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Dax, dia de resaca

Après l’ivresse de la corrida de Santiago Domecq, les spectateurs de Dax ont vécu un vrai dia de reseca (jour de gueule de bois). Le manque de race des Victorianos del Rio les ont ramenés à la triste réalité des corridas où toros et toreros manquent d’envie et de potentiel. Pas de fond chez les toros, un Roca Rey qui n’est pas au mieux de sa forme et un Castella qui ne tue pas, on est loin de l’euphorie générale et généralisée d’hier. Seul Morenito de Aranda qui a touché les deux toros avec le plus de transmission a tiré son épingle du jeu. Après Vic, Mont de Marsan il est sorti à hombros d’une nouvelle arène de première catégorie. L’année 2024 est, dans le Sud-ouest, l’année du torero apodéré par Jean François Pilès.

Les toreros

Sébastien Castella s‘est employé pour canaliser un premier Victoriano brusque et de peu de race. La technique a parlé mais la faena n’a rien transmis, silence. Le quatrième manque de race et de moteur. La faena de Castella est mécanique et ne dégage aucune émotion. Comme souvent cette année le Français tue mal et écoute deux avis. Nouveau silence.

La corne droite du second est la meilleure. Morenito de Aranda construit sur ce piton une faena sincère et de qualité. Il la conclue d’une bonne épée et coupe le premier trophée de l’après-midi. Le cnquième au comportement « hiératqiue » refuse par deux fois le cheval puis prend deux très gros puyazos en restant, comme aimanté, de longues minutes contre le peto. Morenito de Aranda impose à ce manso con poder une faena poderosa et efficace. Il coupe sa seconde oreille de la tarde.

Le troisième n’a ni forces ni mauvaises manières. Andres Roca Rey, qui semble absent, expédie les affaires courantes sans s’employer. L’épée est tombée et comme le Péruvien ne daigne pas descabeller la mort du toro semble durer une éternité. Les deux acteurs sont sifflés. Roca Rey et le dernier Victoriano manquent d’envie et de conviction. Le Péruvien , visiblement atorado, n’insiste pas. Silence pour le torero, pitos pour le toro.

Les toros

Correctes de présentation, les Victoriano del Rio ont été discrets au cheval et de peu de transmission au troisième tiers. Seul le cinquième manso con poder au comportement surprenant a sorti la corrida de l’ennui. Les cinq autres sont à oublier.

Fiche technique
  • Arènes de Dax, troisième corrida de la Féria 2024 toros de Victoriano del Rio pour
    • Sébastien Castella : silence (un avis), silence (deux avis)
    • Morenito de Aranda : oreille, oreille (avis)
    • Andres Roca Rey : silence et quelques sifflets (avis) , silence (avis)
  • douze piques, cuadra Bonijol
  • Président : Arnaud Imatte
  • Lleno
  • Chaleur lourde
La corrida vue par l’objectif de Philippe Latour
Toro à toro
Pocosol Sébastien Castella

Le premier est bien armé. Il sort abanto. Sébastien Castella le reçoit par des véroniques genoux ployés. Le toro sort seul de la première rencontre puis s’emploie un peu plus à la seconde. Début de faena par le haut, le toro est brusque.  Castella l’oblige par le bas.  A gauche il chahute la muleta.  Sur la seconde série , le Français règle sa’charge. Retour à droite,  le toro se réserve. Naturelles passe à passe, le toro va à menos. Séquence encimiste qui n’apporte pas grand-chose à une faena trop longue. Castella pinche,  un avis sonne.  L’épée suivante, caidita, conclut les débats.

Ebonista Morenito de Aranda

Morenito de Aranda attend le second à Porta Gayola.  La réception est très efficace et terminée par une demie. Bien piqué le toro prend un premier puyazo léger en poussant sur une corne. C’est par un picotazo que se termine le premier tiers. Morenito entame sa faena de rodillas puis enchaîne à droite. Sur la première série il s’enroule le toro qui est noble. A gauche le bicho est court de charge. Retour à droite et comme en début de faena,  le Victoriano passe mieux.  Le final trémendiste est brusque mais il porte sur le public.  L’épée est contraire mais efficace et Morenito coupe une oreille.  

Navegante Andrès Roca Rey

La tête du troisième est offensive mais le toro est léger. Il est abanto. Andrès Roca Rey le fixe et le met au centre du ruedo. Le Victoriano se défend à la première rencontre. Il est ensuite peu piqué à la seconde. Juste de forces il tombe quand le lidiando le sort du cheval. Le torero impose sa volonté mais reste à distance du toro. A gauche le Victoriano est soso et transmet peu.  Il  va à menos sans que la faena n’ait vraiment démarré. L’épée est caidita,  Roca Rey tarde à descabeller.  Quelques sifflets puis silence pour le torero, pitos pour le toro.

Vivero Sébastien Castella

Le quatrième est commode de tête. Juste de forces,  il jette un regard vers les planches au sortir des capotazos de Sébastien Castella. Mal lidié, il ne s’emploie pas lors des deux rencontres réglementaires. Le second tercio est laborieux. Début par doblones efficaces,  le toro manque de charge. Avec professionnalisme Castella lui tire des derechazos accrochés. La faena est mécanique. Elle manque de transmission. Le bicho est dépourvu de race. Une dernière série bien qu’accrochée réveille le public.  Le final trémendiste est brouillon. Un avis sonne avant la première entrée à matar. Castella pinche avant de mettre une entière habile. Le puntillero est maladroit.  Le second avis sonne.  Silence. Pitos pour le toro.

Impuesto Morenito de Aranda

Le cinquième sort au pas. Morenito de Aranda s’emploie pour l’intéresser au capote.  Le toro promène un flegme dédaigneux d’un point à l’autre du ruedo. Manso il refuse la pique.  Le picador change de terrain et parvient à le coincer. Le toro s’allume sous le fer et reste collé longtemps au cheval. Il sort très marqué de la première rencontre. La seconde est juste un picotazo. L’animal reste à nouveau comme aimanté contre le peto.  Son comportement est toujours aussi bizarre. Le tercio de banderilles est compliqué. Le toro a gardé de la force.  Morenito de Aranda torée avec intelligence et lui arrache en citant de près des derechazos méritoires que le bicho accepte de prendre.  A gauche c’est plus compliqué. Mais le torero s’arrime. Il finit sur une très bonne série à droite. Morenito de Aranda pinche, un avis sonne. L’épée est traserita mais elle  suffit. Oreille

Jubilado Andrès Roca Rey

Le dernier est bonito de cara. Il met la tête dans la cape de Roca Rey. Il pousse mais sort seul de la première rencontre. La seconde est un picotazo. Le toro poursuit les banderilleros jusqu’aux planches. Roca Rey double le toro avec élégance. Le bicho est suelto. Première série à droite, le Péruvien ne se croise pas beaucoup. Le Victoriano est noblote. Le torero manque de conviction. Le toro va à menos et la faena s’arrête là.  Roca Rey pinche avant de tuer d’une bonne entière. Un avis sonne et le dernier Victoriano de la tarde tombe. Silence pour le torero. Pitos pour le toro

Thierry Reboul

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