Céret des Saltillo intéressants et un excellent Damian Castaño
Que les toros de Saltillo de cette seconde corrida de Céret étaient beaux. Du trapio, des cornes, pas de doute « ici c’est Céret ». On a vu des tercios de piques de toros braves ou mansos, mais de vrais tercios de piques comme on les aime en terre catalane. Au plan moral, les deux premiers ont été extrèmement exigeants. Les deux suivants ont fini par rompre et ont fait preuve de noblesse. Le sixième, sans transmission, a été le moins intéressant de la tarde. Reste le mystère du cinquième, le Saltillo extraordinaire estampe de toro, a été remplacé pour une boiterie réelle mais pas énorme. Le palco aurait pu prendre le risque de le maintenir compte tenu du physique de ce Saltillo et la qualité des quatre premiers. Il a été remplacé par un Los Maños sans grand intérêt.
Francisco Javier Sanchez Vara a été brillant aux banderilles. Son premier toro, exigeant, lui a permis de mettre en évidence son courage et son sens de la lidia. Malheureusement le torero de Torrejon de Ardoz a mal tué. Le second a rompu et sa noblesse demandait une tauromachie qui n’est pas celle de Sanchez Vara.
Damian Castaño a énormément progressé. Il a été très intéressant d’un bout à l’autre de l’après-midi Sorti vainqueur de son duel avec le très sérieux et exigeant second, il a coupé une oreille de poids qui devrait lui ouvrir des portes en France et en Espagne. Le sobrero de Los Maños ne permettait pas grand chose.
Maxime Solera s’est appliqué à son premier après s’être fait rappelé à l’ordre pour « défaut de centrage ». Le sixième ne permettait pas grand chose. Le Français a encore des soucis avec le descabello.
Fiche technique:
- Arènes de Céret, seconde corrida la Féria 2023, cinq toros de Saltillo et un sobrero de Los Maños (5ème bis) pour
- Sanchez Vara: silence, vuelta
- Damian Castaño:oreille, silence
- Maxime Solera: salut (avis), silence (avis)
- Dix huit piques, cavalerie Bonijol
- Le prix au meilleur picador n’a pas été attribué
- Président: Monsieur Angulo
- 3/4 d’arène
- Ciel gris saltillo
Le reportage photographique de Philippe Gil Mir ⤵️
Toro à toro
Jilgueron Sanchez Vara
Le premier, bien présenté, est applaudi à son entrée en piste. Bien reçu à la cape par Sanchez Vara, il prend une première pique dans l’épaule. Le toro pousse. Picotazos à la seconde et à la troisième, il pousse à nouveau. Sanchez Vara pose trois très bonnes paires de banderilles et est ovationné. Début par doblones, le toro est sérieux. Sur le premier pecho, il fauche le torero d’un revers de corne. A droite Sanchez Vara pèse sur le Saltillo. Le combat entre l’homme et le toro est prenant. Il y a de l’émotion en piste. A gauche, le bicho se retourne vite et est dangereux. Après une tentative sur ce piton, Vara prend l’épée de muerte. Il met une demie tendida. Plusieurs descabellos sont nécessaires. Silence pour le torero et palmas au toro,
Cazaferia Damian Castaño
Le second est superbe. Il est veleto et très armé. Il avertit Damian Castaño à la cape. La première pique est légère et prise sans pousser. Il en est de même à la seconde . Le président change le tercio. Le toro marche plus qu’il ne charge. Il est violent dès le début de la passe et met en danger le torero à droite. A gauche c’est pire. Damian avec courage lie une superbe série de derechazos. Le Saltillo s’avise de plus en plus mais le torero ne recule pas. Trois naturelles, on est à la limite de l’accrochage. Le torero entre à matar et tue d’un grand volapié. Oreille de poids et palmas au toro.
