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Dax Margé, l’émotion du toro

Quand il y a du toro en piste comme ce jour avec les Margé à Dax, il y a de l’émotion, de la transmission et de l’intérêt à être présents sur les gradins des arènes. Pas de soseria, de noblesse naive mais de la caste, de la difficulté qui met en relief le travail des piqueros, banderilleros et matadors. Manuel Escribano a été la déception du jour. Bousculé au premier toro, il a séché à son second. Esaü Fernandez et El Rafi ont par leur envie et leur courage coupé chacun une oreille. Leur moisson de trophées aurait pu être plus ample mais ils ont l’un et l’autre connu quelques difficultés à l’épée.

Les toreros

Le premier fait illusion aux deux premiers tercios puis il s’est éteint après deux séries à droite. Manuel Escribano, bousculé aux banderilles et pas très en confiance, reste sur les bordures et tue mal. Silence. Le quatrème est très armé. Il en impose et a des défauts que Escribano, dépassé, ne cherche pas à résoudre. Le Sévillan tue avec prudence. Pitios.

Le second, brave au cheval,a une très bonne corne droite dont sait profiter Esaü Fernandez. A gauche, c’est plus compliqué et le torero ne trouve pas la solution. L’épée est basse et le Palco refuse l’oreille. Vuelta. Le cinquième, authentique manso con casta, qui force le respect. Il saute deux fois au callejon bousculant un portier qui partira à l’infirmerie. Fernandez s’applique et s’arrime. Toro, torero et faena vont à mas. L’oreille est largement méritée.

Le troisième a une très bonne corne gauche. El Rafi s’applique mais reste en dessous du potentiel du toro. Le Français coupe une oreille. Le sixième est un manso con casta qui a une vraie personnalité. Avec aguante et courage El Rafi construit une faena sincère avec de très bons passages en particulier à gauche. Dommage que l’épée soit basse. Vuelta.

Les toros

Vive le manso con casta écrivait au siècle dernier un critique de Toros. Exceptionnels de présentation, avec des têtes de respect les toros de Robert Margé ont par leur présence et leur personnalité contribué à faire de la corrida de ce samedi à Dax une grande course. Certes ils ont des défauts mais leurs qualités, leur exigence donnent une dimension d’émotion très forte à leurs prestations en piste. Pas toujours braves au cheval mais toujours présents ils sont souvent allés a mas et ont fait que la corrida a été très entretenue. Des corridas comme celle-ci, l’Afiion en redemande.

Fiche technique
  • Arènes de Dax, première corrida de Toros y Salsa 2O24, six toros de Robert Margé pour
    • Manuel Escribano : silence (avis), pitos
    • Esaü Fernandez : vuelta, oreille (avis)
    • El Rafi : oreille, vuelta
  • douze piques, cuadra Bonijol
  • Thomas Ubeda salue au troisème, Manolo de los Reyes en fait de même au troisième et au sixieme.
  • Salut du mayoral à l’issue de la course
  • Président: Hugo Lavigne
  • 2/3 d’arène
  • douce chaleur
La corrida vue par l’oeil de Philippe Latour
Toro à toro
Adour Manuel Escribano

Le premier est bien présenté et surtout très bien armé. Manuel Escribano le reçoit par une larga de rodillas. Il prend un premier puyazo léger en poussant sur une corne La seconde est un simple picotazo. Esaü Fernández fait un quite par faroles. Le torero se fait bousculer sur un coup de barrière après avoir posé la première paire de banderilles.  Des trois poses les première et troisième sont les meilleures. Escribano commence sa faena par des cambiadas.  Le toro est exigeant. Il vient de loin avec du rythme. Le torero reste sur les bordures.  A gauche il se fait accrocher la muleta.  Après les premières naturelles le Margé va à menos.  Le torero manque de confiance au moment de tuer. Il pinche à plusieurs reprises avec une certaine prudence. Un avis sonne.  Le bicho finit par tomber. Silence

