro. Le début de faena est compliqué jusqu’à ce que le novillero prenne la main gauche, corne sur laquelle les muletazos seront meilleurs. Le béarnais connaîtra à nouveau des problèmes avec l’épée et le descabello, silence.
Le cinquième sort alors que l’orage a laissé place à une pluie froide et désagréable. Il est bien charpenté mais cornicorto. Martin Morilla perd un peu de terrain à la cape. Le Lartet est juste de forces et court de charge. Le novillero ne donne pas assez de distance et ne laisse pas assez respirer son toro. Le torero manque de poder. Il se renvoie son eral dessus à chaque passe Il se fait accrocher la muleta et déborder. Toro et faena vont à menos. Si la faena est moyenne, l’estocade est excellente. En place, engagée et efficace, elle permet à Martin Morilla de couper une oreille.
La pluie cesse à, Castelnau. Le sixième est léger et avacado. Bonne réception à la cape par Manuel Roman., le novillo est juste de forces. Débuts par doblones, le novillo est tardo et manque de chispa Quelques rayons de soleil viennent saluer une bonne série de derechazos. Les muletazos, qui suivent, sont élégants. On retrouve dans cette faena les qualités artistiques qui ont permis au novillero de triompher à Bougue. L’ensemble est un peu gâché par la violence et le manque de classe du novillo. Manuel va à mas et les dernières passes sont excellentes. L’épée, hélés, privera le cordouan de trophée, silence.
Thierry Reboul
A Castelnau R Basse j’ai vu un beau lot de Paul et Jérôme Bonnet,un lot avec du moteur , de la caste, des jarrets, bouches cousues. En face 3 toreros courageux certes mais bien verts et dépassés par ces bêtes qu ‘il fallait consentir, et des toreros qui se croisent il y en a plus beaucoup, et en plus ils sont piètres tueurs. Encourageons ce genre de bétail et la corrida s’en portera mieux , ne plus ensencer ces toreros qui triomphent avec des toros monopiqué et qui chargent au pas. Du piquant, de la caste, de la bravoure et viendra la noblesse.
Merci Thierry pour ton analyse proche de ce que j’ai vécu au Palco.