Ceret, première corrida, un goût d’inachevé.
Quand on va voir une corrida de Dolores Aguirre, on s’attend au meilleur comme au pire. Superbement présenté , le lot de Céret a été dans la moyenne haute. La course est allée à mas. Il y a eu des tercios de piques intéressants. Au troisième tiers, à l’exception des deuxième et troisième , ils offraient des possibilités à condition d’avoir le poder nécessaire. Cette course laisse un goût d’inachevé.
Alberto Lamelas , marginal au premier, n’a pas su mettre en évidence les qualités du quatrième même s’il a coupé une oreille après une pétition pas si majoritaire que cela. Face au manso sorti en second, Roman a démissionné. Il a su améliorer le cinquième qui voulait partir aux planches. Le toro est allé à mas et le torero a été incapable d’en exploiter le potentiel. Rien à tirer pour Maxime Solera du manso sorti en troisième lieu. Le sixième est noble. Solera le toréé avec sincérité et classe. Le public le soutient, il est à deux doigts de couper. Hélas, il tue mal et doit se contenter de saluer.
Le français a conservé son cartel, les deux autres matadors non. Mais ce fut une très belle course de Dolorès Aguirre. Le mayoral salue à l’issue de ma course. Prochain rendez vous avec les Dolores Aguirre à Orthez , le 24 juillet.
Fiche technique
- Arènes de Ceret, première corrida de la Feria 2022
- 6 toros de Dolores Aguirre , très bien présentés , avec de la caste et de la transmission pour
- Alberto Lamelas : salut, oreille
- Roman : pitos, silence
- Maxime Solera: silence , deux avis et salut au tiers.
- Quinze piques, une chute, Cavalerie Bonijol
- Salut du mayoral à l’issue de la course.
- 8/10ème d’arène, chaleur caniculaire.
- Président : Bernard Sicet.
Le reportage photos complet de Philippe Gil Mir⤵️
Toro par toro
Le premier Dolores Aguirre,costaud et playero, est abanto. Bien. fixé par Alberto Lamelas, il pousse à la première rencontre. Mise en suerte déficiente, il s’emploie aussi à la seconde . Il est mal banderillé. Brindis au public, Lamelas met le toro au centre. Le bicho a une bonne corne droite. Première série sans se croiser,idem pour la suivante, les muletazos sont bien faits mais marginaux. Le toro est compliqué à gauche, il se retourne vite. Le matador n’insiste pas. Retour là droite le Dolorès s est éteint et la faena va à menos. Pinchazos, quasi entière basse, descabellos, salut au tiers.
En second sort un très joli toro qui s’escobille contre les talanquères. .Suelto. faible. Il prend deux piques. Le toro reste collé au cheval à la première. puis sort seul de la seconde. Il est dangereux et compliqué à banderiller. Début par doublones, le toro est entre exigeant et dangereux. Roman est en dérive totale . Paniqué il prend l’épée sans faire une passe Et en plus, il tue d’un demi golletazo, une quasi entière basse et prudente, descabello pitos aux deux acteurs.
Le troisième , bien armé, est suelto. Bien reçu à la cape par Maxime Solera, il pousse sur une corne à la première pique, . Mis au centre, tardo, il subit une carioca à la seconde. Mis plus loin tardo, c’est un picotazo à la troisième. Il est plus manso que brave. Parti dans les planches, il y retourne dès qu’on l’en sort. Solera le met au centre. Il est quasi parado et deslucido. Plus rien à en tirer et il repart aux tablas. Pinchazo demie verticale. Silence pour le torero.
Très beau toro, le quatrième tape dans les planches à plusieurs reprises. Il est abanto. Bonne réception à la cape par Alberto Lamelas., Le Dolores pousse à la première rencontre sur une demi arène Mauvaise lidia , la seconde rencontre se solde par un mauvais picotazo de Sandoval . Arrancade sans pique à la troisième. Brindis au public, le toro à du moteur. Il a une très bonne corne droite et il transmet. Il est exigeant. Lamelas porte sur le public mais ne donne pas assez de distance à un toro qui permettait bien mieux. A gauche, le madrilène étouffe le toro. Il a toréé pour montrer qu’il a du courage , pas pour mettre en évidence le toro. Pinchazo bonne entière efficace, une oreille arrachée au Pésident, ovation méritée au toro.
Palmas au cinquième à son entrée en piste, il pousse avec force et renverse spectaculairement le cheval à la première pique. Il s’emploie à la seconde. Mis plus loin, il prend une troisième piqué légère. Brindis au public, Roman doublé le Dolores. Le bicho est attiré par les planches. Bonne série à droite, la suivante lui permet de garder le toro au centre. Le torero enchaîne les passes mais est souvent, voire systématiquement sur le pico. Un bon derechazo, le reste est plus brouillon. L’ensemble à un goût d’inachevé. Le torero améliore le bicho mais ne l’exploite pas . Même si le toro n’est pas un grand toro, il transmet et permettait plus. Demie trasera, descabellos silence pour Roman et palmas au toro.
Ovation au superbe sixième, il humilie quand la cape de Maxime Solera se fait basse. La première rencontre se solde par une vilaine pique trasera Placé au centre pour la seconde, il est très mal piqué, pitos au piquero. Le toro a du fond. Il est encasté et exigeant. Maxime s »arrime. Le bicho est noble et repète à droite. A gauche il est plus complexe. Maxime insiste et lie une très belle série à gauche le toro va à mas. Retour à droite, Maxime et le Dolorés transmettent et le public apprécie le beau final de la faena. Demie à l encuentro , le fosséen traîne à prendre le descabello. Le bicho tombe à la limite du troisième avis. Sialut au tiers pour le torero et ovation au toro.
Thierry Reboul
Superbe corrida de Dolores Aguirre. Il faudrait que toutes les corridas soient comme celle-là. Ces Dolores sont sortis mansos à divers degrés, avec de la caste et de la mobilité et une présentation impeccable hormis les pointes des deux premiers.
Et si les vedettes prenaient ce type de toros?… certains renforceraient peut-être leur position, d’autres perdraient beaucoup de carteles; alors que Lamelas a bien conservé le sien. Certes un poil en-dessous de ses deux opposants, mais jamais marginal.
Maxime Solera a reculé devant son premier, mais il a fait un bel effort devant le dernier (faible car patte avant droit en compote)tout en étant lui aussi un poil en-dessous, mais lui aussi mérite d’être répété l’an prochain.
Beñat