Dacquois Esaü Fernández

Esaü Fernández attend le second à Porta Gayola.  Le toro bien présenté met la tête dans la cape.  Première pique, le toro s’emploie.  A la seconde pique il vient de loin avec alegria et pousse. El Rafi fait un quite par chicuelinas conclu par une demie. Fernández débute par derechazos.  Le toro est noble et humilie. Cité avec distance il permet au torero de lier de bons muletazos à droite.  Le torero est moins à l’aise à gauche. Retour à droite,  les derechazos sont excellents.  Les naturelles suivantes manquent de rythme et de transmission. Dommage que le torero ait rapidement réduit la distance. Fernández pinche avant de mettre une entière tombée et efficace.   Vuelta du torero et palmas au toro

Cocagne El Rafi

Le troisième est magnifique. Il sort abanto. El Rafi le met en suerte par chicuelinas.  Le Margé s’emploie lors des deux rencontres.  La seconde aurait mérité d’être répétée. Thomas Ubeda et Manolo de los Reyes saluent.  Début de rodillas, le toro a du piquant.  Il est encasté mais demande à être toréé plus en douceur. Moyen à droite,  il est meilleur à gauche.  Rafi est lui aussi plus à l’aise et posé sur ce piton. Il donne trois bonnes séries de naturelles.  Retour à droite,  le toro passe mieux qu’en début de faena.  Le final est plus brouillon. L’épée est caidita et efficace. Palmas à l’arrastre et une oreille au Français même s’il est resté en dessous du potentiel du Margé. 

Armagnac Manuel Escribano

 Le quatrième est armé pour sortir à Vic.Très mal piqué,  il prend une première pique en poussant sur une corne.  Il est trop et mal piqué à la seconde rencontre. Fernández fait au centre du ruedo un quite par chicuelinas. Le toro poursuit Escribano jusqu’au burladero au second tercio. Le torero est plus en difficulté qu’au premier. Escribano commence par des doblones.  Le bicho est encasté avec du tranco. Le sévillan ne pèse pas sur un animal qui a tendance à partir aux planches.  Escribano ne s’investit pas dans la relation et semble absent et peu motivé.   L’épée est de travers et trahit le peu d’engagement du torero.  C’est catastrophique au descabello . Pitos. 

Christus Esaü Fernández

A nouveau Esaü Fernández s’avance vers le toril pour recevoir le cinquième armé pour être naturalisé (avis aux collectionneurs). Le Margé saute dans le callejon. Il pousse lors de la première rencontre puis s’emploie moins à la seconde.  Il poursuit un banderillero au-delà des barrières.  Panique en piste,  et en contre piste,  le toro est difficile à banderiller. Début à droite,  malgré la difficulté le torero s’applique. A gauche le Margé est plus violent mais il transmet.  Sur ce piton,  il finit par mettre la tête.  A droite toro et torero sont allés à mas. Le bicho transmet beaucoup et Fernández n’a pas reculé. La faena est peut-être un peu longue.  Hélas il pinche avant de mettre une entière caidita.  Un avis sonne.  Oreille

Landais El Rafi

Le dernier est applaudi à son entrée en piste.  Il s’emploie dans la cape de Rafi. Il se défend lors de la première rencontre.  La seconde n’est pas des meilleures.  Le second tercio est laborieux et compliqué.  Tel un cocardier, il fait le coup de barrière après les banderilleros.  Manolo de los Reyes salue à nouveau. El Rafi double le Margé avec autorité.  Le bicho est encasté et s’emploie à droite et à gauche.  Il a tendance à partir aux planches.  Deux bonnes naturelles et un pecho ce n’est pas un toro de longue faena.  Les naturelles suivantes sont excellentes.  C’est compliqué mais le torero garde l’animal dans la muleta.  Le Margé transmet beaucoup.  Bonne série de derechazos pour conclure,  l’épée très basse est rapide d’effet . Vuelta

Thierry Reboul

Une réflexion sur “Dax Margé, l’émotion du toro

  • Quand il y a du toro, il n’y a pas de vedettes, mais il y a course quand même. Ce n’est pas très grave si les toreros ne sont pas tout à fait à la hauteur.
    Les mansos con casta sont pour moi les toros les plus passionnants à suivre.
    Escribano n’est pas une déception…hors de Séville et Madrid il s’économise et ne se croise jamais.
    Enfin, comment éduquer le public pour éviter qu’il réclame une oreille après une épée très basse? A mon sens la balle est dans le camp des organisateurs pour répondre à cette question.

    Beñat

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