Dax, Adrien Salenc triomphe

AdrIen Salenc grâce à son entrega et sa motivation, est sorti en triomphe sauvant une corrida que les toros de Pallares, encaste Buendia, ont transformé en pensum. Ses deux collègues de paseo n’ont pas eu la motivation ou la capacité de compenser le manque de transmission de leurs opposants.

Les toros

Bien présentée la corrida de Pallares, était très hétérogène d’encaste. Sont sortis des toros typés Cubero, Saltillo, Graciliano et Buendia. Cette ganaderia est récente et n’a pas stabilisé son type morphologique de toros. Pour ce qui est du moral, à l’exception du troisième et un peu du premier, les toros ont manqué de race et de caste. Juste de forces , ils ont manqué de chispa et de noblesse. Le ganadero a encore du travail devant lui.

Les toreros

Fernando Robleño s’est évertué à donner de la vie à un gros toro mollasson. Malgré ses efforts, ce fut en pure perte. Silence. Robleño conclut très mal avec les aciers, à son second, une faena avec de bons passages à gauche, la meilleure corne du quatrième. Le madrilène a eu cette après-midi quelques beaux gestes mais il n’est jamais allé au bout de ses intentions. De plus à l’épée, il est totalement desconfiado.

Emilio de Justo qui toréait son premier Pallares après son accident de Madrid a touché un premier toro faible et de peu de charge. La faena, souvent sur le voyage, a manqué d’émotion.  Silence. Il n’y avait pas grand-chose à faire avec le morrucho sorti en cinquième position,  si ce n’est le tuer. C’est ce qu’a fait Emilio de Justo avec prudence et difficulté. Silence. Après-midi sans relief. Au mauvais sorteo s’est ajouté un manque de motivation du torero.

Adriano coupe une oreille après avoir très bien conclu à l’épée une faena volontaire, élégante et bien construite. Il a su, à gauche, faire humilier un toro distrait. Le dernier manquait de race. Heureusement le torero était motivé. Avec de l’entrega, il a construit une bonne faena inespérée au vu du peu caste du toro. Tuant bien, il coupe une oreille. Ce samedi, Adriano a gagné son contrat pour la prochaine Féria de Dax. Le Français a su donner de l’intérêt par son entrega et sa tauromachie en rond à cette course qu’il a sauvé de l’ennui

Fiche technique

• Arènes de Dax, première corrida de Toros y Salsa 2023, six toros de Pallarès pour
  • Fernando Robleño: silence, silence
  • Emilio de Justo: silence, silence
  • Adriano: oreille, oreille
• Onze piques pour douze rencontres, cuadra Bonijol
• Président:Franck Lanati
• Demi arène
• La canicule sévit dans les Landes
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Toro à toro

Artillero Fernando Robleño

Bien présenté le premier est suelto. Il manque de chispa.  La première pique est trasera mais le toro met les reins.  Il s’emploie moins à la seconde. Le torero entame sa faena à gauche car il a un doute sur la droite.  Le toro est tardo et manque de recorrido. Avec sincérité Fernando Robleño lui arrache quand même quelques naturelles.  La suite est appliquée mais ne transmet rien d’autant que le toro ne s’est jamais employé. Robleño pinche puis met une entière en place et efficace. Silence

Ibarreño Emilio de Justo

Le second est plus léger mais plus dans le type. La réception à la cape par Emilio de Justo déclenche les premiers olés de la tarde. Belle arancada, le toro, bien piqué, pousse. Le bicho est faible et ne prend qu’une pique sur deux rencontres. Il est distrait. Le Pallares humilie à droite mais avec une charge courte. Emilio de Justo s’applique mais, à droite, reste sur le voyage. Il en est de même à gauche. Le toro, qui n’humilie jamais, ne transmet rien. Le torero, ne s’investit pas . Pinchazo prudent, la seconde tentative se solde par une entière en avant. Silence

Regidor Adriano

Le troisième est très Saltillo. Il est distrait et suelto. Il prend deux piques sans pousser. Adriano l’entreprend à mi-hauteur.  Sur la première série à droite, il baisse la main. Le toro humilie mais manque de rythme. A gauche le jeune Français lie deux bonnes séries. La suivante est aussi intéressante. Le toro a tendance à partir si on ne l’oblige pas. Les derechazos en s’enroulant le toro, portent sur le public. Le bicho distrait est difficile à fixer mais Adriano s’engage et met une très belle entière qui s’avère efficace. Oreille méritée.

Regidoro Fernando Robleño

Le quatrième est typé Ibarra. Il est gordito. Il pousse sur une corne à la première rencontre. De nouveau bien piqué,  il ne s’emploie pas à la seconde. Le tercio de banderilles est long et brouillon. Fernando Robleño double son toro avec efficacité. Le Pallares est noble et embiste. Les premiers derechazos sont excellents. Les seconds sont bons.  A gauche le toro est moins collaborateur et Robleño a du mal à trouver le sitio. Il revient sur l’autre piton. Les derniers derechazos donnés avec douceur concluent bien la faena. Série de pinchazos prudents pour conclure. Le bicho se couche sans avoir été vraiment estoqué. Silence

Fundador Emilio de Justo

Le cinquième est costaud. Il manque de motivation quand il s’agit de mettre le museau dans la cape d’Emilio de Justo. Il s’allume en se défendant à la première pique. Le piquero ne lui fait pas de cadeau quand il revient au cheval. Au second tercio,  le Pallares est très tardo et compliqué à lidier. Le toro est distrait et violent. Il a un quart de charge. Il faut l’abnégation du torero pour lui arracher quelques derechazos. Le toro va de menos à peor. Emilio de Justo n’insiste pas. La mise à mort est laborieuse. Silence pour le torero,  pitos au toro

Palmeño Adriano

Le sixième est haut et hors type. Il est suelto et boîte. Il s’emploie un peu à la première pique et se défend à la seconde. Adriano double avec efficacité son toro qui confirme sa faiblesse. Le torero le torée en rond à droite avec entrega. Il connecte immédiatement avec le public. A gauche le toro manque encore plus de race, les naturelles n’en sont que plus méritoires. L’enthousiasme et l’officio du jeune torero ont compensé le manque de caste du Pallares. Adrien s’engage et tue d’une quasi entière efficace. Oreille.

Thierry Reboul