Remilado Maxime Solera
Le troisième est splendide. Il est très bien reçu à la cape par Maxime Solera. Première pique sans mise en suerte, le toro pousse un peu. La lidia est mauvaise. Le toro est manso et se défend ou ne s’emploie pas dans les trois piques suivantes. A droite il se laisse un peu plus faire qu’à gauche. Maxime en profite pour tirer deux bonnes séries de derechazos à un bicho noble quasi soso. A gauche il ne se croise pas assez, se fait rappeler à l’ordre par le public. Recentré il enchaîne deux bonnes séries de naturelles à un toro qui collabore. L’épée entière est caidita. Le toro tarde à tomber et un avis sonne avant que le torero ne tente de descabeller. Salut au torero et palmas au toro
Caraconcero Sanchez Vara
Applaudissements pour le quatrième à son entrée en piste. Il prend une pique trasera en se défendant. La seconde est aussi mal donnée. La troisième est meilleure. A la décharge du piquero le toro est compliqué à piquer car il vient de façon désordonnée y compris à la quatrième rencontre. Le public se lève à l’issue d’un très bon tercio de banderilles de Sanchez Vara.
Compliqué. Il faut peser dessus le Saltillo. La seconde série, un peu lointaine, est templée. La suivante aussi, le toro a rompu à droite. Il demande des qualités de douceur et d’expression artistique qui ne sont pas celles de Vara. La faena essentiellement droitière reste en dessous du potentiel du toro. Sur la première et seule naturelle,juste avant d’e tuer’entrer à matar , le torero se fait accrocher. Sanchez Vara tue d’une demie à la rencontre basse. Palmas au toro, salut pour le torero transformée en vuelta contestée par une partie du public.
Consejote Damian Castaño
Le cinquième est ovationné à son entrée en piste. C’est un seigneur toro. Il a deux poignards en guise de cornes. Boiteux il est contesté. Il prend trois piques sans pousser. Finalement le mouchoir vert sort.
Secretario Los Manos Damian Castaño
Le sobrero est un Los Maños qui sort avec beaucoup de gaz . Première pique sans aucune mise en suerte, c’est mieux à la seconde, le toro ne pousse pas. Il ne s’emploie pas plus à la troisième. Le tercio de banderilles est chaotique. Damian Castaño brinde aux membres de la Pena Tres Puyazos. Le toro est noble mais il se blesse en début de faena. Damian Castaño doit le toréer par séries courtes. Le bicho se défend de plus en plus. Aux derechazos succèdent des naturelles à mi-hauteur. Le toro n’avance plus. Quelques jolis gestes mais la faena manque de transmission. L’épée est delantera et contraire. Silence
Viergado Maxime Solera
Le dernier Saltillo est lui aussi applaudi à son entrée en piste. Il charge le cheval sans mise en suerte. Bien piqué, il pousse à la première rencontre. Il tarde à partir à la seconde puis finit par venir. Peu piqué il se défend. Il est encore plus tardo à la troisième , le torero le rapproche pour un picotazo. Le Saltillo est andarin et sérieux à droite et à gauche. Maxime Solera s’applique mais la faena manque de transmission. Le toro se défend. Il faut le solliciter fort pour qu’il passe. La faena est trop longue et le Saltillo s’éteint. Maxime entre à matar et met une entière tombée et en avant. Le bicho tarde à tomber. Un premier avis sonne, le toro tombe à la limite du second. Silence
Thierry Reboul
Cher Thierry bonjour et encore merci pour tes commentaires de haut vol.
Quel plaisir de découvrir chaque jour tes belles et sincères reseñas. Tu es un magnifique conteur et critique de vérité.
Tous les aficionados ne te remercieront jamais assez.
Quel plaisir de te lire♡
Merci encore pour les vidéos des encierros. Que du bonheur cher Thierry tu es une très belle personne.
Je suis fière de te connaître ainsi que mes centaines d.amis cornus à qui j.envoie tes reseñas quotidiennement.
Merci.
Respectueusement, très vive et fidèle amitié et vive Thierry notre precieux Ami taurin !
merci Catherine. Tertulias est un travail d’équip avec Philippe ,, Laurent, Clariiseet Peio et Philippe Gil. Nous sommes contents que notre contribution à notre passion commune te plaise.
Bonjour,
Comme très souvent je suis d’accord avec vos analyses et commentaires; d’accord sur le remplacement hâtif du splendide 5° Saltillo. Une présidence aficionada doit laisser en piste une telle estampe qui ne semblait pas spécialement subir son handicap. Une partie du public a été pénible mais a finalement eu gain de cause. Sont-ce des connaisseurs?
D’accord avec vous aussi sur les énormes progrès de Castaño; j’ai trouvé son épée extraordinaire, peut-être l’estocade de la saison. Il coupe une énorme oreille.
Lot de Saltillo vraiment passionnant à suivre à l’exception du dernier.
Beñat