Ceret , deux novilleros et pas de novillos.

Céret , deux novilleros et pas de novillos.

Heureusement l’envie et l’entrega de De la Calzada et Miguel Andrades ont permis de donner un peu d’intérêt à une novillada plombée par des novillos de Barcial Cobaleda bien présentés mais sans aucune caste ou race.

Les novillos

Très bien présentés et armés, les novillos de Barcial n’ont été que des coquilles vides sans moteur et sans race. Inexistants, là où les attendaient, c’est à dire au premier tiers. Ils sont arrivés parados, deslucidos et sans options au dernier tiers. Impossible dans un tel contexte que la novillada soit un minimum entretenue.

Les novilleros

Mario Arruza manque de recours et d’officio. Il est passé ce jour sans peine ni gloire.

Jésus de la Calzada a par son envie et grâce à un bon niveau technique marqué des points auprès des aficionados présents ce jour à Céret.

Miguel Andrades, brillant banderillero, est un peu plus limité techniquement mais son envie et son courage lui ont attiré le respect et la sympathie du public.

Fiche technique

• Arènes de Céret , novillada de la Féria 2024, six novillos de Barcial pour
  • Mario Arruza: silence, silence (deux avis)
  • Jesus de la Calzada: vuelta, vuelta
  • Miguel Andrades: silence, vuelta
• Roberto Blanco Lopez a salué au cinquième.
• dix neuf piques cavalerie Bonijol
• Président:Benoit Pince
• deux tiers d’arène
• Le soleil revient au troisième toro.

Le reportage photographique de Philippe Gil Mir

Novillo à novillo

Muñolero Mario Arruza

Le premier, très armé, est sérieux de présentation. Il se fréine dans la cape de Mario Arruza. Le novillo, bien mis en suerte, prend trois puyazos en manso qui ne s’emploie pas. Le toro est noble mais manque de classe. Rapidement il est sur la défensive. Se retournant vite, il ne transmet pas. Mario Arruza s’applique mais manque de recours et torée souvent sur le voyage. Toro, torero et faena vont à menos. L’épée résulte tendida et trasera. Le novillero doit descabeller. Silence

Batanerito Jésus de la Calzada

Le second qui en impose est ovationné à son entrée en piste. Suelto, il se freine et cherche l’homme derrière la cape de Jésus de la Calzada. Manso, il se défend sous le fer et est très mal piqué par Agudo. Au second tercio, il coupe le terrain et est très mal banderillé.  A la muleta,  le toro est tardo et a peu de charge. Au début, le jeune novillero est brouillon.

Puis De la Calzada se croise plus. Il s’arrime, aguante et avec la foi du jeune novillero qu’il est, il se  croise. A force de volonté, il pèse sur le toro et lui arrache de bons muletazos sur les deux cornes. Si le Barcial va à menos, le novillero va à mas.  L’épée portée avec engagement est un petit poil tombée et efficace. La pétition d’oreille est à la hauteur de la bronca adressée au palco pour son refus. La vuelta du novillero est très fêtée.

Batanerito Miguel Andrades

Le troisième est superbe. Il vient sur l’homme quand Miguel Andrades le reçoit à la cape.  Manso, il prend trois puyazos avec violence.  A la seconde, il envoie le groupe équestre au tapis et blesse un banderillero venu au quite. Après un passage à l’infirmerie,le peon reviendra pour suivre la course deouis le callejon. Après trois bonnes paires de banderilles, Andrades le double. Le bicho, jusqu’à l’heure avisé devient parado.  Le novillero essaie mais rien à en tirer aussi bien à droite qu’à gauche. L’estocade est sincère, en place et efficace.  Silence pour le torero et pitos pour le Barcial.

Rosquillerito Mario Arruza

Le quatrième est sérieux de présentation mais fuera de typo. Lui aussi se freine dans la cape de Mario Arruza. Il prend trois piques en s’employant au minimum syndical et sort seul de la dernière. Tardo, le toro est difficile à banderiller. Par la suite, le novillo manque de fond et de race.  Le novillero manque lui de recours et d’entrega. La faena manque elle d’intensité.  Elle est longue et ennuyeuse comme un discours de Caron. Novillero et puntillero se mettent d’accord pour mal tuer. Silence après deux avis

Lunarito Jésus de la Calzada

Le cinquième, superbe,est très bien armé. Il sort abanto et charge en zig-zag quand Jésus de la Calzada le reçoit à la cape. Mal lidié, le Barcial prend trois puyazos sans grand style. Roberto Blanco Lopez salue après un bon tercio de banderilles. Le novillero cite le bicho de loin pour une première série sur laquelle le Barcial s’emploie. Par la suite, il charge avec beaucoup moins de conviction.  Très vite soso, c’est l’envie, l’entrega et l’aguante du jeune novillero que la faena a un peu d’intensitté. De la Calzada laisse une bonne impression dans un contexte « toro » pas très favorable. Il s’engage pour porter une épée tombée. Nouvelle vuelta pour De la Calzada que l’on reverra avec beaucoup de plaisir.

Jitano Miguel Andrades  

Miguel Andrades reçoit le sixième à Porta Gayola. Le bicho est suelto mais le novillero lui sert une bonne série de capotazos de réception. Simulacre de tercio de piques, le Barcial prend quatre picotazos dont il sort seul sans que la piquero soit capable de le tenir sous le fer. Andrades pose les banderilles. Les deux premières paires sont bonnes, la troisième est exceptionnelle Montera sur la tête , il commence sa faena de rodillas. Immédiatement en danger, il se relève immédiatement pour construire une faena méritoire à un toro compliqué et manquant de race. Il fait une vuelta après une entière caidita.

Thierry Reboul