Céret novillada
Belle entrée pour la novillada des Fêtes de Céret. Suite à des problèmes de trapio les novillos de Paloma Sanchez Rico de Terrones ont été remplacés par six utreros de Los Maños. Bien présentés les pupilles de la famille Marcuello ont été bravitos au cheval. Il leur a manqué du poder pour que les premiers tercios soient générateurs d’émotion. A la muleta, Buendia dans leur comportement , ils ont été nobles, et prêts à donner une ou deux oreilles aux novilleros.
Les novilleros, choisis pour toréer du Carlos Nuñez piquants, ont été eu peu limités quand il a fallu toréer avec du temple des toros parfois sosos.
Diego Peseiro, triomphateur de la novillada 2022, bon banderillero, a toréé souvent sur le pico. Cela passe mal face à ce type de bichos et face à un public exigeant. Le portugais n’est pas un grand tueur.
José Rojo a été le plus régulier de la terna. Il a réalisé deux faenas appliquées mais qui manque de temple et de douceur ce qui est un handicap avec ce genre de novillos.
El Niño de las Monjas, auteur d’une bonne porta gayola, est très vert. Sa tauromachie, profilée, manque encore de finesse. Il a en plus mal tué après être passé à côté du bon toro sorti en sixième position.
Fiche technique:
- Arènes de Céret, novillada de la Féria 2023, Six utreros de Los Maños pour
- Diego Peseiro : salut (avis), salut
- Jose Rojo: salut, silence
- El Niño de las Monjas: silence (deux avis), silence
- dix huit piques, cavalerie Bonjol
- Président: Monsieur Ferra
- Nuages puis soleil
Le reportage photographique de Philippe Gil Mir ⤵️
Toro à toro
Peinador Diego Peseiro
Le tambour major est bien fait et cornicorto. Il met la tête dans la cape de Diego Peseiro. Il pousse à la première rencontre. La seconde pique est légère. Le toro vient avec alegria à la troisième., part du toril à la quatrième et pousse . Peseiro fait un bon quite par chicuelinas. Puis le portugais banderille avec sincérité ce qui lui vaut d’être très applaudi. Il commence sa faena de manière classique par des doblones. Le toro est noble mais manque de tranco. Le torero met de la distance entre lui et le toro sur les premières naturelles. Les derechazos sont un peu plus centrés mais manquent de liaison. Du coup le bicho a tendance à s’échapper en sortie de passe. Le toro prend le dessus en fin de faena. Le portugais tue d’une entière, basse et efficace. Un avis, le puntillero est maladroit. Ovation à l’arrastre. Salut
Bonito José Rojo
Le second est dans le type de l’élevage. Il a un problème de mobilité qui le handicape légèrement Il prend une première pique en poussant. La seconde est plus légère. Il part de loin, vient au pas et pousse à la troisième. Début classique par doblones, le novillo est noble et demande à être cité de loin. A droite et à gauche le novillero s’applique mais ne compense pas le manque de transmission du bicho. Au fil des passes le Los Manos va à mas mais le novillero reste en dessous du potentiel de l’animal . L’estocade entière est delantera. Palmas au toro , salut du torero
Marismeno El Niño de las Monjas
Le troisième est sérieux de présentation. Il met la tête dans la cape du Niño de las Monjas. Première rencontre sans mise en suerte, le toro pousse mais n’est pas piqué. Mis trop loin, il tarde à venir pour la seconde. Replacé, il vient et pousse mollement. La lidia est approximative et brouillonne. Tardo l’utrero prend la troisième sans grande conviction. Le toro est querencioso. Le novillero est vert et se fait désarmer. Il toréé sur le pico et ne pèse pas ce qui lui met à dos une partie du public. Le novillo, non dominé, finit par enfermer le torero dans sa querencia. La faena trop longue est peu intéressante. Manoletinas pour finir, la mise à mort est plus que laborieuse. Un avis, deux avis puis le novillo tombe. Silence
Cupletero Diego Peseiro
Le quatrième est bien présenté. Il pousse à la première rencontre. Bien mis en suerte mais mal piqué il ne s’emploie pas lors des rencontres suivantes. Diego Peseiro est un bon banderillero et exécute un bon second tercio. Début de faena par le haut puis par trincheras, le novillo est violent et court de charge et le torero ne pèse pas sur lui. Le novillero, vite débordé, baisse les bras et abrège les débats. L’épée ,portée avec prudence, est contraire mais efficace. Salut
Saltancancelas José Rojo
Le cinquième prend un premier puyazo en poussant. Très bonne seconde pique, le novillo pousse fort. La troisième est plus light. Début par doblones. Le bicho est noble et à du tranco. A droite il met bien la tête. Bonnes séries à droite, et à gauche, le toro est un peu juste de forces. Noble, quasi soso, il demande une lidia douce et que sa charge soit facilitée et accompagnée par le novillero. José Rojo s’applique mais a une tauromachie en peu brusque et qui ne conduit pas assez cette charge . L’estocade résulte contraire et perpendiculaire. Trois descabellos sont nécessaires. Ovation au toro et silence pour le torero.
Pastor El Niño de las Monjas
El Niño de las Monjas attend le dernier à Porta Gayola. Le novillo, lui aussi dans le type, met bien la tête dans la cape du novillero. Juste de forces, il prend trois piques, venant de plus en plus loin mais en ne poussant que sur une corne. Début de faena de rodillas, le bicho est noble. Toute la faena va être sur le pico et à aucun moment le torero ne pèsera sur le Los Maños. Le public le rappellera plusieurs fois à l’ordre mais le potentiel du novillo sera largement sous-exploité. L’entrée à matar est prudente et l’épée résulte trasera et de travers. Palmas au toro et silence pour le novillero.
Thierry Reboul